Rencontre avec Régis Paraz, un passionné de cyclotourisme qui a bouclé son Brevet des Provinces Françaises (BPF)

Découvrez l’histoire inspirante de Régis Paraz, un véritable amoureux du cyclotourisme, qui vient de réaliser « l’exploit » de boucler son Brevet des Provinces Françaises (BPF).

À travers son site internet dédié au cyclotourisme, Régis partage ses voyages à vélo, ses conseils et ses expériences avec des passionnés et des curieux. Rejoignez-nous pour une rencontre avec cet explorateur moderne, et laissez-vous emporter par le récit de ses périples à travers les provinces françaises. Découvrir le site de Régis : www.modachulvelo.com

L’amour du cyclotourisme et de l’exploration

Régis Paraz est un passionné de vélo et de tourisme. Pour lui, parcourir le territoire, et même au-delà, est un véritable mode de vie. Il a créé un site internet il y a quelques années pour partager ses aventures cyclotouristiques, où il publie des carnets de voyage illustrés par de nombreuses photos. Parmi ses grandes expéditions, on compte un Tour de la France, une traversée de l’Espagne, ainsi que la découverte et l’exploration à vélo des différentes régions de France. Cette passion l’a conduit à réaliser l’exploit tant convoité par les cyclotouristes : boucler son Brevet des Provinces Françaises (BPF).

Une communauté de suiveurs virtuels et passionnés

Le site internet de Régis Paraz lui permet de rester en contact avec sa famille, ses amis, mais également d’attirer l’attention de personnes qu’il ne connaît pas encore. Ces suiveurs virtuels sont une source de motivation pour notre aventurier, qui trouve un réel soutien dans leurs commentaires et encouragements. En partageant ses expériences et en suscitant l’envie d’aventure, Régis propose gratuitement sur son blog des diaporamas, des cartes interactives, des traces GPS, des vidéos, ainsi que des conseils sur le matériel. Ces ressources inspirantes sont destinées à stimuler l’imagination des aspirants voyageurs et à les inciter à se lancer à leur tour dans l’aventure cyclotouristique.

Le Brevet des Provinces Françaises (BPF) en perspective

Le Brevet des Provinces Françaises (BPF) est considéré comme l’un des brevets les plus prestigieux pour les cyclotouristes. Certains y consacrent une vie entière, tandis que d’autres le complètent en quelques années. Pour obtenir ce brevet, il est nécessaire de visiter 534 sites touristiques, et les plus avides peuvent même ajouter les 6 contrôles optionnels de l’île de la Réunion. Les licenciés de la Fédération française de cyclotourisme ont le choix de participer soit au Brevet de Cyclotourisme National, soit au Brevet des Provinces Françaises (BCN – BPF). Ces défis véritables incitent les passionnés de découvertes et de voyages à vélo à parcourir la France de long en large.

Un héritage cyclotouristique pour les générations futures

Le BPF continuera de perdurer au fil des années et des décennies à venir, quel que soit le type de vélo utilisé. Que vous soyez adepte des randonneuses, des vélos de compétition, des vélos couchés, des tandems, des tricycles, des VAE, des VTC, des VTT ou des Gravel, toutes les machines sont autorisées et les bienvenues pour accomplir ce défi. Les sites répertoriés dans le cadre du BPF offrent plus de 500 idées de visites, permettant d’admirer la beauté naturelle et les monuments historiques qui parsèment le paysage français. Ils offrent également l’occasion de rencontrer les habitants qui font vivre ces régions et de découvrir la diversité et la richesse de notre pays.

Régis Paraz en quelques chiffres

  • 14, le nombre d’années consacrées 
  • 11, le nombre de voyages 
  • 318, le nombre de jours roulés
  • 331, le nombre total de jours (avec repos)
  • 72, le % approximatif des contrôles réalisés au cours des voyages spécifiques BPF. (A noter que le tour de France représente 1 voyage, 82 étapes, 90 cols, 67 sites contrôles)
  • 219, le nombre de cols franchis au cours de ces voyages 
  • 315, le nombre de récits publiés
  • 40, le poids du vélo chargé (en kg)
  • date début du BPF : 15/07/2009
  • date de fin du BPF : 20/06/2023
  • date de fin du BCN : 30/06/2018 (Brevet de Cyclotourisme National : 1 contrôle par département)

Rencontre avec Régis Paraz

Quel est votre lieu d’habitation et êtes-vous dans un club ?

J’habite un hameau de la Motte-Servolex en Savoie à 3 km du lac du Bourget. Je suis licencié dans le club FFCT des Cyclos Yennois.

Avant d’entrer dans le vif du sujet, d’où vient le nom de votre site : « Môda chu l’vélo » et quelle est sa signification ?

