Voyage à vélo – Partir au bout du monde 

Curiosité, rêve ou fantasme, les voyages à vélo ont, depuis toujours, échauffé bien des esprits de notre communauté pédalante. Dès le milieu du XIXe siècle les plus motivés prenaient ce qui tenait lieu de route avec sans plus de renseignements qu’une improbable destination. 

Les voyages lointains impliquent de partir en autonomie en emportant sur son vélo tous ses bagages. Cet exercice demande alors une organisation exemplaire et une forte motivation qui peuvent faire douter les néophytes. C’est donc à eux que ces lignes s’adressent.  

Pour l’organisation, ils trouveront l’essentiel et les fondations de leur propre expérience. Quant à la motivation, ils la trouveront en eux. Qu’elle soit réelle ou supposée, elle reste le plus souvent hermétique et il est de bon usage au sein des communautés voyageuses et pèlerines de rester totalement discret sur le sujet. On a pu parler d’un élan irrésistible vers « la page vierge des lendemains », le goût pour l’incertitude étant assurément le bon carburant de nos itinérances.

Alors, on s’en va ? 

Partir, mais où ?


Vieux rêve, point d’appel historique ou culturel, lectures ou conférences (festival CCI – Cyclo camping international – et autres), proposition de la part d’autres voyageurs, consultation de sites… Tout peut être prétexte à partir !

Cependant, il est de grands classiques : Alaska-Terre de Feu par l’asphalte ou par des itinéraires-pistes tels The Great Divide Mountain Bike Route aux États-Unis, la haute route des Andes en Pérou-Bolivie, la Carretera Austral au Chili, Highway M41 au Pamir, le Danube, le Cap Nord… Certains voyageurs sont fidèles à un pays ou une région tout au long de leur vie de voyageur, d’autres parcourent le monde d’année en année. La Terre nous appartient et les possibilités sont infinies pour les imaginations.

Quand partir ?


Étroitement liée à la question précédente, elle est sans doute l’interrogation majeure. En dehors des régions proches de l’équateur et en basse altitude où chaleur et pluie sont garanties toute l’année, tout peut être complètement différent, parfois à quelques semaines d’intervalle. Dans le sud-est asiatique, la saison sèche ou la période de mousson n’ont rien de commun. Quant à parcourir les hauts plateaux andins ou la Patagonie en hiver (l’été dans l’hémisphère nord !) serait carrément suicidaire. On le voit, le problème peut être générateur de migraines récurrentes quand il s’agit de choisir les dates pour un parcours linéaire à une latitude donnée. 

Combien de temps ?


Là aussi, c’est un choix individuel. De toute façon, ce sera toujours trop court. Une durée de trois mois permet déjà de vivre l’aventure. Une fois les points d’intérêt majeurs retenus, établissons un itinéraire assez précis, certes, mais en intégrant que nous serons amenés à le modifier en cours de route. D’une manière générale, ne pas être trop gourmand.

Sur le papier, c’est toujours facile. On peut prévoir deux tiers des jours disponibles à vélo avec une moyenne de 50 km/jour en région comportant modérément de difficultés de profil, d’altitude, de vent, d’isolement. Le tiers restant est employé aux préparatifs de l’arrivée et du départ, à des treks, à des visites, à parer aux ennuis de santé et de matériel.

Cependant le plus beau des plans peut être (et sera) contrarié par des conditions météo, une mauvaise évaluation des difficultés, des modifications d’itinéraire et mille autres raisons font que les choses ne se passeront pas comme prévu. C’est là le charme de l’aventure.

                                                                    

Voyager seul ou en groupe ?


Sans doute la question à laquelle il est le plus difficile de répondre, la réponse résultant d’un choix crucial et personnel. À plusieurs, on multiplie les problèmes mais rien ne remplace la convivialité, tant qu’elle dure et on mesure ici la nécessité de bien connaître ses compagnons de voyage. Seul, c’est la vraie liberté au prix d’un isolement que l’on supporte plus ou moins et qui implique parfois d’aller à la découverte de soi-même. 

Texte extrait d’un dossier d’Yves Yau avec la participation d’Annie et Daniel Carensac, d’Anne-Marie Crémault, Jean-Pierre Girault et Bernard Lescudé paru dans la revue Cyclotourisme d’avril 2020 (n° 700)  – Photos : Jacqueline Macou Pixabay, Yves Yau
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