Avant de partir, j’avais lu dans diverses publications que l’ouest de la Chine était une région pauvre, avec un statut différent, à forte majorité musulmane, fermée à l’étranger et sous haute surveillance. De ce que j’ai pu constater et ressentir, j’affirme que le visiteur étranger passe totalement à côté de ces affirmations.
À la découverte de la Chine, un si grand pays !
Etape 90 : Quingshui – Gaotai
Lundi 30 Juin 2008
94 km
Départ : 7 h 30 – Arrivée : 14 h 30
CHINE
10 000 km !
Mine de rien, kilomètres après kilomètres, jours après jours, discrètement et courageusement nos vaillants cyclotouristes viennent de franchir leurs 10 000e kilomètres.
Eux seuls, individuellement et collectivement savent et sauront vous raconter ce que représente cette somme d’heures de vélos et de vie communautaire.
Vos hommes, vos compagnons, vos pères et grands-pères, vos fils où vos compagnes, vos mères, vos grands-mères, vos filles sont en train d’écrire pour eux, elles, et pour vous, une inimaginable histoire, aussi belle qu’hypothétique. Soyez certains qu’ils reviendront transformés, expérimentés et probablement plus tolérants, plus humanistes, peut être plus amoureux et vraisemblablement plus conscients de la chance qu’ils ont eue d’avoir pu vivre et participer à cette unique expérience de terrain.
La traversée de la Chine fait beaucoup réfléchir et tous, nous aurons un point de vue, totalement différent du départ et souvent en contradiction avec ce que nous avions pu lire ou entendre sur ce pays. Chacun de nous aura une opinion, certes partielle, mais en tous cas crédible car, à ce jour peu de gens ont eu la possibilité, en totale liberté, de sillonner et de visiter, la campagne ou la ville, durant plus de 4000 km. Nous si.
Notre témoin du jour est :
Alain Dupas du Club Cyclotouriste de Nice dans les Alpes-Maritimes (06).
Parti d’un bivouac plein de cordialité et de rencontres avec les autres, après une nuit passée sous la tente dans un cadre exceptionnel, au milieu d’une plaine entourée de hautes montagnes – nous étions à 1 600 mètres d’altitude – au centre d’un village rural, de 5000 habitants doté de toutes les commodités publiques et privées dont rêvent tous les villages Français !
Dès la sortie du bourg, nous retrouvons le désert pendant une dizaine de Km, puis entrons dans une zone irriguée où poussent tournesols, maïs, houblons et j’en passe, avec une impression de richesse exceptionnelle. Les rivières venues des hautes montagnes sont à sec, parce que chaque goutte d’eau est utilisée pour garantir des récoltes abondantes.
En poursuivant l’étape, nous avons croisé une zone de plusieurs Km2 de dunes de sable, et après un arrêt dans un « café » où toute la famille, les amis, les voisins, viennent voir ces diables rouges à bicyclette, pour se faire photographier avec eux, nous arrivons au pique-nique, dans une école primaire, qui nous ouvre simplement et instantanément ses portes. L’arrivée est toute proche et en début d’après-midi, nous atteignons nos trois hôtels en plein centre d’une ville de 100 000 habitants, pas encore touché par la nouvelle architecture, et donc très « provincial ».
Après 10 000 km dans cette expédition, vous qui avez beaucoup voyagé, pouvez-vous me donner votre sentiment sur votre Paris Pékin ?
J’ai été un peu déçu par la Kazakhstan, enthousiasmé par le Kirghizistan et depuis 10 jours réellement bluffé et estomaqué par la Chine. Je pensais voir un pays agricole et pauvre alors que je découvre un pays en pleine expansion, où les petites villes nouvelles de 200 000 habitants sont réparties sur l’ensemble de l’immense territoire. Où l’industrie et l’agriculture font bon ménage et où la finalité semble être l’épanouissement des gens.
