Randonnée XXL entre Mitry-Mory (France) et Schmelz (Allemagne)

Du 4 septembre au 10 septembre 2022 dernier, le club cyclo de Mitry-Mory a rejoint la ville de Schmelz pour sceller l’union existante entre les deux villes.

Le club des Cyclos Mitryens,  en Seine-et-Marne, est très actif, il organise de nombreuses randonnées, animations ou brevets. Le club dirigé par Thierry Leclaire avait à cœur d’établir un pont entre leur ville et celle de Schmelz dont les municipalités sont jumelés depuis 1981.

Voici le récit de Marie-Claude,  membre du club.

Le voyage en itinérance

Première étape : Mitry-Noyon (106 km – 419 m de D+ et 432 m de D-)

Partis à 8 h sous les applaudissements et un beau soleil, nous sommes rapidement bloqués au feu de l’Atalante, qui reste désespérément au rouge. Neuf cyclos mitryens et six accompagnants cheminent en direction de Noyon, la première étape, escortés par quelques cyclos mitryens partant pour leur virée dominicale dans l’été finissant.

Mention spéciale à Pierre Schneider qui nous honore de sa présence jusqu’au Plessis-Belleville (Oise) ! Les 15 participants sont désormais seuls avec pour premier objectif le ravitaillement de 13 h 15 à Saint-Sauveur.

Après une petite heure d’arrêt pique-nique nous voilà repartis… mais plus que huit sur la route. Abandon de Lionel qui trouve une bonne raison de faire du co-voiturage avec Florence, ce qui plonge, le restant du groupe dans un profond désarroi. Mais cela ne fait rien, Guy, le mors aux dents déclare : « Nous finirons l’étape quand même quoi qu’il en coûte ». Il reste donc huit cyclos.

Mais  un concours de pêche inopportun nous oblige à faire un détour des plus chaotique. Malgré ces péripéties, les valeureux rescapés arrivent… par hasard à l’hôtel. Une bonne douche, une bonne bière (avec modération) et déjà on pense à demain.

Deuxième étape : Noyon – Rozoy-sur-Serre (102 km – d+ 677 m de D+ et  566 m de D-)

Noyon, 6 h 30, le réveil sonne. Le petit-déjeuner est prévu à 7 h 15 pour un départ à 8h30. Une fois les bagages dans les voitures nos cyclotouristes partent pour la seconde étape de 109 km, direction Rozoy-sur-Serre,  pendant que les accompagnants s’occupent des courses pour le ravitaillement prévu à 13 h 15.

 
Malgré un départ un peu perturbé car les GPS de certains ne correspondaient pas à ceux des autres, nous réussissons tout de même à prendre la piste cyclable des bords du canal.

Pour au moins 35 km. Au kilomètre 20, un panneau nous annonce que la piste cyclable est fermée pour travaux et ce pour une durée de quinze ans.

Fabrice décide de jouer les éclaireurs et nous dit : « Bougez pas, je vais voir, je gère ». Quelques minutes après, nous le retrouvons en train de nous faire de grands signes  : « C’est bon, vous pouvez y aller ». Nous le rejoignons donc et commençons à pédaler, faisant « pleinement » confiance à notre joyeux éclaireur. Environ deux kilomètres plus loin   se dresse alors devant nous un mur  avec barbelés.

Nous remercions vivement notre éclaireur et l’informons que pour la peine il sera de corvée de nettoyage des neuf vélos en rentrant. Nous prenons le temps de faire une photo, puis rebroussons chemin afin de retrouver un nouvel itinéraire.

Une fois le nouvel itinéraire trouvé, notre souci est de se retrouver au plus vite sur les bords du canal. Après quelques kilomètres, nous prenons un petit sentier sur la gauche, pas de doute cela doit ramener vers le canal.

Les participants s’engagent sereinement sur ce chemin, la fleur au fusil, pour finir dans un champ labouré où au bout de celui-ci nous supposons voir le canal.

Et là, notre Fabrice aperçoit au loin un panneau de signalisation et s’exclame : « C’est bon ça ne peut être que par là-bas ». Nous voilà donc au milieu d’un champ, les vélos sur le dos, tels des cyclos crossmen. Arrivés au fameux panneau, nous nous apercevons que nous ne pouvons en aucun cas rejoindre le canal et nous sommes donc quitte pour faire le tour du champ, le vélo sur l’épaule, pour rejoindre notre point de départ.

Guy prend la décision d’appeler Thierry, qui nous suit, en direct live, afin de trouver un chemin nous permettant de retrouver la civilisation. Nous écoutons donc notre président, qui nous guide à distance, pour reprendre une route qui nous conduit au point de ravitaillement à la sortie du village d’Achery (Aisne) où nous attendent nos accompagnateurs qui ont tout préparé pour nous réconforter.

Ces deux péripéties nous pénalisent d’une heure et demie sur l’horaire. Encore une fois, merci Fabrice ! Après le repas, nous reprenons la route en direction de Rozoy-sur-Serre à l’attaque de belles collines…

Troisième étape : Rosoy-sur-Serre – Sedan (85 km – 642 m de D+ et  640 m de D-)

Dès le départ, il faut « sortir le Gravel » (expression utilisée lorsque le terrain est pentu, chaotique, voire pentu et …chaotique !).

