Sur la route des vignobles : Trois jours de liberté et 1 045 km

La semaine dernière, nous donnions la parole à François Mouezy, l’organisateur du BRM 1000 « Sur la route des vignobles ». Cette semaine c’est au tour d’Alexandrine, une participante.

Jeudi 14 juillet 2022, 16 h


C’est le grand jour, celui du départ du BRM 1000 « Sur la route des vignobles », finement organisé par François Mouezy, du CC Mayenne. Depuis plusieurs mois, François a mis en place un groupe de discussion afin de répondre à toutes les questions des inscrits, ce qui a probablement permis de rassurer les novices se lançant dans cette aventure.

Jean-Baptiste et moi, sans assistance, semblons prêts physiquement et mentalement, nos vélos aussi . Nous ressentons la joie des nombreux participants et des bénévoles organisateurs présents pour l’occasion. Les départs se font par petits groupes d’une vingtaine de cyclos pour plus de sécurité.

Pour Jean-Baptiste, l’expérience est nouvelle, comme tous les BRM avalés depuis le début de l’année. De mon côté, en dehors d’une inquiétude concernant ma résistance aux températures caniculaires annoncées, je sais que nous avons 77 heures pour que ce BRM soit homologué et devienne un précieux sésame afin de nous pré-inscrire au Paris-Brest-Paris 2023.

Comme avant chaque BRM, j’opte pour les mêmes préparatifs. Le parcours a été étudié et un plan de route est établi avec des estimations horaires prenant en compte nos capacités physiques, la dénivellation, une marge en cas de problème technique ou physique, afin d’évoluer ensuite sans stress et de profiter du périple.

Notre programme est de découper le brevet en trois tronçons :

Tronçon 1 : 518 km avec une nuit blanche sur le vélo, pour descendre le plus au sud, à mi-parcours, jusqu’à Cadillac, où nous avons réservé une chambre d’hôtes.

Tronçon 2 : 304 km pour amorcer la remontée vers le nord, où, après un dîner pris sur la route, une deuxième chambre d’hôtes sera à nouveau l’occasion d’une récupération efficace, avec une douche, quelques heures de sommeil dans un lit confortable et surtout un petit-déjeuner copieux. Chaque pause nocturne est prévue approximativement entre 23 h et 5 h du matin.

Tronçon 3 : 212 km pour rejoindre Mayenne dimanche après-midi, vers 16 h, en nous laissant cinq heures de marge avant 21 h (délai maximum pour l’homologation).

 

Après le départ, des pelotons se forment


Au fur et à mesure des kilomètres, nous nous regroupons avec plusieurs randonneurs chevronnés souhaitant, comme nous, rester ensemble durant la nuit entière. Entente parfaite, partage d’expérience, augmentation de la sécurité la nuit grâce à une visibilité accrue, limitation des appels de sommeil grâce aux discussions entre passionnés, mise en commun des traces GPS à la recherche des pointages nocturnes. Nous évoluons à huit, à un bon rythme, vent dans le dos, avec une bonne avance sur les prévisions horaires.
 
Nous savons tous qu’il faut en profiter car, une fois que nous aurons viré vers le nord, pour les 500 derniers kilomètres, le retour se fera avec un vent défavorable. Au lever du jour, Jean-Baptiste et moi choisissons de quitter le groupe pour quinze minutes de sommeil, au calme, au bord d’une rivière.
 
 

Un couple en balade…

Notre duo poursuit ensuite sa descente régulière vers Bordeaux. La chaleur, jusqu’à 40°C, nous impose de nombreux arrêts dans les cimetières, pour nous rafraîchir avec des micro-douches, remplir nos deux grands bidons réservés à l’hydratation et un troisième pour nous arroser régulièrement en pédalant. Après une pause-café à Saintes, nous nous offrons un déjeuner Tex-Mex, rejoignons les bords de Gironde, avant de contourner Bordeaux par l’est et de rejoindre Cadillac, où nous dormons quatre heures environ. Au réveil, nous enfilons notre tenue propre qui nous mènera à 35 km au sud de Chinon.

Les pointages, à l’entrée de châteaux ou de domaines viticoles,  se font majoritairement à l’aide de photos datées grâce à nos téléphones portables. Le tampon humide, sur le carnet de route, est moins aisé que lors de pointage auprès des commerces. Nous prendrons donc le temps à posteriori de décorer nos carnets de route souvenirs, en imprimant ces photos.

Au fur et à mesure de notre progression, nous sommes rattrapés par d’autres participants ou nous en doublons d’autres. Chaque rencontre est l’occasion de prendre des nouvelles, de savoir comment chacun gère ses efforts, ses périodes de récupération.

 

La fatigue est bien présente


Au cours de cette deuxième journée, la fatigue nous gagne légèrement et nous choisissons de faire trois ou quatre pauses de micro sommeil, cinq ou dix minutes maximum, en continuant à nous rafraîchir par de multiples arrosages car la chaleur est toujours au rendez-vous, associée à un très fort vent de nord / nord-est desséchant, parfois éprouvant, mais offrant aussi une certaine ventilation. Sur de petites routes désertes, nous suivons l’ombre des arbres trop peu présents, y compris du côté gauche pourtant interdit. Nous gagnons alors quatre ou cinq degrés.

Au coucher du soleil, nous sommes en retard sur nos prévisions horaires. Je préviens notre hôte qui décide de nous attendre. Jean-Baptiste est pris par une rage de gagner un peu de temps de sommeil. Le vent, toujours présent, se calme un peu et cette portion du parcours semble plus plate. Je m’accroche donc derrière sa roue pour un contre la montre de 80 km.

Nous doublons, à toute vitesse, quelques participants et nous sommes au lit, tout frais, tout propres, vers 23 h 30. Comme il ne nous reste que l’équivalent d’un BRM 200, pour rejoindre la Mayenne, le lendemain, nous nous octroyons une heure de sommeil en plus afin de démarrer une heure plus tard, vers 6 h. Notre hôte, très motivée, choisit de se lever pour nous préparer un copieux petit-déjeuner.

Pour notre troisième et dernière journée, il ne nous reste plus que deux pointages à honorer : le château de la Grille à Chinon, puis la Maison Veuve Amiot à Saumur. Nous profitons un peu plus des pauses photos avant d’attaquer les dernières lignes droites plutôt interminables non conduisant à Mayenne, sous un soleil de plomb.

 

BRM 1000 validé !


À 18 h 30, 74 h 30 après le départ, nous sommes accueillis chaleureusement par les organisateurs et quelques participants arrivés avant nous. François nous remet notre belle médaille, pièce unique fabriquée pour l’évènement. Nous pouvons même profiter d’une dernière douche récupératrice et d’un encas avant de rentrer chez nous. Quel confort !

Notre BRM 1000 est donc validé, après trois jours de liberté, hors du temps, avec une grande satisfaction. Merci à François et à tous les bénévoles du CC Mayenne.

 
Texte et photos : Alexandrine, participante au BRM 1000.
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