En ce qui concerne l’organisation j’apprécie en toute connaissance de cause, la résolution des multiples problèmes générés par le déplacement quotidien de 120 personnes : boissons fraîches au cours de l’étape, au repas et à l’arrivée, organisation administrative facilitée, logement et nourriture assurés, chaque soir, entretien des vélos, infirmière, médecins et ostéopathes, au service du groupe, etc.
A contrario, je regrette le critère de choix de certains participants, qui selon moi ne sont pas de niveau physiquement ou mentalement, pour une telle expédition et qui pénalisent une partie du groupe, en se faisant attendre chaque jour. En ce qui concerne les capitaines de route, je regrette que ceux-ci n’aient pas été à la hauteur de l’espérance que nous pensions trouver en eux.
Etape 89 : Jiayuguan – Quingshui
Dimanche 29 juin 2008
93 km – Dénivelé : 193 mètres
Départ : 7 h 15 – Arrivée : 12 h
CHINE
Une étape bien tranquille
Nous quittons à la fraîche Jiayuguan, alors que se prépare au centre ville, devant notre hôtel, la répétition du passage de la flamme olympique, qui aura lieu le 7 juillet prochain. Cet engouement et cette ferveur révèlent combien les jeux olympiques de Beijing semblent représenter, pour l’ensemble de la nation Chinoise, un événement exceptionnel. Partout, des drapeaux olympiques, des drapeaux rouges nationaux et le logo des jeux, rouge sur fond blanc. Voitures, motos, tricycles, charrettes, sans compter les avenues, sont ornés de ces oriflammes.
Inimaginable de voir une telle adhésion populaire. Sans compter la télévision, qui, tous les jours en direct, retransmet des images du passage de la flamme. Notre pique-nique sera installé directement dans la cour d’un collège où nous allons bivouaquer. Pour la première fois, nous prenons notre repas préparé par les Chinois qui nous accompagnent. Chacun réagit selon ses goûts et sa nature.
Ces bivouaques, moins confortables que l’hôtel, permettent de mieux vivre en groupe et ont permis dans le cadre de cette aventure de sceller des amitiés, probablement indéfectibles.
Notre témoin du jour est :
Marie Meyer de l’Amical Laïque cyclotouriste et VTT de Toul en Meurthe-et-Moselle (54).
Une étape sympathique, lendemain d’un anniversaire somptueux et inoubliable pour moi. Je ne pensais pas mériter pareil honneur, quoique ! Nous partons tranquillement, pour 93 km, sans difficulté. Nous traversons une succession de cultures aux couleurs variées, aux senteurs multiples, et nous nous interrogeons au sujet de plantes totalement inconnues de nous. Nous pensons cependant qu’elles doivent se manger. Nous faisons des haltes fréquentes dans les nombreux marchés, au bord de la route, dans les villages traversés. Nous sommes interpellés par une étrange activité : des paysans tiennent des sacs en toile de jute, dont le contenu est invisible.
À l’arrivée du client, le sac est ouvert et surprise, le vendeur tire par la patte… un mignon petit cochon tout rose criant et gesticulant. Simultanément, nos vélos intriguent fortement les autochtones, ils les soupèsent, les touchent les admirent et semblent être surpris de nous voir chevaucher de telles montures. Nous arrivons au bivouac vers midi où nous attend un pique-nique Chinois ! Dotée de cette nourriture, un ami cyclo, m’accueille avec une boite de conserve ouverte d’où jaillissent des arêtes de poisson, me déconseillant la dégustation de ce met curieux, odorant et inconnu. J’ai rendu lâchement ma boite à l’intendance ! Par contre j’ai jeté mon dévolu sur le gâteau sec, vraiment sec de la portion. En approchant du 10 000e km, aujourd’hui en particulier, jour anniversaire de mon fils, je ressens une belle émotion car je sais que tous les jours sont des petites victoires qui m’approchent de MA victoire finale, à Pékin, que je partagerai avec tous.