En patois savoyard môda veut dire pars. Môda chul vélo signifie donc : je pars sur le vélo

Quel est votre rapport au vélo ? Vous êtes issus d’une famille de cyclos ou c’est une passion soudaine ?

Pas de cyclos dans la famille mais du côté de la famille de ma compagne des cyclistes plutôt sportifs qui sortaient le dimanche. Après une longue carrière de rugbyman et aimant beaucoup les randonnées en montagne, je me suis mis au vélo à 33 ans quand mes genoux ont commencé à me faire souffrir en descente. C’est mon amour de la montagne qui m’a mis au vélo. Si le triple plateau n’avait pas existé, je n’aurais vraisemblablement pas persévéré. Il était indispensable pour que je puisse me faire plaisir dans les montagnes qui entourent mon lieu d’habitation. J’avais essuyé deux échecs pour monter le col du Granier à cause de l‘utilisation de braquets inadaptés à mes modestes possibilités physiques.

Quels sont vos premiers souvenirs de voyages à vélo ?

J’ai commencé le vélo en 1988 et effectué mon premier voyage avec un copain qui avait également  commencé le vélo l’année précédente, en juillet 1989. Saint-Jean-de-Maurienne-  Nice-Saint-Jean-de-Maurienne par les grands cols (Galibier, Izoard, Vars, Bonette, Couillolle, Cayolle). L’enchaînement de deux grands cols dans la journée avec forcément l’ascension du deuxième sous la chaleur avait été un peu difficile mais la récompense était là. Des paysages splendides mais aussi quelle joie d’arriver à la mer depuis la montagne et de pouvoir plonger dans l’eau ! Et puis élargir ses horizons en allant plus loin que les sorties journalières est extrêmement motivant. On a l’impression de tourner un film où le cerveau est la pellicule où s’impriment les images.

Deux voyages m’ont particulièrement marqué : Thonon-Trieste en 1995 avec deux copains pour mes 40 ans. Une forme étincelante, des paysages exceptionnels et un plaisir partagé.

Mon tour de la France de 7500 km : un pari personnel après quelques années de méforme en raison de problèmes de santé. Des rencontres riches, une envie de pédaler tous les jours (seulement 2 petits coups de mou en 87 jours) et un bien-être perpétuel. On avance et on laisse de côté tous les tracas quotidiens. On est complètement disponible pour les sensations, les découvertes…

Vous semblez être un solitaire, pourquoi ce choix de voyage ?

Pour de petits voyages j’aime aussi partir à plusieurs. Partir seul me permet de m’arrêter quand j’en ai marre de pédaler même si c’est de plus en plus difficile avec la raréfaction des offres d’hébergement (disparition des petits hôtels de campagne et des campings notamment municipaux. Les chambres d’hôtes permettent rarement de pouvoir se restaurer). Pédaler par envie et non par obligation.

Je m’arrête souvent pour faire des photos. Je peux en faire une et puis m’arrêter à nouveau 50 m plus loin car le cadrage me paraît plus intéressant. Je ne peux pas infliger cela à des compagnons de rando. D’autre part, il faudrait être absolument sur la même longueur d’onde : j’ai banni totalement la notion de performance. Je ne sais jamais au départ quel temps va me prendre le voyage et je ne veux avoir aucune contrainte de durée.

D’ailleurs comment votre famille vit-elle ces absences et sont-ils vos premiers supporters ?

J’ai la chance d’avoir une compagne qui ne veut pas m’empêcher de vivre. Elle sait que j’ai besoin d’activité, de projets et de me retrouver seul avec moi-même de temps en temps pour être bien dans ma peau. J’aime partir mais j’aime aussi revenir !

Vous venez de boucler ce que beaucoup de cyclotouristes nomment « l’œuvre d’une vie » à savoir avoir tous vos tampons pour avoir bouclé le brevet des provinces françaises  (BPF). Comment qualifiez-vous cet exploit ? Que représente-il pour vous ?

Pour moi ce n’est pas un exploit. Ce n’est certes pas facile mais avec du temps, de la motivation, de la volonté, c’est à la portée de beaucoup de monde. C’est un brevet extrêmement enrichissant du point de vue culturel. Il permet de découvrir et apprécier le patrimoine architectural, les paysages et…la gastronomie. Il m’a aussi permis de réviser l’histoire et d’apprendre.

Beaucoup de sites mériteraient une visite très approfondie. Les bagages et le vélo chargé de sacoches ne le permettent pas toujours (stationnement, peur du vol). Je suis souvent revenu avec ma compagne visiter des sites remarquables.

Les régions de France qui vous ont le plus charmé ?

Cotentin, baie de Somme en raison de son éclairage particulier, Nord-Pas de Calais pour la gentillesse des habitants, leur respect des cyclistes et des paysages loin des clichés que l’on peut avoir. La Haute-Loire pour ses paysages très vallonnés mais ouverts où l’œil voit de grands espaces sans être bouché par une barrière montagneuse. Le département des Hautes-Alpes pour sa luminosité exceptionnelle.

