Au fil de la Scandibérique : à la découverte de la Charente Limousine 2/3
Le long de la Vienne
Pour rejoindre Confolens, le cyclotouriste pourra emprunter une petite route qui longe la Vienne. Une belle manière de garder à l’esprit le lien fort qui unit le territoire à ses différentes rivières, notamment la Vienne. C’est d’ailleurs le long de cette route que l’on peut voir des exemples de ce fort lien, au travers d’anciens moulins : le Moulin Brûlé, ancien moulin à farine proche du bourg de Saint-Germain, et le moulin de la Combe, ancienne minoterie qui produisait jusqu’au milieu du XXe siècle de la présure (complément alimentaire pour le bétail).
Confolens, une ville d’histoire
On arrive à Confolens par le Goire et le pont Larréguy. Confolens est la ville la plus importante du nord de la Charente Limousine. Mentionnée dès l’an mil, elle a fait partie pendant longtemps de la principauté de Chabanais. Elle tire son nom du terme français « confluence », point de rencontre entre deux rivières (ici, la Vienne et le Goire). La ville se développe sur les deux rives de la Vienne et du Goire, autour de trois quartiers principaux : le quartier Saint-Maxime (rive droite, centre du pouvoir au Moyen Âge), le quartier Saint-Barthélemy (rive gauche, faubourg artisanal et commerçant) et le quartier Saint-Michel en surplomb de Saint-Maxime.
La ville a la chance de posséder un patrimoine riche et diversifié sur l’ensemble des périodes de son histoire. On y trouve ainsi, au détour d’une place ou d’une rue, des exemples de patrimoine médiéval (donjon, salle de justice, Pont-Vieux, église Saint-Barthélemy), d’époque Renaissance (manoir des Comtes), des XVIIe et XVIIIe siècles (hôtels particuliers, maisons à pans de bois) ou encore du XIXe siècle (sous-préfecture, Pont-Neuf, tribunal, gare, halles).
À côté de ce patrimoine bâti dense, Confolens est connue pour son festival des Arts et Traditions du monde, qui réunit chaque année au mois d’août des milliers de personnes autour des valeurs de paix, d’union des peuples et de partage.
C’est cette richesse plurielle et ce dynamisme culturel qui a notamment valu à la ville le label « Petite Cité de Caractère ».
Ansac-sur-Vienne, une ville à visiter
Pour poursuivre son chemin, le cyclotouriste prend une petite route qui domine la Vienne et l’emmène sur la commune d’Ansac-sur-Vienne. Cette commune possède dans le bourg deux édifices religieux : l’église Saint-Benoit et la chapelle Notre-Dame. Si ces deux édifices n’ont pas été construits à la même période, ils possèdent tous les deux des peintures murales atypiques réalisées par le peintre Félix Périn à la fin du XIXe siècle. Véritables programmes iconographiques, ces peintures sont un témoignage inédit du mouvement artistique dit nazaréen sur le territoire. La commune possède également un exemple de pont métallique. Ce pont a été construit sur la Vienne en 1898. Il est cependant très modeste en termes de largeur et sa structure ne lui permet pas de supporter le poids d’un camion. Un point de traversée idéal pour les vélos !
À Manot, l’histoire toujours présente
La Vienne reste le fil d’Ariane du cyclotouriste pour se rendre à Manot. La commune possède plusieurs traces d’occupation humaine datant du Néolithique et de l’époque gallo-romaine. Tout comme Confolens, Manot a dépendu pendant longtemps de la principauté de Chabanais. On trouve dans le bourg l’église Saint-Martial, bel exemple d’édifice roman du XIIe siècle doté d’un tympan sculpté (aujourd’hui martelé). Cette église fait partie des édifices religieux qui ont été surélevés et fortifiés pendant la guerre de Cent Ans pour servir de lieu de repli en cas d’attaque. À proximité immédiate de l’église, un château a pris la place de l’ancien prieuré dans le courant du XVIe siècle. Il a été construit par la famille Salignac de la Mothe Fénelon. La commune possède également un bel exemple de mairie-école, qui vient marquer l’entrée du village en arrivant de Confolens.
Notons enfin que Manot, Ansac-sur-Vienne, Confolens et Saint-Germain-Lessac ne sont pas seulement liées par la Vienne mais aussi par une voie de chemin de fer. Celle-ci a changé la vie des habitants à la fin du XIXe siècle, en les reliant à Roumazières-Loubert et à Angoulême. Aujourd’hui, cette voie ferrée est le terrain de jeu du Vélorail et du train touristique.
La Charente Limousine, une terre d’agriculture
Le cyclotouriste prend ensuite la direction de Chirac. Ce long cheminement lui permet de trouver d’autres exemples de paysages bocagers, très présents depuis le début de sa traversée de la Charente Limousine. Ces paysages sont étroitement liés à la pratique de l’élevage. Le territoire est réputé pour ses élevages bovins (vache limousine) et ovins.
La commune compte plusieurs lieux incontournables. Le premier est la chapelle Notre-Dame, qui se trouve dans le cimetière. Cette petite chapelle possède des fresques du XIVe siècle qui représentent différentes scènes tirées desÉvangiles comme l’Annonciation, la Visitation ou l’Adoration des mages. Elle fait ainsi partie des rares édifices religieux du territoire encore dotés de ce patrimoine fragile. Le bourg dispose pour sa part de quelques bâtiments remarquables. On peut citer l’église Saint-Pierre, située en face de l’ancienne mairie. Construite initialement au XIIIe siècle, elle est fortement remaniée au XIXe siècle et témoigne des tendances architecturales de son époque. À l’intérieur se trouve un panneau de retable figurant Saint-Pierre délivré par un ange ; il est protégé au titre des monuments historiques.
Une petite balade dans le bourg permettra également d’admirer la « maison du juge », construction du XVe siècle.
Des bâtiments religieux à ne pas manquer
La balade du cyclotouriste le conduit à traverser la Vienne pour rejoindre la commune d’Exideuil. Cette vallée, large et encaissée par endroits, est une composante clé de la Charente Limousine. L’église de la commune, l’église Saint-André, est classée au titre des monuments historiques. Elle possède un « trésor » composé à la fois d’objets liturgiques et d’objets issus de la vie quotidienne ancienne. Outre l’église, la commune possède un autre édifice religieux, la chapelle Saint-Eloi visible en bord de Vienne. L’histoire et le patrimoine de la commune sont marqués par plusieurs activités industrielles : le Moulin Neuf (papier de paille), la Société française de Papiers Ondulés ou encore la carrière de granite de Saint-Eloi.Avant de rejoindre les lacs de Haute-Charente, le cyclotouriste traverse le village de Saint-Quentin. Cette commune aux dimensions modestes possède une église romane, l’église Saint-Quentin. L’édifice se situe le long d’un chemin rural. Il se caractérise par une façade épurée. On distingue simplement une pierre sculptée au niveau du portail de l’édifice. Restaurée il y a quelques années, on peut y voir à l’intérieur une sculpture récente de la Vierge à l’enfant, réalisée en mémoire de l’abbé de la paroisse, l’abbé Berland.
À suivre
Pour aller plus loin
Episode 1 : Au fil de la Scandibérique : à la découverte de la Charente Limousine 1/3