Scandibérique® et Flow Vélo® – Une escapade en Aquitaine

Au cours de cette escapade en Aquitaine, j’ai pédalé sur la Scandibérique® – partie française de l’EuroVelo 3 qui relie la Norvège à l’Espagne – et sur la Flow Vélo® qui vient d’être prolongée au cœur du Périgord Noir. Deux itinéraires cyclables connectés, et de multiples destinations possibles.

 En Gironde puis en Dordogne, de Bordeaux à Guîtres et de Thiviers à Le Lardin-Saint-Lazare, nous vous entraînons sur ces deux itinéraires qui se croisent à Nontron, sans oublier la Vélodyssée® que coupe la Flow Vélo®  à proximité de l’île d’Aix, son terminus.

Dans l’Entre-deux-Mers


L’Entre-deux-Mers, on ne peut pas mieux dire vu que, des berges de la Garonne, mon étape va me conduire à Libourne, au confluent de l’Isle et de la Dordogne, au carrefour de grands itinéraires vélos.
 
Une journée en compagnie de « régionaux », Gilles Lavandier – président du comité départemental de cyclotourisme de Gironde – et Gérard Lafole – président du club de Libourne. Les travaux compliquent un peu la navigation dans le quartier de la gare de Bordeaux Saint-Jean mais nous rejoignons assez facilement la piste Roger Lapébie qui accueille à la fois le canal des 2 mers à vélo, le Tour de Gironde® et la Scandibérique®. La Scandibérique® reprend sa liberté peu après le tunnel d’Espiet et va franchir la Dordogne à Branne.
 
C’est parti pour les vignes… avec pour sommet, la ville de Saint-Émilion. Sommet pour la renommée de ses vins, sommet pour son charme et sommet pour la méchante côte qui nous conduit au point de vue sur la ville. Libourne n’est plus très loin. Tout comme Branne, Libourne fut un port prospère où transitaient les vins de l’Entre-deux-Mers.
 

Des vignobles prestigieux


Pomerol, Lalande-de-Pomerol après le Saint-Émilion, l’Isle après la Dordogne. Le ciel est bien gris au-dessus du toit de l’abbatiale Notre-Dame de Guîtres.

Jean-François Godinaud et Jean-Claude Bobineau du club de Coutras se sont joints à nous pour cette journée que le mauvais temps va nous contraindre à abréger. Nous nous quittons à la gare de Coutras et c’est en train que je rejoins Thiviers, au kilomètre 0 de la Flow Vélo® avant prolongement…    

La Flow Vélo® dans le Périgord


Un déluge m’accueille et je dois remettre au lendemain la balade qui me conduira à Saint-Jean-de-Côle. Je peux néanmoins découvrir la Maison du vélo que la municipalité de Thiviers a installée dans une vieille bâtisse ouverte aux quatre vents et en cours d’aménagement.
 
On y trouve des supports vélos en bois pour ranger et attacher un vélo de part et d’autre, un pied de réparation et l’outillage, un point d’eau et des consignes gratuites où l’on peut recharger les batteries. L’extérieur ne paie pas de mine mais il y a tout à l’intérieur et si le cycliste a besoin d’outillage plus spécialisé, il devrait trouver son bonheur à l’Office de tourisme (une mallette identique est disponible à l’OT de Saint-Jean-de-Côle) ! Un vrai « Accueil Vélo » !

Ce matin, la brume est tombée sur le marché de Thiviers, l’un des plus importants du coin. Les fraises du Périgord sont les reines des étals de fruits et légumes. Il ne fait pas très chaud quand je prends la direction de Saint-Jean-de-Côle pour un court aller et retour sur la Flow Vélo® aménagée sur une ancienne voie ferrée. L’ambiance chemin de fer est mise en valeur sous un tunnel de verdure.

Dans un petit périmètre, le village, labellisé « Plus beaux villages de France », concentre son château, son église, son prieuré, ses maisons à colombages, son vieux pont et son moulin.