Etape 88 : Yumen Zhen – Jiayuguan
Samedi 28 juin 2008
141 km – Dénivelé : 940 mètres
Départ : 7 h 15 – Arrivée : 17 h
CHINE
Allons toujours. Pour lentement que nous avancions, nous ferons beaucoup de chemin
St.François de Sales
Une étape variée à souhaits
Les charmes du cyclotourisme c’est la diversité des paysages et la rencontre d’imprévus au détour d’un itinéraire. Ce fut le cas pour nous aujourd’hui : un départ prudent, sous les nuages et la fraîcheur, une traversée du désert sous la chaleur, et enfin une arrivée en pleine verdure à l’abri de la Muraille de Chine.
Il faut dire que l’étape d’hier avait laissé des traces.
Dès notre départ, encore dans le désert, nous traversons une nouvelle forêt d’éoliennes, plus de mille, selon nos estimations, peut-être moins selon « les autorités ». Nous apprenons que cette province est LA région des éoliennes ! Ici, rien n’est fait sans envisager un avenir à long terme, 50 ans !
La pluie commence à tomber et curieusement elle n’est pas trop mal appréciée. Nous arrivons, par une large route, en faux plat montant sur 80 km, à 2300 mètres d’altitude dans une ville dédiée à l’industrie du pétrole. Il y a eu dans les années passées une production et un traitement du brut. Actuellement le site est en fin de vie.
Pour le pique-nique, nous trouvons refuge dans le hall d’une banque !! Il fait 8°. Après cette halte très fraîche, nous commençons une longue descente qui nous conduit vers notre destination du jour, et notre premier contact avec la Muraille de Chine que nous traversons pour entrer plus profondément dans le pays, « à l’abri des invasions lointaines ». Nous sommes encore à 1 680 mètres d’altitude.
La journée est loin d’être finie, empreinte de surprises, dîner dans le restaurant d’un grand hôtel où a lieu un concours de chefs cuisiniers, nous y participons, avec enchantement comme spectateurs et comme dégustateurs. Les tables sont couvertes de plats, exposés avec raffinement dont la décoration est un chef d’œuvre à elle toute seule, les asiatiques étant mondialement connus maîtres en la matière. C’est un régal pour les yeux et le palais. Après notre repas où nous avons savouré des mets inconnus, et dégusté du vin Chinois, l’occasion nous a été donné d’apprécier un spectacle chinois à la fois traditionnel et moderne de danse et de musique, proposé par une troupe de 14 danseuses et 14 danseurs. Décidément, nous avons changé de planète.
Etape 87 : Anxi – Yumen Zhen
Vendredi 27 juin 2008
141 km – Dénivelé : 853 mètres
Départ : 7 h – Arrivée : de 17 h 45 à 19 h
CHINE
Chaleur, vent, distance = galère
Cette étape anodine sur le papier s’est révélée particulièrement pénible, surtout par la traversée longue et fastidieuse d’une fraction du désert de Goby.
Une chaleur forte et surtout un vent contraire et violent ont sapé lentement mais sûrement les forces du groupe. Il faut dire que traverser un désert en virtuel sur une carte topographique reste un exercice d’école excitant, à contrario, l’effectuer en grandeur nature, avec plus de 9 000 km dans les jambes, après un bivouac, et par une température de 40°, relève de l’exploit. C’est en puisant dans leurs réserves que beaucoup de cyclos ont terminé cette étape. Heureusement l’hébergement s’effectuera en hôtellerie, modeste certes, mais suffisante pour reprendre des forces, avec un accueil chaleureux matérialisé par des banderoles de bienvenue.
Au cours de l’étape nous avons doublé un groupe d’une vingtaine de cyclotouristes : Grecques, Polonais, Lithuaniens, qui, partis du mont Olympe en Grèce, rejoignent comme nous Beijing. Bien qu’ils aient envié notre logistique, nous leur avons souhaité bonne chance. Au fil des jours, il faut toute la vigilance et la solidarité de tous pour continuer à vivre en harmonie, cette extraordinaire aventure, et ne pas se laisser dominer par les conditions de route, du climat, et l’accumulation de la fatigue.
Le témoin du jour :
Jean-Yves Blanchard du club des randonneurs Luziens Lagunak de Saint-Jean-de-Luz dans les Pyrénées-Atlantiques (64).
