Publié le23/08/2022à09h00
Comment se prémunir des moustiques lors des sorties vélo ?
Quand un concert de bzzzz… accompagne vos moments de pause lors de votre périple, vous n’avez qu’une envie : que ça s’arrête. Ces petits insectes que sont les moustiques peuvent vite gâcher votre vie. Que vous soyez à l’arrêt ou même parfois sur le vélo à basse vitesse, ils peuvent vous gêner par leurs piqûres et par les démangeaisons qu’elles occasionnent. Voici quelques explications et conseils pour rouler plus sereinement.
Pourquoi sommes-nous piqués ?
Cruelle réalité que nous vérifions aisément, la charmante petite bête effectue son concert autour de certaines oreilles alors qu’elle en évite d’autres. Elle n’est pourtant ni raciste, ni féministe ni machiste. Les moustiques sont attirés par la chaleur de notre corps, 37 °C est une température idéale pour eux. Ils ciblent ensuite leur victime par rapport aux effluves que nous exhalons : le gaz carbonique de notre respiration et les acides gras de notre transpiration (l’acide butyrique ou l’acide lactique).
Une transpiration plus riche en acides gras fera que l’insecte se posera sur cette peau et délaissera celle du voisin. Or les odeurs corporelles sont largement régulées par notre patrimoine génétique. C’est ce qui explique que les moustiques ne font pas de différences entre deux vrais jumeaux (même patrimoine génétique) alors qu’ils préfèrent l’un des deux faux jumeaux à l’autre (patrimoines génétiques différents). L’alimentation peut aussi modifier temporairement la nature de notre transpiration. Les buveurs de bière attirent les moustiques. Faut-il alors renoncer à la petite mousse qui marque souvent la fin heureuse d’une belle sortie ? À vous de voir et d’expérimenter !
Qui nous pique ?
Le ballet des femelles voraces (celles qui piquent) est maximum au crépuscule et plus encore à l’aurore. Il y a donc peu de chance que vous soyez piqué en plein jour sur votre vélo. Mais il n’est pas impossible que vous le soyez lors de la pause de midi près d’un point d’eau.
Très connu, le moustique tigre est souvent celui qui vous piquera. Voici un importé indésirable qui gagne du terrain, année après année, en partant du sud de la France vers le nord. Il pratique l’auto-stop profitant des voyages retours des juillettistes et autres aoûtiens vers leur lieu de résidence. On note d’ailleurs sa présence accrue sur les aires autoroutières !
Le moustique tigre se reconnaît à ses rayures blanches et noires présentes sur le corps et les pattes. Il est très bien adapté à la vie citadine, ne s’éloignant guère du lieu de ponte, souvent une eau stagnante négligée.
Le moustique tigre se reconnaît à ses rayures blanches et noires présentes sur le corps et les pattes. Il est très bien adapté à la vie citadine, ne s’éloignant guère du lieu de ponte, souvent une eau stagnante négligée.
Le moustique vecteur de maladies
Sa piqûre peut être désagréable mais le plus embêtant c’est qu’à l’instar de la tique, il peut être un vecteur de maladies. Il est susceptible de transmettre par le biais de sa salive les virus de la dengue, du chikungunya et, dernier venu, du zika. Il s’infecte en piquant un individu lui-même infecté. En aspirant le sang du malade, il se charge de virus. Piquant alors un individu sain, il lui transmettra, toujours via la salive, les virus.
Pour en finir avec les moustiques il faut évoquer l’existence d’un autre moustique local, l’anophèle. On le reconnaît facilement. Au repos il se tient incliné, la tête penchée vers le sol et l’abdomen « en l’air ». Il est responsable de la transmission du paludisme ou malaria.
Actuellement, on compte annuellement quelques milliers de cas, tous affectant des sujets contaminés en zone tropicale. Exceptionnellement quelques individus n’ayant jamais voyagé dans ces régions peuvent être atteints : ils sont toujours riverains d’aéroports car des moustiques anophèles infectés… peuvent prendre l’avion.
Quelles solutions ?
Dans la grande majorité des cas ces piqûres ou morsures sont simplement désagréables. Des moyens simples permettent de les éviter. Nous pouvons donc continuer à pédaler sereinement. Mais comment calmer les démangeaisons ?
Elle atteint son maximum environ deux à trois minutes après la piqûre. Le premier réflexe consiste à se gratter. Excellente idée car l’information sensitive détournerait le message de démangeaison avant qu’il parvienne au cerveau. En frottant le petit bouton, on génère une très légère douleur qui peut soulager à merveille la sensation désagréable de démangeaison.
En cas de piqûre en randonnée, vous pouvez calmer la douleur en frottant là où ça démange avec une poignée de feuilles écrasées de plantain.
À l’hôtel, vous ne pouvez pas passer la nuit à vous gratter ; il faut envisager d’autres solutions. Un lavage au savon de Marseille présent dans toutes les salles de bains est assez efficace. Un glaçon ou à l’inverse une source de chaleur – le robinet d’eau chaude – sont aussi bienvenus.
Si vous avez été prévoyant, vous avez sous la main de l’huile essentielle de lavande ou de citronnelle ; un très léger massage du bouton avec deux petites gouttes vous soulagera. Plus tard, après passage chez le pharmacien, une crème à base de cortisone bloquera efficacement la production d’histamine.
Mais le mieux est d’éviter une piqûre. La prise électrique anti-moustiques ne pèsera pas beaucoup dans vos sacoches et vous autorisera des nuits paisibles. Elle est nettement plus légère que le pot de géranium ou de basilic que je vous vois difficilement transporter ! Ce sont pourtant des plantes qui, placées sur le rebord de la fenêtre, repoussent assez bien les moustiques. Vous pouvez aussi essayer divers bracelets anti-moustiques à base d’ingrédients d’origine végétale.
Texte : Luc Passera – Philippe Palleron
Photo : Pixabay
Photo : Pixabay