Bourse Jeune voyageur – Des nouvelles de notre lauréat depuis les côtes de l’océan Indien

Tanguy Cleirec, le lauréat de la Bourse Jeune voyageur de la Fédération, poursuit son voyage. Il fait un point en Inde.

Avant de commencer mon récit, je tenais à vous adresser un grand merci pour tous les messages que j’ai reçus cette semaine, j’ai pris le temps de les lire, les savourer et me les mettre en intraveineuse dans les cuisses, de sacrés coups de boost !

Allez on commence par la  première « dinguerie » à 950 km de là dans la méga pampa indienne où j’ai participé à la foire du village. Un mélange de fest-noz finistérien et de foire de la porte de France grenobloise, les bières en moins et les attractions plus branlantes. Je vous avoue ne pas en avoir mené large en montant dans le « bateau pirate » local, propulsé par un bon vieux moteur thermique crachant une fumée noire.

J’avais en tête l’écroulement d’un pont de l’ouest indien la semaine précédente qui venait de réouvrir après six mois de rénovation… 160 morts… Quelle probabilité de survivre à l’attraction du forain Indien ? Se poser ces questions à chaque oscillation de l’attraction pimente un peu l’expérience et même si finalement « j’ai pas mouru » j’ai eu ma dose d’émotion pour la soirée !

À travers la plate campagne Indienne


S’ensuivirent quelques grosses journées à tenter de traverser la plate campagne Indienne à raison de 100 km/jour  jusqu’au moment où, las de la monotonie de la route et ressentant fort l’appel de l’océan, je décidais d’opter pour le subtil mélange vélo-stop dont seul le cyclotouriste fatigué a la recette.

Et me voilà confronté à la deuxième « dinguerie » de la semaine lorsque le conducteur de la camionnette qui m’avait pris me fit comprendre qu’il voulait me laisser le volant. Curieux de cette nouvelle expérience et aimant conduire, je décidais de relever le challenge ! 

Chers lecteurs, je compte sur vous pour ne pas répéter ça à mes parents mais me voilà conduisant une camionnette à 80 km/h (c’est la vitesse moyenne ici) sur la voie rapide indienne ! Drôle d’expérience que de conduire avec le volant à droite sur le côté gauche de la route, les clignotants à droite et les essuie-glaces à gauche, ça demandait un peu de concentration mais encore une fois « j’ai pas mouru ! » This is India !

Une pause warmshower


Me voilà donc rapidement arrivé dans la ville de Davildara où je me fais héberger par Barbora et Hitesh, un couple de warmshower qui me fait découvrir la troisième « dinguerie » de la semaine, culinaire cette fois, le « paan » indien. Le « paan » c’est une dizaine d’épices, de produits différents enroulés dans une feuille de Bétel (une plante grimpante aux vertus médicinales) qu’on mâche comme un chewing-gum après les repas.

Très rafraîchissant, bon pour l’haleine et la digestion. Vendus dans les échoppes de tabac (on peut en mettre dedans pour le chiquer mais j’allais me péter la deuxième clavicule en essayant..) c’est presque aussi rigolo de regarder le « tabagiste » fabriquer le « paan » que d’essayer de reconnaître les saveurs de chacun des ingrédients utilisés (noix d’Arec, chaux éteinte, girofle, cardamome, coco, fruits confits, sirop de rose, etc.). Bref je suis devenu fan et en consomme dès que j’en trouve !

Un immense merci à Barbora et Hitesh pour la découverte, pour votre accueil, les conseils sur l’itinéraire ainsi que l’éléphant en ivoire, encore une belle rencontre qui marquera ce voyage !

Une deuxième journée de vélo-stop plus tard (avec un ratio de 10-260 plutôt stop que vélo d’ailleurs) me voilà dans la ville de Silvassa où m’attend la quatrième « dinguerie » de la semaine lorsque je découvre que Shan, ami d’une autre warmshower, m’a réservé une chambre dans un « resort hôtel » dont le confort n’avait d’égal que la gentillesse du groupe qui m’a accueilli à Silvassa. Je visite l’entreprise de Shan, une entreprise d’export de big bags industriels et me balade avec un élu local qui m’invitera à passer la nuit dans sa maison également. 

Mon premier coucher de soleil sur l’océan indien


On finit la semaine avec la cinquième et dernière « dinguerie » de la semaine, une expérience apaisante cette fois après une semaine également remplie de questionnements sur la suite du voyage et dont je vous dévoilerai les conclusions la semaine prochaine (What a cliffhanger), j’ai nommé mon premier coucher de soleil sur l’océan indien ! Premier océan du voyage et première étendue d’eau salé depuis Batumi en Géorgie. Quel plaisir de revoir la mer après deux mois et demi  !

L’océan c’est comme les naissances d’après ma grand-mère : « ça met tout le monde d’accord ! »  L’océan indien c’est un nouveau marqueur pour moi dans le voyage, une nouvelle « première fois » dans ma vie, une nouvelle découverte, l’impression de grandir et un exemple supplémentaire de ce que m’apporte ce voyage.

Je m’arrête là pour aujourd’hui j’avais commencé à préparer un paragraphe sur mon ressenti de la place de la femme en Inde, mais il me faut encore de la matière (et du sommeil), je le réserve donc pour la semaine prochaine. Le seul truc que je peux dire à ce sujet c’est : globalement c’est moins pire qu’en Asie centrale !

Tanguy

Pour en savoir plus sur l’aventure du Tanguy, rendez-vous sur https://cyclotourisme-mag.com/2022/06/11/rencontre-avec-tanguy-cleirec-laureat-de-la-bourse-jeune-voyageur/

 
Texte et photos : Tanguy Cleirec
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