Cap à l’est


Depuis cette année, la Flow Vélo® s’agrandit en Dordogne. Du Périgord vert, la Flow Vélo® nous conduit désormais dans le Périgord Noir, Thiviers perd sa place de Km 0 et la cède à Le Lardin-Saint-Lazare. Petit problème, lors de mon séjour, le nouvel itinéraire n’était pas encore entièrement balisé ! Toutefois la trace GPX et une carte sont disponibles sur le site https://www.laflowvelo.com/

Nous quittons Thiviers, ville porte du Parc naturel régional Périgord Limousin, dans le Périgord Vert, par la véloroute balisée « Vallée de l’Isle ».

Nous, car aujourd’hui, je roule en compagnie de Claude-Hélène Yvard-Guermonprez, ancienne présidente du comité départemental de cyclotourisme 24. Une agréable descente nous conduit dans la vallée sur une petite route bordée de prairies, de forêts, de noyers. Excideuil,  « Petite cité de caractère », dominée par son château, n’est plus très loin. La cité médiévale vieille d’au moins 1 500 ans est fière de sa fontaine réalisée en 1834 grâce à un don du maréchal Bugeaud alors conseiller municipal.

La Base VTT Naturellement Périgord


Les environs d’Excideuil se prêtent à merveille à la pratique du VTT.
La Base VTT Naturellement Périgord, homologuée Fédération française de cyclotourisme propose pas moins de 350 km de sentiers balisés répartis en 14 boucles avec des niveaux de difficulté allant du vert au noir pour sillonner le Périgord Vert et découvrir la richesse de son patrimoine naturel et historique, avec quatre départs différents !

 

Le château d’Excideuil.

 

Hors parcours


En l’absence de balisage, je suis la boucle vers la vallée Vézère en direction de Cherveix-Cubas par une route très agréable avec une longue montée dans la forêt.
Je quitterai bientôt la Flow Vélo® pour une visite au village de Hautefort bien connu des touristes grâce à son château, à son musée de la Médecine et au charme de ses ruelles et bâtiments en vieilles pierres. Vu de la route, vu des jardins, vu de l’intérieur de la cour,  le château est particulièrement imposant.
 
Ses magnifiques allées des jardins, son parc paysager à l’anglaise (30 ha) offrent des vues variées sur la campagne et les villages. J’ai été particulièrement impressionné par la charpente en châtaigner de la tour de Bretagne (XVIIe siècle), rescapée de l’incendie de 1968. Aux abords du château et dans le village, Yvonne Clergerie, sculpteur de bronzes, présente 42 œuvres dont une trentaine de bronzes.

À défaut de Flow Vélo®, j’emprunte la « Route de la Noix » qui me conduit aux vergers de La Guillou à Nailhac. J’y rencontre une famille de nuciculteurs fiers de leurs produits issus de l’agriculture biologique. Si la famille Mouret est implantée là depuis cinq générations, le noyer est présent dans la région depuis la Préhistoire.

Le château de Hautefort.

La noyeraie des vergers de La Guillou à Nailhac.

 

Retour sur la Flow Vélo


Je n’ai plus désormais qu’à rejoindre la Flow Vélo® et me laisser glisser vers Terrasson-Lavilledieu et le jardin Saint-Lazare, fin provisoire de la véloroute, avant une nouvelle extension de l’itinéraire vers Sarlat.

Ville surprenante que Terrasson-Lavilledieu. La traversée le long de l’ancienne N89 est interminable et, soudain, alors que l’on franchit  la Vézère, l’espace s’élargit, la ville ancienne apparaît, accrochée à la falaise, la nature réapparaît. Une invitation à la visite en commençant par traverser le Pont Vieux et ses six arches romanes et ogivales.

Maintenant, il faut grimper vers l’église abbatiale Saint-Sour et découvrir les boutiques au hasard des ruelles… Nos pas nous conduisent ensuite vers « Les Jardins de l’imaginaire » créés par la paysagiste américaine Kathryn Gustafson sur plus de 6 ha en terrasses, en surplomb de la Vézère.

La visite guidée aide à pénétrer dans le monde de l’imaginaire à travers treize jardins thématiques. Il ne nous reste plus qu’à faire demi-tour et se prendre à rêver des plages de l’Atlantique, à 350 kilomètres d’ici.

Texte et photos : Georges Golse
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