Coup de jeune, sur le cyclo club Châteaurenardais
À Châteaurenard, tout pousse à la pratique du vélo. Que ce soit sur route ou en pleine nature, le décor est idéal pour assouvir sa passion du deux-roues.
Coup de projecteur sur le Cyclo club Châteaurenardais par le biais d’une rencontre avec Julien Rossi responsable de l’école vélo route-VTT.
Comment à évoluer le club au fil des ans ?
Le Cyclo club Châteaurenardais, c’est un peu une institution. Il décore le paysage sportif de la ville depuis 1975. Avant, on parlait de cyclosportifs et cyclotouristes.
Le vocabulaire s’est peu à peu mondialisé, pour ne pas dire « anglicisé » avec le temps. Aujourd’hui, les membres qui composent le club sont « routards » et « vététistes ». La composante cyclosportive a peu à peu disparue compte tenu que le club bénéficiait de la double affiliation FFCT et UFOLEP pour permettre à ses membres de participer aux cyclosportives et que ces derniers se sont, avec la poussée du VTT orienté vers des clubs qui pratiquent la compétition.
Nous étions deux vététistes en 2010, 35 l’an passé et nous en avons 60 cette année. Avec l’ouverture de l’école vélo c’est de la folie mais il faut admettre que la crise sanitaire et le confinement y sont pour quelque chose. Nombre de parents ont préféré inscrire leurs enfants sur des sports dont le contact physique n’est pas permis contrairement au rugby, sport emblématique de la ville.
Le cyclotourisme a-t-il toujours la côte auprès des jeunes ?
Soyons franc, une très grande majorité des cyclistes, qu’ils soient routards ou vététistes pratiquent le cyclotourisme. Le terme lui n’a franchement plus la côte, il est désuet voire péjoratif surtout pour nous dans le sud pour qui le mot « touriste » prend une teinte insultante…
Donc, oui, le cyclotourisme a toujours la côte ! Quelle meilleure école que celle qui focalise sa pratique sur la technique et le plaisir plutôt que la force et la rapidité.
Les jeunes ont naturellement l’esprit de compétition, ils se mesurent les uns aux autres en permanence. Nous leur apportons ce que nous avons de pédagogie, de technique, d’amour de la nature et du vivre ensemble pour que ce sport soit aussi une passion que l’on aime partager. Ils nous le rendent bien.
Dans cyclotourisme, j’entends toute la pratique. Pour le routard, ce peut être sous forme d’une randonnée à la journée ou en itinérance, pour un vététiste, il peut s’agir d’une randonnée au bord d’un canal tout comme monter le Luberon pour le descendre à toute allure en enchainant sauts et virages relevés.
Pour aller plus loin, celui qui ne pratique pas en compétition, pratique le cyclotourisme. Même le compétiteur pratique le cyclotourisme. C’est à nous de revoir notre image du cyclotourisme et de ne pas hésiter à encourager les passerelles pour que nos jeunes issus de nos écoles si performantes puissent pratiquer la compétition et revenir éducateurs dans nos écoles car c’est en supprimant les barrières que l’on généralisera l’adhésion des jeunes.
Les jeunes et les « anciens » cohabitent comment sous les valeurs du cyclotourisme ?
La question piège ! Mais ils ne cohabitent pas, ils n’ont pas la même image du cyclotourisme. Leur pratique se borne à exister sur deux axes parallèles qui ne se croiseront jamais.
Ce n’est pas sur ce terrain qu’il faut les chercher. Parlons mécanique, vie du club et héritage. Là il n’y a plus de jeune ou de vieux, il y a des membres du cyclo club. Les efforts et sacrifices de nos anciens, qui ont porté le cyclisme haut dans leurs cœurs et sur les routes de Provence et d’ailleurs, leur opiniâtreté pour avoir gardé le club à flot malgré les hauts et les bas qu’il a connu pour le léguer aujourd’hui à la jeune génération.
Voilà leur lien et la responsabilité qui est léguée aux enfants par la régence momentanée que nous exerçons en attendant qu’ils soient prêts.
Vous avez axé votre développement sur la formation des jeunes et du VTT.
Pourquoi ce choix ?
Nous n’avons pas fait de choix, ce sont les pratiquants qui choisissent. Nous avons ouvert une école de vélo, c’est par abus de langage que les pratiquants l’appellent l’école VTT.
Nous avons la structure pour accueillir aussi des élèves route mais peu ont encore franchis le pas. Nous les attendons. Par ailleurs, Georges Roux a attiré les jeunes au club en ouvrant le point d’accueil jeunes et en les accompagnant, un au début, puis deux pour finir quatre ans plus tard avec 25 jeunes en VTT.
Par ailleurs, j’ai une grosse sensibilité vers le VTT, notamment le VTT de montagne typé enduro. C’est tout naturellement que j’oriente mon programme pédagogique en ce sens. J’ai eu la chance, en qualité de membre de l’équipe technique régionale de participer activement à la formation des éducateurs de l’école du Cyclo club Châteaurenardais. Bien évidemment, je leur ai transmis cette fibre et les enfants l’ont aussi. Je pense que c’est juste une pratique qui a le vent en poupe, c’est une pratique de groupe, de meute. On pratique l’enduro en meute, on se soutient les uns les autres dans les moments durs et on se tire la bourre dans les descentes, c’est exactement comme cela que les ados fonctionnent.
Le VTT parle leur langage et aboli les différences. Plus de jeunes, plus de vieux, plus de filles ou garçons, pas de bon ni de mauvais, juste une bande de rider.
Comment avez-vous géré le confinement avec vos membres ?
L’important c’est de garder le contact. Nous avons la chance d’avoir un secrétaire dont la qualité principale est son empathie et sa sympathie. Tout le monde l’apprécie et il apprécie tout le monde.
Le contact, c’est Karl, les parents se confient à lui, les enfants lui demandent des conseils et il ne se passe pas une semaine sans que nous ayons une communication de sa part.
Lors du premier confinement, nous avons réalisé des petites vidéos avec des conseils techniques pour entretenir son vélo, nous avons dès qu’il a été possible créé des groupes de quatre jeunes et deux adultes en roulement toutes les deux heures.
Le second confinement a été plus difficile à gérer. Personne n’avait l’impression d’être en confinement et aucune mesure précise n’avait été donnée. En fait, les pratiquants ont mal compris le confinement. En effet, les chances de transmissions sont extrêmement faible à vélo mais le risque se situe dans les accidents.
Il a fallu être très pédagogue pour faire comprendre aux pratiquants que le corps médical devait se focaliser sur d’autres fronts que la traumatologie.
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