L’étape du jour semblait difficile dès le matin. Chaleur et vent de face sont au menu. Installé dans un groupe d’une quinzaine de cyclos, nous prenons régulièrement les relais, pour avancer en faisant le moins d’effort possible car ce vent tenace, régulier et usant ne permet aucune fantaisie. Nous avons circulé sur une voie latérale à l’autoroute, utilisé comme piste pour tracteur. Route au revêtement irrégulier, avec quelquefois des trous dangereux. En revanche la circulation est assez faible, heureusement, car les camionneurs avertissent bruyamment et passent sans ralentir dans un nuage de poussière.
A 12h45 un pique-nique chaud et des rafraîchissements ont été les bienvenus, car cette halte était attendue par tous. Puis j’ai décidé, me retrouvant seul un peu par hasard, d’en profiter pour me tester et rouler seul, contre le vent, à mon allure. Tout a très bien marché et cette solitude m’a fait rêver à mon cher Pays Basque, à sa fraîcheur, sa verdure, et ses couleurs. Pour rompre cette solitude désertique, je m’imagine les distances en fonction de celle que je réalise régulièrement : dix kilomètres par ci, quinze par là et ainsi j’avance sereinement. La température, sur la route est montée jusqu’à 40°. Et soudain, comme par un coup de baguette magique, au Km 115, la végétation est revenue, le vent a cessé et avec d’autres cyclos que j’avais rattrapés, je me suis plongé avec délice dans un canal d’irrigation bien venu, et terminé l’étape tranquillement dans une excellente ambiance. Après 100 jours de route je dois dire que la réalité du voyage est conforme à mes espérances. Je regrette néanmoins, que nos capitaines de route, connaissent assez mal la psychologie des hommes qu’ils sont censés aider et conseiller. Il suffirait de presque rien pour que les rapports entre adultes soient meilleurs, c’est mon souhait le plus cher, pour terminer sans problème cette expédition.
Etape 86 : Dunuang – Anxi
Jeudi 26 juin 2008
121 km – Dénivelé : 153 mètres
Départ : 7 h – Arrivée : entre 13 h et 14 heures
CHINE
Le désert
Pour la première fois depuis notre entrée en Chine notre étape s’est entièrement déroulée au milieu du désert. En conséquence des dispositions un peu nouvelles ont été prises : départ matinale, afin d’avaler un maximum de km avant le déjeuner, pour arriver le plus tôt possible à l’hébergement.
Les groupes de couleurs se sont modifiés en groupe d’affinité. Tout le monde semble y trouver son compte ; les plus en forme de la journée, roulent en tête et ceux qui souhaitent flâner, peuvent librement arriver plus tard. Il faut souligner que depuis que nous roulons en Chine, nous n’avons aucune escorte policière ce qui nous laisse une totale liberté de mouvement. Il faut ajouter que sur la route de ce jour, nous n’avons rencontré qu’une très faible circulation, un revêtement parfait et en prime le vent dans le dos. Du coup cette étape qui aurait pu être très pénible et étouffante par une température avoisinant les 40° a été agréable. Un déjeuner au km 91, nous a permis de prendre un peu d’ombre sous des abris en feuillage.
Chacun ayant construit sa traversée du désert selon sa forme et son inspiration, la plupart ont trouvé cet exercice nouveau comme une expérience intéressante. Ce désert est mi minéral et sablonneux, sans vie, sans construction, hormis une forteresse en ruine au km 42. Certains ont aperçu des sortes de gazelle, cheminant par paire.
Ce soir nous retrouvons les joies du bivouac qui se situera dans l’enceinte d’une usine désaffectée.
Notre témoin du jour est :
Michel Helmbacher des randonneurs de Strasbourg du Bas-Rhin (67).
