Aventure : Les cyclomondistes au Cambodge

Si vous êtes des fidèles lecteurs de Cyclomag, vous connaissez sûrement la famille d’aventuriers composée de Damien (36 ans), Emily (34 ans), Hugo (7 ans) et Soline (4 ans). En décembre 2018, ils traversaient la frontière entre la Thaïlande et le Cambodge pour un road trip sous le signe de la découverte.

Ce récit en date du lundi 19 au vendredi 23 novembre 2018 relate leur arrivée en Asie. Une arrivée qui  chamboule leurs habitudes et leurs réserves de nombreuses surprises. Ils passent la frontière Thaïlandaise pour entamer le programme suivant : Siem Reap, les temples d’Angkor, le centre Enfants du Mékong de Preah Vihear, Stung Treng avec les Pigeons Voyageurs, et pour finir Phnom Penh.
Donnons-leur la parole.

Fin de voyage mouvementée en Thaïlande


Après plusieurs jours à Surin, nous reprenons la route en direction de la frontière cambodgienne, que nous passerons à Chong Chom. Nous devons pour cela retirer des US dollars pour payer nos visas. Pour cela, nous entamons une longue traversée de Surin à la recherche d’un bureau de change et, quatre banques plus tard, nous finissons par arriver à faire échanger nos baths contre des USD à la Bangkok Bank.

Les aléas du couchage


Nous avons repéré une petite guesthouse à mi-chemin de la frontière et avons prévu d’y passer deux nuits car il y a une piscine. Nous passerons ainsi la frontière le dernier jour de notre exemption de visa thaïlandais. Sur la route, nous mangeons dans un petit boui-boui au milieu de nul part. Probablement le seul de Thaïlande à disposer d’un vrai terrain de pétanque !

L’accueil à la guesthouse est assez froid. Ici, pas de sourire, une piscine relativement verte et rien à 7 km à la ronde. Nous voici un peu obligés de manger dans leur restaurant hors de prix, aux horaires atypiques (à partir de 14 h le midi et avant 18 h 30 le soir. Pratique…). On se sent un peu coincés. Nous sommes les seuls clients mais nous avons presque l’impression de déranger…

Nous arriverons tout de même à trouver un boui-boui pas loin le lendemain midi et la couleur de la piscine ne dérange pas les enfants qui s’amusent, contents de pouvoir enfin se défouler.

Jeudi, nous partons en direction de Chong Chom, la dernière ville avant la frontière. Nous n’avons pas pu trouver de logement sur Internet mais a priori nous devrions en trouver un sur place. La route est très ennuyeuse, 38 km de faux plat montant ou descendant avec de la circulation.
Nous faisons le tour des guesthouses. La première est assez chère. La deuxième a un accueil très sympa mais lorsqu’elle ouvre la porte des chambres sans fenêtre, nous voyons clairement les punaises de lit courir dans tous les sens pour essayer de se réfugier sous le matelas. Beurk ! On ne va pas tenter. 

Des différences culturelles bien présentes


Nous faisons un arrêt dans le dernier 7 Eleven avant de quitter la Thaïlande (on ne savait pas encore à quel point ces magasins allaient nous manquer !). Les enfants ont une petite pièce pour acheter un bonbon mais Soline veut absolument un oeuf en chocolat bien plus cher… Malgré une bonne explication, elle sort du magasin sans rien acheter et commence à faire une crise. Celles-ci sont beaucoup plus nombreuses en Thaïlande, ce pays où personne ne montre ses émotions, où personne n’a le droit d’être en colère et où on n’entend absolument aucun enfant (mais on les voit tous scotchés à leurs écrans, tout comme les adultes qui sont probablement encore plus accros à leurs téléphones que nous !). Et surtout, un pays où elle est montrée du doigt et où tout le monde rigole chaque fois qu’elle commence à s’énerver. Ce qui augmente le stress de chacun et amplifie ses réactions. La chaleur a l’air de jouer aussi. Elle ne la supporte pas très bien et est toujours plus énervée quand elle a trop chaud.

Et cette fois-ci encore, nous n’y échappons pas. Les gens rigolent, viennent la voir, les enfants tournent autour d’elle et elle n’arrive plus à décolérer ! La vendeuse sortira même avec le fameux oeuf en chocolat pour lui donner afin qu’elle se calme. Elle a du mal à comprendre que je ne sois pas d’accord. Damien est parti avec Hugo chercher une guesthouse et je me sens tellement oppressée que je finis par attacher Soline de force sur son vélo et partir avec elle !

