Film « Paris-Brest-Paris, 90h pour un défi »

Paris-Brest-Paris est un véritable voyage au bout des limites humaines. Laurent Cadoret a capturé ces moments dans un documentaire dont la Fédération est partenaire.

Tous les quatre ans, environ 6000 cyclistes venus du monde entier se réunissent pour participer à ce que l’on pourrait appeler les Jeux Olympiques du cyclotourisme et de la longue distance. La règle est simple : parcourir 1200 kilomètres, reliant Paris à Brest, puis retour, en moins de 90 heures. Pour certains, c’est une formalité ; pour d’autres, c’est un véritable voyage au bout des limites humaines. Laurent Cadoret a capturé ces moments d’euphorie, de doute et de dépassement dans un documentaire de 52 minutes, qui sera diffusé sur France Télévision le 12 septembre prochain.

Rencontre avec le réalisateur Laurent Cadoret

La Fédération française de cyclotourisme, partenaire de ce projet, a souhaité en savoir plus sur les motivations du réalisateur et son lien avec le vélo. C’est pourquoi nous sommes allés à la rencontre de Laurent Cadoret pour en savoir plus.

Si vous deviez nous résumer le documentaire, quel serait le synopsis ?

Ce film est une immersion sensible dans le monde de l’ultra-distance, à travers l’histoire de quatre cyclistes. Chacun, à sa manière, pendant cette épreuve légendaire et dans leur vie quotidienne, pédale avec l’espoir d’aller au bout de leur voyage et de réussir ce défi sportif. Il s’agit d’une histoire intime, enracinée dans la légende de cette épreuve unique au monde.

Pouvez-vous nous présenter les acteurs de cet incroyable exploit ?

Le documentaire met en lumière quatre personnages principaux :

  • Elisabeth Lavaill : Une figure emblématique du cyclotourisme français et l’un des moteurs du cyclisme féminin, notamment avec son événement « 200 bornes pour 200 nanas ». Elle est l’une des chevilles ouvrières de l’Audax Club Parisien, l’organisateur du Paris-Brest-Paris.
  • Bernard : À 60 ans, il a achevé son troisième Paris-Brest-Paris. Ancien compétiteur, il incarne le cycliste qui, avec l’âge, a ralenti le rythme tout en augmentant les distances. Originaire de Saint-Brieuc, il est un véritable Breton, tout comme moi.
  • Lucas : Breton également, vient d’Etel dans le Morbihan. À 46 ans, il est revenu sur le PBP pour battre son propre record. Sa première participation avait été une improvisation totale, mais pour cette nouvelle édition, il n’a rien laissé au hasard. C’est un homme très cérébral, toujours dans l’anticipation.
  • Jean-Yves : son cas est un peu spécial. J’avais échangé avec lui plusieurs mois avant l’événement, mais comme il avait été victime d’un très grave accident de vélo, sa participation était fortement compromise. Pour ne pas lui mettre de pression, j’avais écarté son témoignage. Le matin du départ, je prends mon petit-déjeuner à l’hôtel et je tombe sur lui. C’est un signe du destin… Jean-Yves est un homme d’expérience. À 67 ans, il cumule 11 participations au PBP.

Elisabeth Lavaill pilote du tandem de l’ACP.

Vous concernant, quel est votre rapport au vélo ?

Je pars dans la vie avec un sacré avantage, car je suis natif du même village que Bernard Hinault (éclats de rire). Plus sérieusement, je ne suis pas fan des compétitions de vélo de type Tour de France. Je pratique le vélo Gravel à mon rythme, mais je ne me considère pas comme un cycliste, juste un amateur éclairé.

Mon métier de réalisateur est de mettre des coups de projecteurs sur des événements, des lieux, des personnes. Étant Breton, je me suis souvenu du Paris-Brest-Paris et j’ai cherché à savoir s’il existait encore. Pour moi, le PBP est l’un des derniers grands monuments du sport, encore vierge de sponsors. Il s’en dégage une grande humanité. L’organisation semble « amateur », mais c’est ce que j’aime. Tout repose sur des bénévoles qui donnent le maximum.

Que vouliez-vous montrer à travers ce documentaire ?

Regarder ces quatre cyclistes, c’est une manière humaine et poétique d’assister à un dépassement sportif. À travers leur enthousiasme, leur sueur, leurs crampes, leurs doutes et tous les autres sentiments qui les traversent durant ces quatre journées d’efforts, nous assistons à un condensé de vie.

Nous vivons la plupart du temps dans un certain confort, mais le PBP nous sort de cette zone de confort. Pendant ces 90 heures, les cyclistes renouent avec un instinct primaire, presque de survie, en passant par toutes les émotions possibles.

Quel impact cela a-t-il eu sur vous ?

À la fin de ce reportage, j’ai eu envie de faire du vélo, de sortir moi aussi de ma zone de confort. Cela m’a également redonné confiance en l’humanité. Les hommes et les femmes qui s’engagent dans le PBP sont foncièrement de belles personnes, partageant tous quelque chose d’indescriptible, même sans se parler. Je ne pense pas être capable de faire un jour le Paris-Brest-Paris, mais ce qui est sûr, c’est que désormais, le vélo fait partie de ma vie !

« Paris-Brest-Paris, 90h pour un défi » de Laurent Cadoret. Ce documentaire de 52 minutes sera diffusé sur France Télévision le 12 septembre.

Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : DR – Mille et Une Films
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Un commentaire

  • MANCEAU says:

    l’ayant vécu trois fois sur le vélo, puis deux fois comme chef de projet  »Fougères ville accueil ».
    Je dois avouer que Paris Brest Paris nous possède.
    une merveilleuse aventure sur le vélo ou de l’autre coté du miroir.
    Daniel

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