Un dernier Tour cyclo pour Jacky Brosseau
Dans ces lignes, plus qu’un récit, ce sont toutes les obligations d’une telle organisation, c’est le plaisir de la découverte, la difficulté liée aux difficultés à la topographie géographique, au climat excessif, surtout cette année, mais au bout, la satisfaction de l’avoir fait.
Le déroulement d’une étape
Réveil le matin vers 6 h 30. Petit déjeuner. Chargement des valises. Départ en petits groupes. Le midi : restauration (buffet froid organisé par le CoDep, une innovation cette année.) C’est un moment convivial où les participants découvrent des histoires de vie permettant ainsi d’accentuer les solidarités. Le premier arrivé à l’hôtel (Mathieu, le plus jeune) attend Éric ou Jean-Pierre, ce dernier fournissant les boissons rafraîchies dans sa camionnette frigorifique. Récupération des bagages. Douche, lavage, séchage des habits, arrosage d’anniversaires ou de naissance de petits enfants. Dîner… Dodo.
L’accueil des CoDep
Confier l’organisation des repas du midi aux CoDep concernés a constitué une innovation appréciée par les participants ; il faudra dans l’avenir continuer cette délégation de service qui concrétise la délégation des pratiques.
L’usage de la technologie
Tous les cyclos avaient au moins un GPS avec le fichier GPX de l’étape généré par l’incontournable Openrunner. À remarquer que des désaccords peuvent s’exprimer quand la technologie tarde à donner l’indication du bon chemin à suivre. Alors l’humain prend le relais et c’est tant mieux. On a pu quelquefois passer dans des routes caillouteuses enclenchant l’ire des participants à l’endroit des animateurs !
Climat et résilience
Cette loi, votée il y a peu au parlement, nous avons pu l’expérimenter ! Si la première semaine nous avons pu rouler dans de bonnes conditions le matin, les après-midis furent caniculaires nous obligeant à fréquenter les cimetières ou solliciter des habitants ou bénéficier d’une camionnette de l’organisation. Les organismes ont rapidement souffert de ces températures extrêmes entraînant la grogne des fatigués par ces aléas climatiques. Si bien que quelques-uns d’entre nous ont préféré ignorer la « Planche des belles filles ». La deuxième semaine, lors de l’étape Pontarlier-Morzine, ce fut un déluge jusqu’à Lausanne obligeant la majorité d’entre nous à rejoindre Thonon par bateau puis reprendre à vélo vers Morzine après un ravitaillement improvisé. Même déluge entre Albertville et Grenoble où nous nous sommes rendus à vélo puis transport en car jusqu’à Briançon pour une journée de repos bien méritée. Nous avons ainsi occulté la montée du Galibier.
Des pannes et des peines… et de la joie
Comme dans toute manifestation cyclo, il y a des crevaisons, l’occasion de manifester sa solidarité avec les autres, des passages de vitesse défaillants obligeant les organisateurs à contacter un marchand de cycles le plus proche et emmener homme et machine dans une camionnette pour réparer au plus vite. De la peine, il y a eu dans la montée des cols, chacun penché sur sa machine faisant preuve de résilience pour vaincre la pesanteur dans les pentes les plus raides. Marc, cyclotouriste nantais, avant un départ, se déboita la hanche. Transporté à Aubenas, Jacky le ramena à l’hôtel à 22 h le soir ! De la joie avec le franchissement des cols (La Lombarde, col d’Agnel) et la rencontre de marmottes contemplant avec étonnement notre passage.
Des territoires et des terroirs
De l’avis des participants, les étapes étaient pour certaines un peu longues ne permettant pas des pauses suffisantes pour des échanges entre participants.
Nous n’oublierons pas cependant, la traversée de la Bourgogne et les coteaux de Nuits-Saint-Georges, la traversée du lac Léman, notre excursion en Italie avec l’Izoard, la Lombarde, la Bonnette, la Lozère, l’Aubrac, Rocamadour, l’accueil du maire à Ribérac, ville de Dordogne sinistrée en 2022. Et puis quelques bons repas, notamment, l’aligot à Laguiole !
L’avenir
Une nouvelle équipe devrait se mettre en place pour continuer cette belle aventure. Des propositions seront faites pour assurer la continuité de ce TCI dans un format à proposer. La présence d’hommes et de femmes devrait être plus paritaire et permettre à de plus jeunes de participer à cette belle aventure.
Une aventure humaine avec Jacky
Que d’émotions à l’arrivée à Niort où tous les participants se donnèrent l’accolade, réalisant ainsi un parcours où chacun a donné le meilleur de lui même. La récompense, toute symbolique, fut un diplôme attestant leur participation, signé par la présidente de la Fédération française de cyclotourisme et Jacky. C’était la troisième fois que Jacky Brosseau organisait ce tour de France, avec une incursion cette année en Suisse et en Italie.
Mais c’est la dernière car Jacky a fait la promesse à son épouse, Danielle, qu’il allait désormais vivre avec elle une nouvelle aventure à Couture-d’Argenson. Il est aussi l’organisateur de la Vel’Europe et en 2024, un groupe rejoindra Paris depuis Athènes pour célébrer la tenue des Jeux olympiques.
Jan Patočka, philosophe tchécoslovaque, persécuté par les nazis, affirmait qu’il fallait prendre soin de l’Europe car prendre soin de l’Europe c’est prendre soin des autres.
C’est ce que tu as réalisé, Jacky, au sein de la Fédération française de cyclotourisme avec Danielle. Au nom de tous les participants du TCI, je vous souhaite un avenir radieux. Merci à Jean-Pierre et Éric qui ont assuré avec efficacité leur mission.
Le Tour 2023 en quelques chiffres
- 3 000 km – 40 000 m de dénivelé – 30 cols.
- 31 participants (dont une femme Josette et un seul étranger, Dominique, Belge). Réduit à 29 après deux étapes : fracture du bassin pour Peter en montant sur un trottoir – Michel pour douleurs lombaires.
- Une majorité de retraités (moyenne 67 ans…de 49 à 75 ans). Sans oublier les 3 encadrants (Jacky, Jean-Pierre et Éric).
- À noter : Armand, le Réunionnais… et sa bonne humeur !
2 commentaires
Bravo Jacky
Belle tranche de vie , tout cela passe trop vite!
Bonne retraite
Nanard la com SF Cognac 2019
Tu as du toupet de le féliciter.. Après tout ce que tu as raconté sur son dos…