Nous nous arrêtons plus loin, je la laisse terminer sa colère, la plus grosse depuis le début, et ceci toujours sous le regard de nombreuses personnes qui rigolent ou son gênées pour nous.
Quand soudain, la police arrive ! Une dame qui me parlait en anglais me sert d’interprète. Elle me demande si elle fait toujours ça… Et m’explique que son fils faisait des colères aussi mais que « schlac schlac » – elle me mime des coups de fouet – et m’explique que maintenant il n’en fait plus ! Et elle ajoute :  » mais vous ne faites pas ça dans vos pays !? « 
Elle m’explique ensuite que la police est là car des personnes l’ont appelée, pensant que Soline n’était pas ma fille et que je l’avais kidnappée… J’appelle Damien, qui arrive vite et le policier repart rapidement, comprenant qu’en effet c’est bien notre enfant. Soline finit par s’apaiser et nous repartons dans le calme jusqu’à la nouvelle guesthouse

Le logement est assez sympathique, dans une petite cabane. Mais c’était sans savoir que le chien des propriétaires allait hurler à la mort toute la nuit, tel un chien prêt à se transformer en loup garou. C’est d’ailleurs la pleine lune, de quoi se poser quelques questions. Nous nous réveillons donc après une petite nuit et nous préparons à passer la frontière.

Le Cambodge, une nouvelle aventure

L’épreuve des visas


Nous n’avons que deux petits kilomètres jusqu’à la frontière. Nous sommes prêts, avec nos photos et nos dollars et nous espérons ne pas trop nous faire racketter. Normalement, il n’y a pas trop de problèmes à notre frontière donc ça ne devrait pas poser de problèmes. Nous faisons d’abord notre tampon de sortie, sortons du territoire thaïlandais, en changeant de sens de circulation par la même occasion. On va pouvoir de nouveau rouler à droite au Cambodge, ce sera plus reposant.

Nous voici ensuite au bureau des visas. Damien rempli tous les papiers et, au moment de payer, se voit réclamer 1 300 baths, soit environ 39 dollars. On se dit premièrement que ça valait bien la peine de faire en sorte d’avoir des dollars si c’est pour payer en baths… Et ensuite, le montant dépasse bien le tarif normal qui est de 30 dollars par visa si on s’en sort très bien (mais plutôt 35 dollars dans la réalité pour chaque voyageur, à moins d’être très tenace…). Damien arrive à négocier à 35 dollars, mais on n’arrivera pas à descendre plus bas. Après une bonne heure de patience, nous voici au Cambodge.

Nous faisons un premier arrêt juste après la frontière pour échanger nos baths contre des riels. Nous échangeons l’équivalent de 122 euros et recevons 562 000 riels. C’est agréable cette sensation d’être super riches !

Une population très chaleureuse


Le premier accueil est très chaleureux ! Un groupe de jeunes très sympas nous suit avec leurs scooters. Ils s’arrêtent, prennent des tas de photos avec Soline et nous apprennent quelques mots en khmer. Les gens ont l’air beaucoup plus avenants et chaleureux ici que dans les campagnes de Thaïlande où les gens s’exclamaient sur notre passage mais sans chercher spécialement à communiquer. Dès le passage de frontière, nous sommes étonnés de voir des enfants très jeunes sur les scooters (8-10 ans !) et les voitures sont souvent remplacées par une sorte de tracteur avec plateau qui peut transporter de nombreuses personnes.

Nous prenons notre premier repas khmer, dans un petit boui-boui. Nous devons partager un riz pour deux, il n’y en a pas assez pour tout le monde et la soupe est très spéciale. Nous n’avons pas pensé à demander le prix avant de manger car en Thaïlande, quel que soit ce que nous commandions, nous en avions toujours pour environ 5 € pour toute la famille. C’est donc la surprise au moment de payer, quand nous réalisons que nous en avons pour plus de 8 € pour un repas nettement moins copieux. Nous réaliserons pas la suite que le Cambodge, bien que beaucoup plus pauvre que la Thaïlande, est en fait plus cher ! Les repas, qui nous coûtaient entre 0,75 et 1,25 € le plat en Thaïlande, sont ici entre 1,50 et 2,50 € au Cambodge. Nous qui pensions dépenser encore moins qu’en Thaïlande…

Après 42 kilomètres, nous arrivons à Samraong, la première ville du Cambodge. Nous nous mettons à la recherche d’une guesthouse, découvrant que les hébergements sont plus chers qu’en Thaïlande si nous souhaitons l’air conditionné (l’électricité est a priori plus chère ici) et dans les mêmes prix sans.

En sortant de l’hôtel, nous rencontrons par hasard Angèle et Benjamin, volontaires bambou pour le centre Enfants du Mékong de Benteay Chhmar. C’est marrant car nous n’avions pas réussi à caler de visiter au centre de Samraong ou celui de Sisophon, pour des questions d’organisation des centres et d’itinéraire et de planning pour nous.
Nous sommes donc ravis de les croiser et prévoyons de passer la soirée ensemble. Une soirée très intéressante, où nous apprenons beaucoup de choses sur Enfants du Mékong et repartons encore plus pressés de visiter un des autres centres du Cambodge.

Demain, nous reprendrons la route en direction de Siem Reap et des temples d’Angkor ! 

À suivre…

Texte et photos : Damien et Emily – www.lescyclomondistes.com

 

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