Depuis notre départ vous avez pris des milliers de photos. Pouvez–vous nous dire combien, pourquoi et quelle va être la destination de ces magnifiques clichés, qui de l’avis général, sont pour le plupart remarquables :
plus de 15 000 clichés. Je voyage en vélo depuis plus de trente ans et la finalité de mon activité reste la photo et l’écriture. Concernant ce voyage, sur lequel je suis heureux, je trouve vraiment matière à assouvir ces besoins élémentaires. Tout ce que j’ai vu est une découverte permanente, une surprise continuelle et quotidienne. Tous les soirs, je travaille sur mon ordinateur, je visionne mes photos du jour, une moyenne de 150 par jour, j’élimine et je choisis ce qui me plaît le plus. Je les classe par étapes, et je sélectionne celles que je considère comme les dix meilleures du jour. Ensuite, je rédige un compte rendu et j’enregistre les données GPS.
Cette sélection quotidienne est envoyée à mes amis et à la Fédération, lors des journée de repos, si j’ai une connexion. À mon retour j’envisage de créer un DVD qui pourrait être proposé aux participants, en accord avec la Fédération.
Je suis un homme heureux d’avoir participé à cet extraordinaire périple et ayant organisé moi-même des voyages cyclo-camping, je mesure bien les aléas de l’organisation.
Journée de repos à Dunhuang
Mercredi 25 Juin 2008
CHINE
Les falaises… de Mogao
La journée était loin d’être terminée car après l’installation dans deux hôtels de Dunhuang et un déjeuner (Chinois !) nous reprenions les vélos pour nous rendre à une vingtaine de kilomètres afin de visiter les grottes de Mogao. Peu de monde dans le groupe savait où nous allions mettre pied à terre.
Avec, une fois encore un réel étonnement, nous avons plongé directement du 21ème au IVe siècle !
Imaginez un lieu touristique reconnu au patrimoine de l’Unesco depuis 1987. De quoi s’agit il ?
En plein désert, une barrière rocheuse de 1 700 mètres de longueur et 50 mètres de haut. A ce stade rien de bien exceptionnel. Sauf qu’en approchant, nous découvrons, dans la falaise 735 grottes, de toutes tailles. Toutes ces cavernes, sont soigneusement fermées, car elles cachent des trésors.
Plus de 2 500 statues et 45 000 m² de fresques liées à la religion et à l’art bouddhiste sont présentées. Peu de grottes sont ouvertes au public, et celles mises en exposition révèlent des merveilles exceptionnelles. Statues et fresques de toutes tailles, toutes des pièces uniques : Bouddha, assis, couché, géant, plus petit….. !
Ces chefs d’oeuvres ont été édifiés du IV au XIVe siècle de notre ère. La falaise ayant été recouverte pas les sables du désert, les peintures et les statues ont été ainsi protégées des ravages du temps et des hommes et c’est après la révolution culturelle, que ces trésors ont été dévoilés, pour le plus grand bonheur des savants du monde entier et des visiteurs, les premiers pour une étude historique et pour faire l’admiration des seconds, dont nous sommes aujourd’hui les visiteurs privilégiés du Paris Pékin 2008.
Nul doute que ce soir notre potentiel intellectuel s’est enrichi par la découverte de ce patrimoine inestimable.
Liaison ferroviaire : Urumqï à Dunhuang
Mardi 24 juin 2008
1 200 km
CHINE
En rail la nuit de la Saint-Jean
C’est la deuxième fois depuis le début de notre périple, et pour des raisons de sécurité, que la décision a été prise de franchir les 1 200 Km entre Urumqï et Dunhuang en chemin de fer. Le bons sens a été de militer en faveur de ce choix : la traversée d’une partie du désert de Gobi, nous a été déconseillée par des spécialistes, la chaleur pouvant atteindre 50° fin juin. Faire reposer au maximum les cyclotouristes qui doivent encore pédaler pendant près de 4 000 Km et faire l’expérience des transports ferroviaires Chinois.
Cette décision prise en juillet 2007, s’est avérée des plus judicieuses et a permis une coupure nette dans le pédalage quotidien et un changement de rythme salutaire.
