La Fédération intègre le « Club des 300 » créé par le CNOSF
En juin 2022, le Comité national olympique et sportif français(CNOSF) a lancé un grand appel à candidatures afin d’identifier des femmes aptes à accéder à des postes à responsabilité à l’horizon 2024. Au total ce sont 450 candidatures qui furent reçues et 300 furent retenues pour la qualité et le potentiel de transformation en cadre dirigeante.
Les conditions d’admission au club ?
Pour être admissibles au « Club des 300 » les candidates devaient déjà être impliquées dans une fédération que ce soit au niveau départemental, régional ou national. Les candidatures ont été attentivement examinées afin de repérer les talents qui viendront demain enrichir les comités des fédérations nationales.
La loi promulguée en 2022 stipule qu’à l’horizon 2024, les femmes devront obligatoirement occuper 50 % des postes au sein des bureaux et instances dirigeantes ? Pour être sûr d’obtenir ce quota et préparer l’avenir avec une promotion de qualité, les femmes retenues recevront une formation adéquate.
C’est ainsi que deux promotions seront proposées d’ici l’échéance 2024 afin d’atteindre in fine la parité dans les instances dirigeantes. La première promotion aura lieu de septembre 2022 à juin 2023 et la seconde de septembre 2023 à juin 2024.
Le club des 300 femmes dirigeantes, en détails
- Un programme d’accompagnement des femmes aux fonctions de dirigeantes.
- Des sessions d’accompagnement e-learning et en distanciel de septembre 2022 à juin 2023.
- Un coaching personnalisé en fonction des besoins de chacune.
- Des temps de rassemblement et de mise en réseau.
- Un esprit de promotion pour une convivialité nécessaire à la réussite.
- Une valorisation de profils à tous les niveaux du mouvement sportif.
Pour celles qui le souhaitent, vous pouvez consulter le règlement de candidature au club des 300 femmes dirigeantes sur le lien suivant : https://cnosf.franceolympique.com/cnosf/fichiers/File/300_femmes_dirigeantes/rglement—club-des-300.pdf
Une cadre de la Fédération intègre le « Club des 300 »
Claude-Hélène Yvard-Guermonprez, secrétaire générale de la Fédération française de cyclotourisme, a été retenue pour faire partie des 150 premières lauréates de la promotion du « Club des 300 ». À cela, rien d’étonnant pour ceux qui suivent de près la « carrière » de celle qui a orienté sa vie vers le bénévolat et le vélo.
Rencontre avec Claude-Hélène Yvard-Guermonprez
Vous avez voué votre vie au bénévolat, comment cela a-t-il commencé ?
Mon engagement bénévole, au sein de la Fédération française de cyclotourisme, a débuté un peu par hasard en 1996. J’ai été sollicitée pour faire partie du comité directeur fédéral. À l’époque, un poste était réservé aux moins de 26 ans. Je fus donc élue très jeune. Cela fut trois années particulières pour notre Fédération. C’est une période où j’ai surtout beaucoup appris sur le bénévolat, ses limites et les relations humaines. J’ai pu aussi gagner des amitiés solides.
Votre relation au vélo ? Pourquoi avoir choisi le cyclotourisme ?
Mon père faisait du cyclotourisme, sans le savoir, étant jeune. Mon frère aîné a découvert le vélo et le voyage à bicyclette à l’âge de 16 ans. De dix ans sa cadette, je l’ai suivi. J’ai découvert à l’âge de 10 ans le cyclotourisme, à l’occasion d’une journée de la bicyclette, l’ancêtre de la « Fête de vélo ». Ce fut ensuite le début d’activités en club, au cyclo club de Gradignan.
Votre parcours au sein de la Fédération française de cyclotourisme ?
J’ai débuté un peu par hasard par un premier mandat au comité directeur fédéral entre 1996 et 1999. Ce fut un mandat inachevé qui appartient à l’histoire de la Fédération. J’ai ensuite assuré un intérim de deux ans, au secrétariat de la ligue d’Aquitaine. J’ai repiqué au comité directeur fédéral, sur le mandat 2001 à 2004, le premier mandat de Dominique Lamouller en tant que président. J’avais la responsabilité de la commission photo vidéo.
En décembre 2020, je suis élue au comité directeur fédéral et j’assure la fonction de secrétaire générale de la Fédération depuis janvier 2021. Précision, je suis encore en activité professionnelle, c’est le privilège de la jeunesse. Ce niveau d’engagement n’aurait pas été possible sans le soutien sans faille de mon mari. Il a souvent pris le relais auprès de mes garçons, même si ceux-ci grandissent. C’est lui qui parfois me fixe certaines limites et c’est tant mieux.
Pourquoi avoir candidaté pour rejoindre le « Club des 300 » ?
Tout d’abord la loi impose la parité dans les comité fédéraux dès 2024, ce sera le cas pour le niveau régional et départemental à partir de 2028, mais il existe énormément de freins à l’engagement associatif au féminin. Ils sont d’ordre familial et psychologiques. Le syndrome de l’imposteur est quelque chose de relativement fréquent.
Cette parité, il va falloir aider à la préparer. Elle ne s’improvise pas. On assiste à une désaffection globale pour le bénévolat avec une population vieillissante. Les femmes peuvent être une clef de ce renouvellement. Mon objectif, en rejoignant le « Club des 300 », est de participer à trouver des solutions pour aider les femmes qui souhaitent ou qui hésitent à s’investir, à concilier pratique sportive, engagement associatif, vie professionnelle et familiale. Parfois, c’est au sein même de l’organisation des associations que se trouve le problème et de fait sa solution.
Qu’attendez-vous de cette formation ?
À l’issue d’une première rencontre en présentiel au CNOSF, ce qui prévaut c’est l’idée d’avancer ensemble, le partage d’expériences. La bonne surprise, c’est qu’il y avait des gens de toute la France et des DROM-COM (ex Dom-TOM).
La moyenne d’âge se situe plutôt autour de 40-45 ans. Et la plupart sont mères de famille et en activité professionnelle. Les modules de formation portent sur l’écosystème sportif, les clefs du management, les partenariats, le projet associatif. On s’est retrouvé dans l’idée d’avancer ensemble. Nous sommes loin du féminisme à tous crins. Nous sommes dans la mixité avec l’objectif commun de travailler pour le bien de nos associations respectives.
Pensez-vous que l’instauration de quotas obligatoires est nécessaire pour arriver un jour à la parité ?
À titre personnel, je trouve qu’il est dommage d’en arriver à l’instauration d’un quota obligatoire pour développer la prise de responsabilité des femmes au sein de fédérations ou de structures départementales et régionales. Ce sont davantage de contraintes imposées aux fédérations. Sauf que c’est la loi. La loi va sans doute permettre de faire évoluer les choses plus rapidement.
Votre avis sur la place des femmes dans le vélo et au sein de la Fédération française de cyclotourisme ?
Il n’y a jamais eu beaucoup de femmes au sein de la Fédération française de cyclotourisme, le pourcentage reste stable depuis des années. Les freins à la pratique demeurent les mêmes que pour bon nom nombre d’activités sportives. On peut parler d’absence aussi de modèle. Le vélo, n’est pas considéré comme un sport féminin. Il y a beaucoup à faire dans ce domaine. Les responsables de la commission « Féminine » y travaillent. Personnellement je pense que la pratique du vélo en famille, peut-être une des clefs.