La Route du Silence – Une introspection cyclotouristique ! #1

La nouvelle aventure des « Bridou’s » s’appelle « La Route du Silence ». Une nouvelle randonnée longue distance de 1 200 km , sillonnant les petites routes bucoliques de France. Épisode 1 de cette aventure à vélo.

Connaissez-vous Pascal Bride alias Bridou ? Ce membre du club de Kingersheim est un infatigable organisateur d’événements longue distance.

Après  les troiséditions du « TRIRHENA 1000 » (2014 / 2017 / 2018), de nombreuses organisations BRM  (200 /300 /400 / 600 km) à Kingersheim, en Alsace, et la première édition de la « Route du Diable en 2020 »,  les « Bridou’s » avec l’ aide de leurs amis cyclistes du cyclo club Kingersheim ont imaginé une aventure cycliste longue distance, en août dernier : « La Route du Silence ».

Cette fois, le fil conducteur du parcours ne sera plus les « Ponts du Diable », mais la magie des routes silencieuses  pigmentées de paysages somptueux , de décors de rêve tout au long du parcours, tous reconnus et triés  avec soin par l’ organisation.

Nous allons vous raconter cette aventure en plusieurs épisodes. Voilà le premier.

L’ histoire RDS  de Xavier  Bouvier…

Pour vivre de l’intérieur cette première édition, nous allons suivre un participant passionné depuis son plus jeune âge par la bicyclette, Xavier Bouvier.

Xavier, pouvez-vous vous présenter ?


J’ai 47 ans, j’ai commencé le vélo adolescent, avec pour seul but de me déplacer de chez mes parents à chez mes amis ou pour aller pratiquer mon activité. 

Habitant à la campagne, cela a vite signifié des distances de 20 ou 30 km. Avec le lycée, je me suis éloigné, et j’ai commencé à utiliser le vélo pour rentrer en week-end à la maison : mes premiers 100 km, puisque j’étais scolarisé au lycée à Annecy, alors que mes parents vivaient dans le Nord-Isère (Morestel).

À l’université de Grenoble, j’ai pris mes premières licences en FFC à l’ESSM (Saint-Martin-d’Hères), et j’ai commencé à faire un peu de compétition, mais avec mon entrée dans la vie active, je me suis contenté de rouler dans mon coin, sans pression, mais avec toujours autant de plaisir en VTT ou sur route. J’ai attendu que mon premier fils s’inscrive en minimes au Saint-James Vélo Club de Montélimar (SJVC) pour retrouver les pelotons du dimanche, et j’ai remis quelques dossards en FSGT…

Comment avez-vous débuté la longue distance ?


Avec l’envie de voir un peu plus loin que les « virons » du dimanche en groupe, j’ai abordé la longue distance modestement, toujours plus ou moins seul dans mon coin, avec une « blagounette » : en 2019, rouler 10 fois 219 km, et écrire 10 petits récits accompagnés de photos. Je me suis vraiment fait plaisir, autant dans la préparation des sorties qu’en les réalisant ou en écrivant les petits textes pour les accompagner…

L’année suivante, je me suis embringué avec des amis sur « La Route du Silence », organisé par Pascal Bride. Un baptême pour moi, la découverte aussi d’une communauté très attachante, avec des personnalités très différentes, des parcours sportifs et humains qui sortaient des standards, et le plaisir de vivre une mini-aventure avec des amis. J’ai aussi réalisé le parcours Breil-sur-Roya–Montélimar, en hommage à mon grand-père : https://www.strava.com/athletes/9271543/posts/15771069

En 2021, j’ai simplement fait le tour de mes amis les plus proches pour une semaine vacances à vélo de 855 km quelques sorties avec bivouac en Gravel, et j’ai lancé la première édition de « la NouGravel », rendez-vous informel de graveleux à Montélimar.

Cette année, j’ai donc fait cette « Route du Silence », et deux BRM avec l’idée de participer au Paris-Brest-Paris pour 2023. La seconde édition de « la NouGravel » vient d’avoir lieu avec 25 participants, du pâté, des fromages cévenols, du nougat, et pas mal de bonne humeur…

Je vous livre ci-dessous mon récit en plusieurs épisodes.

