À vélo, les étirements sont-ils vraiment efficaces ?
Pour commencer, il faut savoir qu’il existe deux types d’étirements :
– les étirements statiques : on tient la position sans bouger.
– les étirements dynamiques : en mouvement qui concernent plus l’échauffement du corps.
Le but des étirements c’est de gagner en souplesse et par voie de conséquence améliorer la mobilité. Perdre en souplesse c’est perdre en amplitude articulaire. Perdre en souplesse c’est risquer que le muscle ne puisse se relâcher complètement, il limite son potentiel d’efficacité et voit le risque de blessure augmenter.
Les étirements pour qui : l’homme ou le cycliste ?
– L’homme vieillissant doit inéluctablement lutter contre l’enraidissement naturel de ses articulations. La souplesse, c’est l’assurance d’une meilleure mobilité et aussi dextérité pour l’usage de son corps. Le manque de souplesse est aussi une cause mécanique de perte d’équilibre donc un risque de chute.
– Le cycliste lui n’est plus un bipède mais un seigneur qui se fait porter par sa machine. Ces articulations fonctionnent sans douleur car elles sont protégées des méfaits de la gravité. En revanche, même s’il n’est pas tout à fait comparable au bipède, il a aussi besoin de maintenir son équilibre ! Il est donc enclin au même dictat de conserver au mieux la souplesse de l’ensemble de son corps. Autant la souplesse de torsion vertébrale que de conserver une dextérité de ses bras et bien sûr préserver la musculation de ses membres inférieurs.
Quand réaliser les séances d’étirement ?
> En fonction de la pratique sportive
Faut-il privilégier la souplesse pour pratiquer son activité favorite ? Pour être plus explicite, on opposera la danse classique, la souplesse étant primordiale, avec le risque de blessure par un étirement musculaire excessif, au cas du cycliste, dont l’endurance musculaire et l’explosivité sont les qualités recherchées. Pour la danse, les étirements font partie intégrante de la routine de l’échauffement. En revanche le vélo ne nécessitera qu’une mise en route pondérée de l’intensité du pédalage, sans autre préliminaire.
> Le cas du vélo
Après une longue sortie cycliste, les fibres musculaires sont réputées présenter des microlésions, source de courbatures éventuelles, dans les jours suivants. Étirer un muscle, encore chaud, permet d’atteindre plus facilement une amplitude musculaire excessive, sans que ne se réveille ce signal d‘alerte qu’est la douleur. Ces microlésions des fibres musculaires secondaires à l’effort pourraient s’aggraver, rallongeant alors d’autant la période de récupération. De plus, les vaisseaux seront compressés par l’étirement musculaire, ralentissant d‘autant la circulation sanguine garante de la récupération.
À retenir
S’étirer lors de l’échauffement et immédiatement après un effort est donc déconseillé actuellement mais il est recommandé de pratiquer des séances spécifiques de stretching indépendamment d’un effort cycliste. Mieux encore, elles peuvent s’intégrer à de véritables séances de musculation, complément utile à la performance du cycliste.
Texte issu de la revue cyclotourisme numéro 755 en date du mois d’avril 2025.