Durant toutes ces années de voyage, vous avez aussi dû faire face à de nombreuses galères, certaines vous ont-elles marqué ?

Mon voyage en France en 2016 où j’ai dû faire face à de nombreux jours de pluie, des routes coupées par les inondations mais où je suis resté « zen » tout au long. Les agressions par des automobilistes dans le département du Var.

L’arrivée des nouveaux vélos carbone, des GPS, du matériel comme les sacoches ou la tente, de plus en plus léger est-elle une bénédiction pour les cyclotourtistes, ou cela ne change pas grand-chose ?

Je suis très tolérant et suis convaincu que toute forme de voyage à vélo est digne d’intérêt. À partir du moment où le matériel peut faciliter et permettre à des gens de se lancer dans l’aventure du voyage à vélo, c’est bien. Pour ma part, même si je suis un adepte de la carte papier, l’utilisation du GPS est un facilitateur. Les panneaux indicateurs étant de plus en plus rares, le fait de ne pas sortir la carte à chaque intersection me permet entre une heure et une heure et demie de récupération supplémentaire le soir à chaque étape. J’ai tout de même la carte papier affichée en permanence sur la sacoche de guidon. Elle me permet de me situer géographiquement dans la région où j’évolue. La carte ne tombe pas en panne.

Après avoir bouclé votre BPF, quel sera votre prochain « challenge » ?

Prochains challenges : vraisemblablement le tour de l’Irlande puis des randonnées permanentes thématiques. Je ne m’interdis pas de passer au VAE et de garder le même esprit de découverte pour pouvoir continuer à voyager quand l’âge et mes capacités physiques rendront trop difficiles l’exercice. Je n’imagine pas de ne plus pouvoir voyager à vélo.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes ou aux nouveaux cyclos qui souhaitent partir sur les routes ?

Oser sans trop se poser de questions avant. Les peurs ne sont jamais fondées et les galères qu’on peut imaginer n’arrivent pas. Les barrières sont essentiellement dans la tête. Se lancer avec humilité… Si on a peur, faire un premier petit voyage avec des ambitions modestes.

A la Fédération, nous avons coutume de dire : « à vélo, tout est plus beau ! » partagez-vous ce mantra ?

Le vélo est suffisamment lent pour voir, sentir… Mais aussi suffisamment rapide pour voir plus de choses et s’éloigner des coins inintéressants. Sans oublier la marche à pieds…

Rejoignez la communauté des explorateurs à vélo !

Que vous soyez un passionné de vélo ou un curieux avide de découvertes, le BPF vous invite à explorer les merveilles de la France à bicyclette. Suivez les traces de Régis Paraz et rejoignez cette communauté cyclotouristique dévouée à l’exploration de notre beau pays.

Retrouvez tous les parcours sur le site de la Fédération : https://veloenfrance.fr/defis/bcn-bpf

Texte : Jean-Pierre Giorgi / Georges Golse – Photos : Régis Paraz / Francis Touzeau / Fabien Savouroux
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6 commentaires

  • André LIOTIER says:

    Encore BRAVO Régis,
    J’ai beaucoup aimé ton avis sur la haute-Loire et espère te recevoir lors d’un prochain passage dans mon département.
    André

  • JEANNE says:

    Beau reportage ! Le brevet des sites BPF mérite que l’on s’y attarde et d’en faire la promotion ! Régis en est un très bon ambassadeur !

  • LEGUAY Jacques says:

    Bonjour Régis,
    Belle conclusion de ton voyage.
    J’apprécie toujours autant ta modestie et ta largeur de vue.
    J’ai hâte de pouvoir suivre ton futur voyage.
    Toutes mes amitiés
    Jacques

  • Bohmert says:

    Bravo à Régis Paraz, qui fait également partie de l’association Cyclo camping International . Un des piliers du cyclotourisme pur et vaillant. Merci ce témoignage et cette mise en lumière de cet homme très discret.

  • Mabillot Claude et Francine says:

    Bel article qui valorise le randonneur solitaire. Un second pourrait être écrit et publié pour faire connaître le Régis qui anime, qui accompagne, qui fait partager son savoir, son enthousiasme, toujours avec humour au sein d’un club tout autant que pour un petit groupe d’amis à qui il permet d’aller grimper des cols mythiques auxquels ils n’auraient pas osé se confronter sans sa présence rassurante.
    Merci Régis pour les récits, les images, tes présences.

  • Bruno SAULET says:

    Excellent Régis !

    Tu gagnes une nuitée de rêve en pension complete au Vélo Gîte Valence !!!

    A++ Marianne & Bruno

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