Pour Jacques, Paris-Brest-Paris est une aventure à partager

Découvrez l’univers fascinant du Paris-Brest-Paris à travers les témoignages sincères de cyclistes passionnés. Jacques Tuduri nous partage son récit.

Aujourd’hui, nous vous présentons Jacques Tuduri, un homme dont l’engagement envers la Fédération française de cyclotourisme est exemplaire. En tant que secrétaire du CoDep 47 dans le Lot-et-Garonne, sa passion pour le vélo est ancrée au plus profond de son être. Après avoir consacré une grande partie de sa vie à promouvoir le cyclisme, il a décidé d’ajouter à sa « carrière » une étape mythique : le Paris-Brest-Paris.

Jacques Tuduri, ancien gendarme, a relevé le défi avec une détermination inébranlable, dévoilant sa vraie nature de « finisheureux ». Cette expression astucieuse, dérivée de « finisher »  et « heureux », résume parfaitement sa première participation au Paris-Brest-Paris.

Dans des conditions météorologiques exceptionnelles, Jacques et cinq autres cyclistes lot-et-garonnais ont affronté le parcours avec courage et résilience. Cependant, son récit est empreint de positivité et de persévérance, reflétant l’esprit du Paris-Brest-Paris.

Le récit de Jacques


Cette épreuve mythique a des airs de kermesse, de Tour de France, on bénéficie d’encouragements de jour comme de nuit grâce aux particuliers sur les bords des routes, dans des villages et parfois en rase campagne, ces bénévoles participent à leurs manières en nous encourageant, nous proposant des ravitaillements boissons, gâteau salé ou sucré. Également sur les points d’accueil et contrôle, les bénévoles ont toujours la banane.
 
Ces moments sont vraiment à vivre, une belle ambiance, des bonnes parties de manivelles. Merci à tous les bénévoles officiels ou non officiels et ils sont nombreux 2 500 qui nous accueillent chaleureusement quel que soit l’horaire.

Sur la ligne de départ à Rambouillet.

Toujours en prise sur ce parcours j’ai roulé avec des cyclos du monde entier, ils étaient 71 nations bien représentées. Étrangers. Aucun d’eux ne roulent pareil, dès le départ avec six Australiens qui se sont explosés au bout de 44 km, incompréhensibles, j’ai pris quelques relais prudemment histoire de participer mais je ne comprenais pas leur façon de rouler et pour cause. Les chinois ou japonais qui ne se mettent pas dans les roues mais qui attaquent à tout bout de champ.

Certains laissent à dire que ce parcours est plus difficile que les éditions précédentes pour des raisons de sécurité ?

Des images et souvenirs forts

Pour certains, il s’agit d’objectifs de performance, d’un temps à battre, d’une course à faire avec ou contre les autres et soi-même ; pour d’autres, c’est l’histoire et l’histoire du plus ancien événement cycliste qui existe, juste arriver à la ligne de départ un exploit incroyable, pour certains pourtant, c’est une merveilleuse chance une fois sur quatre ans de rencontrer 7 000 cyclistes aux mêmes idées du monde entier, partageant les routes de l’Ouest de la France pendant 90 heures à travers une joie intense et une souffrance mutuelle partagée.

J’ai rencontré Kévin qui repartait de Tinténiac, pas dans une grande forme depuis le départ mais il s’est bien requinqué. J’ai roulé avec Yves Dazéma, l’habitué des PBP qui m’avait rattrapé au gré des temps d’arrêts, du contrôle secret à Carhaix.

Les petites villes installent leurs stands pour que les cyclos prennent un café ou une baguette, les fermiers et les citadins sur le bord de la route applaudissent et applaudissent jour et nuit, le petit stand de la Tannière où Paul vous prépare de délicieuses crêpes à toute heure pour la promesse d’une carte postale envoyée lorsque vous serez de retour dans n’importe quelle partie du monde où vous reviendrez après le trajet.

Pour un événement aussi important, les émotions peuvent être élevées, et parfois vous surprendre à des moments inattendus. Comme le garçon en fauteuil roulant qui applaudissait avec ses lunettes bleues, peut-être pas plus de six ou sept qui criaient quand un cyclo s’est approché de lui pour lui donner une épingle souvenir (« Maman, maman ! ») et sa mère qui est revenue de la maison à son côté, sa panique a remplacé par une joie égale à la sienne alors qu’il faisait signe et qu’il s’éloignait.

Ou le quatuor d’enfants chantant  « Allez ! Allez ! Allez ! » de plus en plus fort alors que je m’approchais pour enquêter sur leurs offrandes. Les enfants avec mains tendues, qui attendent les cyclos pour faire un tope là, et les autres justes après avec la bouteille d’eau que je peux attraper.

Jacques sur le pont de Brest.

 

Un grand merci !


Je ne pouvais m’empêcher comme beaucoup de clamer le mot « merci ». Là, j’ai compris que c’était cela l’âme du Paris-Brest-Paris Randonnneur. C’est toujours intéressant pour moi quand les émotions frappent PBP, mais c’est invariablement le cas peut-être que c’est l’intensité de l’événement, la privation de sommeil, la gestion du temps…  J’ai dormi en partie dans la voiture à Tinténiac, à Loudéac, dans un dortoir à Saint-Nicolas-le-Pleem, au pied d’une église à Sizon, sur un banc public à Saint-Méen-le-Grand, par terre derrière les contrôleurs à Mortagne-au-Perche.

Et alors que pour certains, l’accent est mis sur la force physique et mentale de souffrir, de sorte que cela reste le centre de l’événement, pour moi, c’était de vivre cet événement en toute simplicité, profiter, profiter simplement de ces personnes.

Chapeau à tous ces étrangers et Français. Merci à Valérie qui est venue sur quatre points de contrôles pour m’assister Tinténiac, Carhaix, Loudéac deux fois et qui a profité de son temps libre pour faire deux sorties pour un total de 160 kilomètres.

Ce vendredi matin, plus de 5 100 cyclistes du Paris-Brest-Paris avaient franchi la ligne d’arrivée du 20e Paris-Brest-Paris. Félicitations à tous les participants !

Texte : Jacques Tuduri secrétaire du CoDep 47, Jean-Pierre Giorgi – Photos : Jacques Tuduri
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