La Vélauvergne de Valérie, une belle aventure sous le soleil
Après plusieurs mois sans vraiment (avoir envie de) faire du vélo, je voyais l’échéance arriver à grands pas : deux longues distances sur tout un week-end et en montagne qui plus est. La Gironde étant peu propice aux longues ascensions et de par mon manque/absence d’entraînement, j’avoue que l’inquiétude me gagnait à quelques jours de l’événement.
Mais le vélo ce n’est pas qu’une question de « préparation » c’est aussi une question de braquet adapté et d’allure bien choisie pour que tout se passe au mieux. C’était l’occasion de participer avec un ami du Stade Bordelais Cyclo : on s’était dit qu’on allait rester ensemble et profiter pleinement comme les cyclotouristes que nous sommes.
Trois distances sont proposées chaque jour :
21 juin
- 126 km et 2 341 m D+
- 147 km et 2 817 m D+
- 190 km et 3 822 m D+
22 juin
- 127 km et 2 056 m D+
- 156 km et 2 923 m D+
- 181 km et 3 354 m D+
Il y a une barrière horaire pour l’ultra et le parcours intermédiaire qui permettra aux retardataires de poursuivre sur le petit parcours.
J1 – « petit » parcours : 127 km et 2 375 m D+, ça chauffe
Partis vers 7 h 45, nous nous faisons doubler par un grand nombre de triathlètes (sans leurs prolongateurs mais ils portent le maillot de leur club) : c’est vrai que les distances ultra de 180/190 km proposées donnent un air d’IronMan auvergnat à l’événement. Routes très tranquilles (on dirait qu’elles ont été fermées à la circulation), villages pittoresques, paysages sublimes : à vélo tout est plus beau mais en Auvergne c’est encore plus beau !
Après 40 km, au Mont-Dore, c’est le moment d’une pause petit-déjeuner avec le plaisir de revoir un ami qui y réside. Puis nous profitons de superbes ravitos copieux au 44e et au 98e km : du salé, du sucré de quoi se refaire une santé, ce qui ne nous empêche pas de nous arrêter dans un bistrot entre les deux.
D’ailleurs tout au long des parcours nous croiserons des véhicules de l’organisation nous demandant si on a besoin de quelque chose, ils sont là aussi en cas de pépins mécaniques ou pour embarquer les vélos pour ceux qui arrêtent. Il fallait bien tout ça pour affronter la plus terrible des côtes la numéro 25, la toute dernière !
Près de 40°C affichés sur le compteur en roulant lorsque je monte lentement les différentes côtes en plein soleil. Heureusement quelques beaux passages en forêt nous ont permis de respirer.
Mes astuces pour endurer sous ce soleil brûlant : gérer l’effort et garder la fréquence cardiaque basse, porter si possible des vêtements clairs, avec en ce qui me concerne des manchettes légères anti-UV que j’arrosais régulièrement pour bénéficier d’une petite climatisation intégrée (provisoire !).
Nous rejoignons notre hébergement qui nous demande un dernier effort avec une jolie côte mais nous serons récompensés le lendemain.
J2 – 157 km : toujours caniculaires et spectaculaires
Cette fois on a choisi le parcours intermédiaire de 157 km qui nous fait débuter par une belle descente avant un enchaînement sévère col de Pertus + pas de Peyrol (Puy Mary).
Lors de l’ascension je croise Jacques un ami cycliste du club de Miramont dans le Lot-et-Garonne qui a fait le parcours intermédiaire hier ! Nos discussions font passer le temps et le pas de Peyrol s’avale finalement très bien.
Jacques sera notre compagnon de route et notre ange gardien pour le reste de la journée. Au sommet Jean-François propose la pause petit-déjeuner avec tarte aux myrtilles et café. Le panorama est sublime !
Le parcours nous emmène ensuite dans le Cézalier, la petite Mongolie française, avec son plateau à plus de 1 000 m. Les petits cols s’enchaînent. Le ravito d’Allanches est festif. Beaucoup de fontaines dans les villages à l’eau très fraîche et potable nous sauvent la mise.
L’après-midi les quelques cols et longues côtes sous le soleil nous lessivent ou nous assèchent au choix. Heureusement sur les plateaux on a un peu de vent de face qu’on apprécie pour une fois.
Vers 16 h toutefois nos compteurs afficheront comme la veille près de 41°C.
L’arrivée dans la cité de Brion en haut d’une butte se conclut sur un ravito sympathique : n’ayant plus de sirop à disposition on me propose une « boisson à base de plantes qui diluée fera comme du sirop ». C’est ainsi que je bois mon verre de gentiane avant de reprendre la route.
Enfin la dernière grosse difficulté du jour est la montée depuis le centre de Saint-Nectaire (ville d’eau !) en lacets qui nous accueille avec ses 35 °C. À mi-chemin une dernière pause, longue, pour un goûter rafraîchissant : lait fraise (pour moi !) et sorbet citron vert.
Régulièrement nous croisons les véhicules de l’organisation qui récupèrent les abandons mais qui veillent aussi sur nous en nous proposant de l’eau par exemple. Il y a aussi des véhicules de secours pour chaque trace. Les petites côtes s’enchaînent on en aura fait 18 aujourd’hui et 25 hier. Sans compter celles que Garmin ne répertorie pas…
Notre trio arrive tard au circuit de Charade près de Clermont-Ferrand mais nous n’avons rien lâché. Pas de douleurs pour moi, je ne me sens pas épuisée même si je suis heureuse d’en finir. Quelle journée ! Quel week-end ! Comme seul le vélo peut vous le faire vivre avec beaucoup de camaraderie lors des ravitos avec les bénévoles et les autres participants et puis une aventure personnelle face à soi-même quand il faut attaquer une énième montée sous le soleil.
J’espérais trouver la fraîcheur de la montagne pour ce week-end en m’échappant de la canicule bordelaise, mais la chaleur était bien présente, celle du soleil et surtout celle de l’accueil des Auvergnats.
Merci à mes deux compagnons de route. Merci à l’organisation de la Vélauvergne. Maintenant retour à la vie normale.
Pour en savoir plus sur la www.velauvergne.com