Le canal des 2 mers à vélo, de l’Atlantique à la Méditerranée
Le canal des 2 mers… En fait, cette voie commerciale autrefois tant attendue entre la Méditerranée et l’Atlantique est formée de deux canaux. Le canal du Midi réalisé à la fin du XVIIe siècle qui unit Sète à Toulouse via l’étang de Thau et le canal latéral à la Garonne achevé en 1856 qui prolonge la voie jusqu’à Castets et Castillon, dernière écluse avant les eaux de la Garonne, puis l’Océan par l’estuaire de la Gironde. La nouveauté, côté cyclotourisme, est que la véloroute prolonge désormais le canal en direction de Bordeaux et atteint Royan et l’Océan par un itinéraire balisé.
De Royan à Bordeaux par l’estuaire de la Gironde
Royan est mon point de départ. Cette cité balnéaire où cohabitent demeures Belle-Epoque et villas des années 50, claustras colorés et monuments classés ne manque pas d’intérêt. L’église Notre-Dame, monument de béton brut et le Marché central sont les principales curiosités architecturales qu’il ne faut pas manquer. Ces édifices sont les témoins de la reconstruction du cœur de la ville détruite par un bombardement allié au cours de la dernière guerre. En route. Je n’ai plus qu’à me laisser guider par le balisage …
Mes coups de cœur
Les falaises de Meschers-sur-Gironde où l’on put apercevoir le flanc de la falaise de calcaire qui est percé de « trous ». À l’origine, naturelles, ces grottes furent agrandies par l’homme pour devenir au XIXe un habitat troglodytique (Grottes de Régulus). La visite est surprenante et instructive. La piste le long du rivage entre la pointe de Meschers et Talmont sur Gironde a également retenu toute mon attention. Il y a l’eau, la piste, le marais, les oiseaux. Un premier bain de nature pour une arrivée à Talmont-sur-Gironde, l’un des Plus Beaux Villages de France que l’on visite à pied !
La plupart des petits ports sont très séduisants comme le port des Monards, le port de Mortagne-sur-Gironde, Port Maubert… Les villages se sont perchés sur les falaises pour échapper aux crues, les grottes abritent ermitage et monastère.
Le pôle nature de Vitrezay n’est pas sans intérêt. Place au patrimoine naturel de l’estuaire au Pôle Nature, l’un des quatorze sites naturels protégés en Charente-Maritime. La découverte de ce territoire sauvage sous différents angles : espaces d’expositions, tour de guet, parcours en forêt, panoramas, visites animées, balades nature… repose l’esprit et conduit à réfléchir sur nos rapports avec notre environnement.
J’ai adoré mon escapade ornithologique à « Terre d’Oiseaux » (Braud Saint Louis). Sur un espace naturel de 116 ha, on peut observer de nombreux oiseaux sauvages, migrateurs et sédentaires, qu’ils soient grands échassiers, passereaux ou oiseaux nicheurs. Equipé de bottes et d’une paire de jumelles, fournies au demeurant, je me suis pris à jouer à l’ornithologue, par les sentiers de découvertes, sur les plateformes et dans les observatoires. Le marais à l’état de nature ou cultivé est un havre de verdure. Près de là, les pêcheurs professionnels proposent lamproies, mulets carpes et gattes.
Vers Bordeaux
La piste cyclable entre Etauliers et Blaye est un régal. Nous quittons la côte pour une balade sur cette ancienne voie ferrée, au cœur de la nature. Les vignobles annoncent Blaye et sa citadelle où Vauban a œuvré pour renforcer « le verrou » et contrôler l’estuaire…que je franchis sans encombre et par le bac.
Arrivée à Lamarque, dans le Médoc. Le parcours devient sinueux, emprunte de nombreuses petites routes. Il faut rester très vigilant si l’on veut voir Margaux. Margaux et ses caves prestigieuses. Des visites – vignobles et caves– très « instructives » sont proposées. Soucieux de leur réputation, les vignerons limitent le recours aux produits chimiques, c’est ce que m’explique et me démontrer le guide qui conduit ma visite ampélographique du vignoble à vélo. J’ai parcouru les différentes zones d’encépagement, senti l’importance du terroir, son exposition… Une découverte.
Il s’agit maintenant de rejoindre Bordeaux. Dur de retrouver la circulation à l’approche de la métropole ; rapidement, la piste au départ de Blanquefort est la bienvenue. Quel contraste : à ma droite l’autoroute encombrée, le bruit, les gaz d’échappement, à ma gauche le lac de Bordeaux qui a attiré la foule. Ce soir des corps seront rouges ! Et rapidement, je débarque quai des Chartrons.
Il faudrait consacrer la journée – et plus – à la visite de Bordeaux. Je n’ai toujours pas pu profiter du miroir d’eau « squatté » par des enfants, des adultes qui se rafraîchissent en ces premiers jours de chaleur.
Retrouvez la deuxième étape de ce périple hors norme et vécu de l’intérieur dès dimanche dans notre rubrique « Reportages ».