À bicyclette, un film documentaire entre hommage et résilience

À bicyclette est un film documentaire qui, sous ses allures de road movie à vélo, se révèle être une ode à la mémoire, à l’amitié et à la reconstruction.

Ne nous y trompons pas, À bicyclette, réalisé par Mathias Mlekuz, n’est pas un documentaire sur le cyclotourisme à proprement parler. C’est un film avec du vélo dedans, mais qui représente une aventure profondément humaine et qui touche à l’universel.

Une quête personnelle sur deux roues


Mathias Mlekuz, acteur et réalisateur signe ici un film bouleversant, inspiré par le voyage que son fils, Youri, avait entrepris en 2018 avec le soutien de la Bourse du Jeune voyageur octroyée par la Fédération française de cyclotourisme.
 
Parti de La Rochelle pour rejoindre la Turquie via l’EuroVelo 6, Youri avait fait de la route son terrain de jeu et de découverte, avant de disparaître tragiquement en septembre 2022.

Deux ans plus tard, son père décide de revivre ce voyage, accompagné de son meilleur ami Philippe Rebbot et d’un chien. Sans réelle expérience du cyclotourisme, ils se lancent dans une traversée de l’Europe, d’un océan à l’autre, s’appuyant sur les photos et publications laissées par Youri pour retrouver ses traces.

Une aventure où l’improvisation est reine


Si le film s’inspire du parcours de Youri, il ne s’agit pas d’un biopic ni d’un documentaire traditionnel. Mathias Mlekuz et Philippe Rebbot ont opté pour un mélange de fiction et d’improvisation. Seules quelques scènes étaient écrites à l’avance, le reste étant dicté par les rencontres fortuites et les aléas du voyage. Ce choix confère au film une authenticité rare, capturant des instants de vie bruts, où l’émotion se mêle à l’humour.
 

Un voyage initiatique au-delà du vélo


À bicyclette parle de deuil, mais surtout de vie. Il interroge notre rapport au temps, aux souvenirs et aux silences qui pèsent parfois plus que les mots. À travers ce périple, le film célèbre la liberté et la nécessité de saisir chaque instant. Comme le chantait François Valéry : « Aimons-nous vivants ».
 

L’avis de la Fédération


Nous avons partagé le visionnage du film avec des « non-cyclistes », ils ont, comme nous, été embarqués dans cette histoire profondément humaine et qui résonne dans chacun de nos vécus.
 
Faire son deuil, n’est pas une chose simple et il existe autant de méthodes qu’il y a de personnes. La façon que choisit Mathias Mlekuz pour être en phase avec son fils et par ricochet avec lui-même n’est pas la plus facile, mais celle qui lui correspondait à l’instant T.
 
Nous apprenons d’ailleurs dans le film que cette idée a été soufflée par Philippe Rebbot ami de longue date et proche également de Youri.

Martine Cano, ancienne présidente de la Fédération française de cyclotourisme, et qui était déjà à l’époque en charge de la Bourse du Jeune voyageur international à vélo – Souvenir Jacques Vicart se souvient avec émotion de sa rencontre avec Youri.

C’est avec une grande émotion qu’elle a assisté à la projection du film, se remémorant les échanges avec ce jeune homme lors de son passage au siège fédéral.

L’avis d’une psy sur le film

Nous avons demandé à Nathalie Giorgi de visionner ce film et de nous donner son avis.

Perdre un enfant est sans doute l’épreuve la plus douloureuse à traverser. Lorsque ce départ est volontaire, la douleur s’accompagne souvent de culpabilité et d’incompréhension. Le deuil devient alors un processus complexe, long et tortueux.

Incapable de trouver des réponses, ce père décide de suivre les traces de son fils lors d’un long voyage à vélo, reprenant le périple que ce dernier avait entrepris de La Rochelle à Istanbul. En revivant les mêmes difficultés, en rencontrant les mêmes personnes, en dormant dans les mêmes lieux et en retrouvant les paysages capturés en photo, il cherche à comprendre et à se rapprocher de son fils disparu.

Ce voyage, partagé avec un ami proche, lui offre l’opportunité de s’accorder le temps nécessaire pour faire son deuil. Ce cheminement, bien que parsemé d’embûches, lui permet d’entamer le processus de guérison. Progressivement, la douleur laisse place aux souvenirs, signe d’un deuil en cours d’acceptation.

À Bicyclette ! retranscrit avec sensibilité ce périple physique et émotionnel, mettant en lumière la beauté et la difficulté du cheminement vers l’acceptation et la paix intérieure.

 

À découvrir en salles le 26 février

Ce long-métrage, à mi-chemin entre docu-fiction et introspection, sera projeté au cinéma dès le 26 février. Que vous soyez amateur de cyclotourisme ou non, À bicyclette saura vous embarquer dans son récit sincère et poignant.
 

En savoir plus sur le voyage de Youri

 
 
Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos : F comme Film, Emmanuel Guimier, Fédération française de cyclotourisme
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6 commentaires

  • TIMELEE says:

    A voir absolument même plusieurs fois je vais y retourner je pense c est un chef d’œuvre d’humanité ou les rires mélangés aux larmes nous apprennent l amitié l amour la vie et la vie éternelle

  • Blaise says:

    Film d´une humanité incroyable…plein d´émotion, de sincérité, de poésie…on ne peut qu´être touché par la tragédie vécue par Mathias. Espérons très fort que ce voyage lui apportera la sérénité.

  • VAUDIN says:

    Film magnifique, profond, rempli de poésie, de douceur et d’émotion, authentique…une ode à la vie …. Bravo, l’amour et l’amitié, le partage et la sincérité sont le fil conducteur du film… j’ai adoré ! Merci pour ce moment intimiste !

  • Charuau Marie Andrée says:

    Il y a 13 ans déjà, j’ai vécu la même douleur que Mathias, et le mot est faible. Je suis la maman, le papa est parti rejoindre notre fils, de maladie mais aussi de chagrin, je le sais. Je suis très touchée par ce film, émotion intense qui me rappelle que la vie continue mais si différente ! Merci Mathias.

  • Texier says:

    Je suis sortie du cinéma depuis presque 2 heures, j’y suis encore, troublée, en plein questionnement…. Merci

  • BOSSOT says:

    Très beau film, surprenant, douloureux, poétique et sensible. Avoir absolument

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