« Sauvons le vrai camping », la pétition à destination des voyageurs nomades
« Sauvons le vrai camping » car si vous êtes un adepte du camping, vous avez peut-être déjà remarqué un phénomène qui est de plus en plus courant : le manque de place pour les emplacements nus.
Les voyageurs nomades, tels que les cyclotouristes, se voient souvent refuser l’accès pour une simple tente, au profit des locations de chalets ou de bungalows. Mais est-ce une bonne chose pour le tourisme et surtout pour le cyclotourisme ?
À vélo tout est plus beau…
Le cyclotourisme, c’est voyager pour découvrir de nouveaux horizons, en toute liberté. Souvent, nous utilisons le camping comme hébergement car c’est une solution économique et adaptée à l’itinérance. Nous pouvons l’affirmer, le vélo est le plus beau moyen pour partager, rencontrer, visiter… vivre ! Mais à condition de pouvoir dormir sous une toile de tente en toute légalité.
Une raison essentiellement économique !
Les propriétaires de campings donnent la priorité aux locations de chalets ou de bungalows car ces hébergements sont plus rentables que les emplacements nus. Les campings l’ont bien compris et proposent dans les lieux touristiques et en bord de mer de « l’hôtellerie de plein air ».
Les cyclotouristes de « bons » touristes…
Les voyageurs nomades à vélos représentent une part importante du marché du tourisme en camping. Ils sont à la recherche d’expériences uniques et de la liberté de se déplacer à leur guise et à moindres frais. C’est pourquoi les emplacements nus sont une option attractive pour les cyclos à petit budget.
Au-delà du camping, les cyclotouristes contribuent à l’économie locale dans sa globalité. En explorant la région et en visitant les attractions touristiques, ils dépensent du numéraire dans les restaurants, les magasins, les musées et autres commerces locaux. C’est pourquoi, la pétition interpelle directement les hommes politiques.
Partageons l’espace !
Comme sur la route que nous partageons avec les automobilistes, il faut que nous partagions les campings. Bien entendu, il est important de trouver un équilibre entre les emplacements nus et les locations de chalets. Les propriétaires de campings pourraient réserver un pourcentage de leur espace pour les voyageurs nomades, tout en continuant à offrir des options de location pour ceux qui préfèrent un confort et une animation.
La Fédération française de cyclotourisme soutient la démarche du collectif « Sauvons le vrai camping »
Ce phénomène n’est pas nouveau, dès 2019 Martine Cano, présidente de la Fédération avait interpellé Monsieur Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, pour signaler des soucis tarifaires, mais déjà la question des emplacements était sous-jacente.
Pour donner de la force à ce communiqué, la Fédération française de cyclotourisme et celle de Randonnée pédestre s’étaient alliés. Pour conclure, Madame Cano avait écrit : « Les voyageurs à vélo ou pédestres aiment le camping, préserver un accueil sur des empalements herbeux est une nécessité ! »
Si vous partagez ce point de vue, nous vous invitons à signer la pétition en ligne : https://www.change.org/SauvonsLeVraiCamping
Collectif « Sauvons le vrai camping »
Le collectif « Sauvons le vrai camping » a été créé à l’initiative de gérants de campings et de citoyens engagés dans l’univers du camping. Leurs revendications sont qu’une proportion minimum des emplacements soit réservée à des emplacements nus pour tentes, camping-cars, vans aménagés ou caravanes. Pour le collectif, il n’est pas question de lutter contre les mobile homes en tant que tel. Ils militent simplement pour que les campeurs puissent camper ce qui semble une évidence.
Rencontre avec Olivier Lemercier, président du collectif
Pourquoi ce sujet du camping libre, vous motive-t-il autant ?
Parce que j’aime le camping et mon métier de gérant de camping. Depuis toujours, avec ma femme, nous voulions vivre du tourisme et plus particulièrement d’un camping. Il y a deux ans, au bénéfice du premier confinement, nous avons décidé de changer de vie, et je me refuse à rester indifférent au phénomène actuel de disparition du « vrai » camping.
Depuis combien d’années voyez-vous ce phénomène d’érosion des emplacements nus ?
Le phénomène s’accentue depuis le début des années 2010. Juste quelques chiffres pour illustrer le problème : en 2011 les emplacements nus représentaient 71 % des emplacements dans les campings, 65 % en 2016, 54 % en 2011 et 51 % en 2022 ! Le phénomène ne cesse de s’accentuer, et si on ne fait rien dans quinze ans on ne pourra plus camper dans les campings !
Vous proposez un système de bonus et malus pour les campings. Quelques exemples de bonus et malus ? Comment contraindre les gérants de camping ?
Je prends juste un exemple : aujourd’hui le mot camping a le vent en poupe et l’essentiel des réservations s’effectuent par l’intermédiaire d’Internet.
Si vous interdisez à un camping qui n’accueille plus les campeurs d’utiliser le mot camping dans le nom de leur établissement, si il leur est interdit d’utiliser le mot camping sur leur site Internet et d’une manière générale sur leurs supports de communication, en bref s’ils disparaissent des requêtes liées au camping sur les moteurs de recherches, ils perdront en visibilité d’une manière spectaculaire, et nous ne doutons pas que certains campings réfléchiront à deux fois avant de supprimer l’ensemble de leurs emplacements nus.