C’est donc en car que nous avons rejoint l’immense gare d’Urumqï. La ville étant très étendue, il nous a fallu près d’une heure pour atteindre ce monument, moderne et fonctionnel. A 20h43, à l’heure précise prévue, nous quittions cette inoubliable mégapole dans un train fort élégant d’une quinzaine de voitures, tracté par une locomotive diesel. Deux voitures confortables avec cabines équipées de 5 ou 6 couchettes larges, avec matelas et couette nous étaient réservées. Extinction des feux à 23 h et mise à disposition des voyageurs de l’eau chaude.
La nuit se passe sans problème et après un petit-déjeuner, fourni par la logistique, nous arrivons à destination à l’heure exacte 10 h 30. A noter que la traversée du désert ne présente qu’un intérêt relatif, hormis trois moments forts : le coucher et le lever du soleil et les champs d’éoliennes sur plusieurs kilomètres. Plus de mille spécimens tournent inlassablement leurs ailes d’acier !
Arrivée dans une gare moderne et monumentale, d’à peine une année ! Sur une voie qui n’existait pas non plus l’an passé ! Quand on vous dit que la Chine nous étonne.
Journée de repos à Urumqï
Lundi 23 Juin 2008
CHINE
Ce matin repos et grasse matinée pour les cyclos. Pas pour la plupart des encadrants et quelques cyclos volontaires, James Mara, Joël Gaborit, Gérard Duru, Gérard Genest et Michel Rougert qui prennent la route pour conduire les véhicules et les bagages à Dunhuang, à plus de 1000 km au sud. Ils auront fait la moitié du voyage lundi en fin de soirée et normalement nous devrions tous nous retrouver mercredi matin à l’hôtel.
Hier soir, nos deux Luxembourgeois de l’expédition, ont simplement et dignement célébré la fête nationale du Grand Duché, en entonnant « l’Uêlzecht », leur hymne national.
Ces 48 heures de repos permettent à la majorité des cyclos d’aller se balader et de découvrir cette ville qui est la plus grande de l’Ouest. En ce qui concerne « votre rédacteur », curieux de nature et jamais blasé, je dois dire que je reste stupéfait de voir cette cité et cette région en marche.
Si toute la Chine est du même calibre qu’Urumqï, il ne fait aucun doute que ce pays est parti pour étonner le monde.
Tout ici est activité, propreté, amabilité. Les différentes communautés semblent mener une vie harmonieuse, sans heurt et vraiment en toute tranquillité. Pas un seul policier en tenue, pour contrôler, canaliser ou surveiller le centre ville. Aucune restriction pour se balader n’importe où et n’importe quand. Des commerces où tout se vend, à des prix étonnamment bas, avec un personnel surabondant et toujours disponible pour le chaland, où la vie modeste des couturières de rue, côtoie en toute simplicité des Mercedes noires avec chauffeurs qui véhiculent des hommes considérés comme importants.
Partout nous rencontrons une population jeune, affable, souriante, certes qui ne nous comprend pas mais qui fait tout, pour nous être agréable.
Peut être que notre statut d’extra-terrestres étrangers favorise cette sensation, mais ici tout semble bien réglé, chacun à sa place actif et consciencieux.
Avant de partir, j’avais lu dans diverses publications que l’ouest de la Chine était une région pauvre, avec un statut différent, à forte majorité musulmane, fermée à l’étranger et sous haute surveillance. De ce que j’ai pu constater et ressentir, j’affirme que le visiteur étranger passe totalement à côté de ces affirmations. Nous côtoyons dans la rue, une classe moyenne majoritaire, sur les chantiers, des hommes et des femmes actifs bien au-delà de notre notion du travail « à la Française ». Partout des produits de qualité, non pas seulement des chaussettes ou des liquettes, mais des voitures, des autocars, des ordinateurs, des engins de chantier, des constructions à l’architecture audacieuse et une ville à l’urbanisme cohérent, pas de mendiants, ni de policiers en tenue (bis), ni de tags sur les murs,
Il nous reste près de deux mois pour observer, comprendre et avoir un avis, subjectif bien sûr, sur ce que nous aurons vu. A ce jour la surprise est au moins aussi énorme que le sentiment de puissance, d’efficacité et de réalisme qui se dégage de cette première semaine vécue ici.
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