La « Route du Silence » (RDS), jour 1

1200 km , 20 000 m de D+, et 120 h. C’était le défi, le contrat de départ de la « Route du Silence » (RDS).

Une fois la ligne franchie, je peux enfin souffler, décompresser et faire un petit retour sur ce périple. Et comme certains d’entre vous m’ont fait le plaisir de m’encourager durant cette semaine par des messages, c’est maintenant l’occasion de partager par écrit ce que j’ai traversé grâce à vous. Attention, c’est long.… mais il y a 1 200 bornes à raconter.

C’est enfin le départ !

Un excellent mélange d’impatience et d’anxiété m’accompagne depuis une semaine. Nous voilà enfin à Châteauneuf-sur-Isère, tous réunis pour le rendez-vous. On retrouve des connaissances, on compare les équipements, on se remémore des anecdotes, on prend et donne des nouvelles des absents… Et on va plusieurs fois aux toilettes…

Je suis encore un rookie sur ce type d’épreuve, et je n’ai jamais affronté cette distance. La « Route du Diable » en 2020 ne faisait que 740 km  pour le parcours que j’avais choisi. J’ai clairement le sentiment de passer aux choses sérieuses aujourd’hui, avec l’objectif du Paris-Brest-Paris 2023. Il me faudrait donc terminer cette RDS en 112 h 30 pour valider mon brevet qualificatif, en lieu et place des 120 h accordées par Pascal Bridou, le responsable de l’organisation, pour être finisher. C’est l’objectif fixé.

Le découpage théorique me donne le programme suivant : 120-130 km ce soir (nous démarrons à 18 h 30), une petite nuit, 250 km chaque jour avec un petit bivouac aussi sympathique que possible, et il me resterait moins de 100km le samedi matin pour arriver avant 11 h.

Les collègues ne valident pas ce plan et considèrent cette idée de dormir la première nuit totalement extravagante… : « Dormir !! Pourquoi ?? On aura quasiment pas roulé ! De toute façon, tu seras pas fatigué, tu vas t’arrêter et tu n’auras même pas envie de dormir !! En plus la météo est bonne cette nuit, c’est la partie facile du parcours, faut avancer tout de suite, on sait pas après comment ça va tourner !!!…. ». Lionel avait raison… Mais je considère qu’il fait partie des dangereux psychopathes roule toujours au physique surhumain comme 80 % des concurrents, et que pour ma part, je fais partie des humains qui, sans un minimum de sommeil, finissent mal… ou mort.

Le départ se fait à domicile, la nuit se passera sur les routes très proches de la maison et dont je connais chaque bosquet et chaque abri, je trouverai donc facilement un spot de bivouac, et tant pis pour le chrono, je garderai mon plan !

Ravito CCK au Col du Chamarou.

Go ! Nous voilà tous partis ! Mon premier départ groupé en ultra. Nous attaquons le Tourniol gentiment, et les petits groupes se constituent grâce à une sélection constituée d’un savant équilibre entre critères darwiniens et affectifs : les binômes apparaissent petit à petit dans la file qui s’étire, les costauds partent en facteur, l’air de rien, dans les premières pentes, certains comme moi cherchent leur bon rythme, ni trop lent (piège de la prudence excessive), ni trop rapide (piège de l’excitation du départ…).

Au sommet, les choses sont déjà plus claires, le vallon de Léoncel au coucher du soleil est magique. Parti seul dans la descente, c’est le premier moment de pur bonheur… et sans doute l’un des seuls de la semaine. Je me sens terriblement vivant dans toute la profondeur de l’expression. Vivant ! Je suis facile, c’est beau, il y a des « copains » devant, derrière, l’aventure que j’ai attendue toute l’année commence. Un bon shoot de kiffance !

Je suis le plan, croise Mathieu venu nous encourager à La Touche vers minuit, et finis par installer mon bivouac juste après Saint-Restitut vers 1 h 30.

À suivre…

Texte : Xavier Bouvier – Photos : Pascal Bridou
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