Mais ce n’est qu’un exemple, il y a toute une panoplie d’incitations que nous pourrions évoquer avec les pouvoirs publics.
Vous souhaitez imposer des emplacements nus par le biais d’un 196e critère. Souhaitez-vous un pourcentage de surface, ou une quelconque règle empirique ?
Il s’agirait d’imposer une proportion minimum d’emplacements nus. Non pas sur la surface totale du camping mais sur le nombre d’emplacements au total. Volontairement nous parlons d’une proportion « raisonnable ». Il faudra bien sûr définir un jour ce qu’est le « raisonnable », mais lorsque nous en serons là, nous serons en passe de gagner notre combat. Concrètement il pourra s’agir d’un pourcentage unique pour tous les campings, mais pourquoi pas un pourcentage différencié en fonction de la taille ou en fonction du classement du camping. Nous comprenons totalement, par exemple, qu’un camping 2 étoiles de 50 emplacements n’aurait pas les mêmes obligations qu’un camping 5 étoiles de 700 emplacements.
Pourquoi le ministère du Tourisme ne s’est pas déjà emparé du sujet ?
Pour le moment seules les fédérations et associations de consommateurs s’en sont inquiétées, tandis que les professionnels du secteur ont eu tendance à minimiser le phénomène. Et dans le contexte économique que l’on connaît tous, le secteur de l’hôtellerie de plein air est un des seuls secteurs d’activité qui observe une croissance annuelle à deux chiffres.
Mais les choses ont déjà bougé, puisque nous avons eu une première réunion téléphonique d’1 h 30 avec le ministère du Tourisme, qui admet qu’on ne peut pas laisser disparaître les emplacements nus et qui, loin d’avoir fermé la porte à la discussion, nous a demandé de leur transmettre un dossier chiffré et argumenté… Nous sommes en pleine rédaction de ce dossier… La suite au prochain épisode…
Des professionnels du camping ont-ils rejoint votre mouvement ?
Oui. Nous avons démarré à cinq, et nous sommes désormais quarante gérants de campings qui représentent quatre-vingt-quatre campings.
Vous avez lancé une pétition, qui compte déjà près de 4 000 signatures. À qui sera adressée ensuite cette pétition ?
Essentiellement au ministère du Tourisme et à Atout France, qui est l’organisme qui pilote la procédure de classement des campings. Mais dans les faits les destinataires de cette pétition la connaissent déjà et ont déjà réagi puisque c’est bien le ministère du Tourisme qui est à l’origine du premier entretien téléphonique dont je parlais plus haut. Mais ce n’est pas une raison pour s’arrêter de signer…
Découvrez et soutenez les actions de « Sauvons le vrai camping » sur https://sauvonslevraicamping.fr/
7 commentaires
Bonjour,
On en crève d’une administration tentaculaire . Vous êtes énarque pour proposer de telles contraintes supplémentaires ! La France est de très loin le premier pays du camping en Europe. Votre quota est une atteinte à la liberté d’entreprise. Laissez-nous gérer nos affaires. Et préoccupez-vous plutôt de trouver les conditions favorables pour créer de nouvelles infrastructures pour accueillir les « vrais » campeurs. C’est sûrement un plus noble combat.
Bonjour
Je suis membre fondateur du collectif « sauvons le vrai camping » que j’ai rejoint le 16/02/2023, non pas en tant que gérant mais en tant que campeur caravanier depuis que je suis en retraite en 2023, car on devait faire un tour du monde de 3 ans en 2020, mais le COVID a tué notre projet. J’ai fait de camping à partir de 5 ans dans les année 60, et en cherchant des campings en 2021 j’ai commencé à m’apercevoir qu’il y avait des problèmes comme les cyclotouristes à trouver des emplacements nus dans des vrais campings. J’ai donc commencé à parler du sujet en 2022 dans mon site touristique globetrottersretraités.com, et j’ai ouvert une catégorie Aux P’Tits campings avec des cartes. Ayant une carte de presse en tant que bloggeur j’ai put développer le sujet et rejoindre le collectif, car je n’était plus seul à parler de ce sujet. J’ai tout de suite adhéré car ça correspond à ma conception du camping en France mais aussi en Europe.
Bonjour
Merci pour cette article, je suis membre fondateur du collectif en tant que campeur et journaliste bloggeur avec mon site ou j’ai référencé tous les petits campings qui ont des emplacements nus et que je partage sur les groupes de cyclos, de randonneurs et caravane et camping-car.
Pour information je suis intervenant sur une webradio que nous mettons en place avec Eric Marone France Radio Camping qui sera en service à partir du 17/04/2023
Je suis un ancien cyclo-voyageur qui déplore bien souvent l’absence d’emplacement pour les toiles de tente sur les campings (?…) du bord de mer. Ce sont, plus souvent, des résidences de plein air et non des campings.
CAMPING . Activité touristique qui consiste à vivre, en plein air, sous la tente et à voyager avec le matériel nécessaire. ( dictionnaire » Le petit Robert » ).
C’est vrai qu’il y a de moins en moins de place pour les caravanes et après si on veut louer un mobil-home cela revient très onéreux alors les gens qui ont peu de moyens comment vont ils faire
Pour les vrais emplacements en camping et contre les bungalows