Nous empruntons la piste du val de Serre, début des festivités sur une dizaine de  kilomètres avec de grosses ornières. Ensuite, sur la route, les côtes succèdent aux côtes, la chaleur s’en mêle. Sous les casques, la sueur bouillonne. Le moment semble idéal, selon quelques-uns, pour commencer une reconversion « randonnée pédestre » de… quelques mètres .

Suite du parcours en « mode-robot » comme dit Christine. Il arrive que les cyclos partis en éclaireurs se trompent de route alors…ils font un peu plus de kilomètres ! Nous pique-niquons sous la halle de Belval. Grâce à la super équipe intendance, elle est bienvenue, accueillante, réconfortante. Un lavabo itinérant y est même installé !

Cependant, une question devient récurrente, obsédante : combien de dénivelé pour cet après-midi ? Encore un peu de difficultés pour arriver à Charleville-Mézières (Ardennes)  puis il suffit de suivre la promenade des remparts, traverser la Meuse pour rouler sur la Voie verte Trans-Ardennes avec un plaisir évident. Nous avons fait un beau voyage sur la route des églises fortifiées de Thiérache, passé un gué et rencontré une cyclotte lourdement chargée qui repartait en Hollande. 

Quatrième étape : Sedan – Dudelange (118 km – 1 004 m de D+ et 879 m de D-)

Ce matin, c’est avec plaisir que nous accueillons Florence et Sabine dans le peloton pour une trentaine de kilomètres Elles se montrent très vaillantes mais ça, ce n’est pas une surprise. Sans entraînement, chapeau bas ! Nous reprenons la Voie verte Trans-Ardennes sur les bords de la Meuse. Un peu plus tard, crevaison de Fabrice malgré des pneus tubeless. Les réparations s’avèrent difficiles, son voyage est suspendu…

Entrée en Belgique : nous posons fièrement devant le panneau et empruntons ensuite de belles pistes cyclables. Entrée au Luxembourg : on reprend la pose, encore plus fièrement. Toujours la même question : on en est où du dénivelé ?

En Belgique, beaucoup de boutiques vélo alors Fabrice fait des achats : désormais pneu et chambre à air classiques feront l’affaire. Certains achètent casque ou gourde.

Nous déjeunons le midi dans un coin de verdure, « sur des pierres » et croisons des chemins de mémoire de la guerre de 14-18. Aujourd’hui, il y a eu une chute… en douceur, nous avons vu deux chevreuils et un raton laveur écrasé. Étape au « Cottage Hôtel » et nuit réparatrice.

Cinquième étape : Dudelange – Schmelz (94 km – 896 m de D+ et 963 m de D-)

Le vélo de Fabrice est à nouveau en état. La sortie de la ville de Dudelange restera mémorable pour tous, cyclistes ou accompagnants en voiture… Ensuite, nous empruntons de nombreuses  pistes cyclables mais aussi… une ancienne route chargée d’histoire, une route romaine réservée aux vélos, nouveau test pour l’équilibre et la force dans les cuisses. Encore des bosses, il faut bien arriver en haut des vignes, trouver les vendangeurs et déguster, hein Christine ! Le vin de Moselle sera bon !

Après une belle descente, nous arrivons à Schengen, arrêt obligé. Sur le monument qui commémore les accords du 14 juin 1985, la France y est représentée avec comme symboles la Tour Eiffel et des cyclistes…

Encore une traversée de la Moselle, une nouvelle tour Eiffel à Apach, et le moment est venu pour un pique-nique humide dans la prairie.
Nous approchons du but , nos vélos semblent plus légers mais il reste tout de même une côte mémorable juste avant Schmelz !

À la mairie, l’accueil est des plus chaleureux. Pour certains, des retrouvailles chargées d’émotions. Pour les discours d’usage pas de barrières de la langue car nos amis sont nombreux à pratiquer le français. Installation dans les familles puis direction le terrain de camping qui nous accueille pour une première soirée conviviale. Le buffet est bien garni ! Fidèles à la tradition, saucisses et bières sont là pour accompagner salades et grillades. À nos hôtes, nous offrons les T-shirts confectionnés pour l’événement. 

Découverte de Schmelz  et des environs

Les cyclos locaux sont au rendez-vous, ils nous accompagnent pour un petit circuit vélo dans les environs. Merci à eux
Arrêt au château Schloss Münchweiler datant du XVIIIe siècle.
 
Lorsque la pluie survient brutalement, la boulangerie est un bon abri et  à ses côtés, une réserve de daims que nous photographions. Peu de temps après, nous retrouvons leurs congénères dans la délicieuse « assiette du cycliste ».

Le ciel devient de plus en plus noir, dans une alternance de pluies et d’éclaircies. Il faut bien repartir. Le kilométrage est raccourci, nous amorçons une super descente sous un super déluge. Sous une veste de cyclo, incognito dans le peloton, il y a  Schewbacca  dit « Choui », mascotte du groupe. Des rails glissants, un déséquilibre et au final … une chute ! Vlan ! le tout tout petit toutou et son maître sont à terre. Nous nous précipitons pour prendre des nouvelles de « Choui »(car il ne porte pas de casque) puis de Patrice. Ouf ! Plus de peur que de mal et comme tout le monde va bien, l’équipage repart…

En soirée, nous visitons une brasserie attenante au restaurant. Nous nous retrouvons tous pour le dîner, à la carte. La compagnie est bonne, les échanges vont bon train, la soirée excellente.

Dernière nuit dans les familles.

Fin de l’aventure


Bientôt, nous allons quitter nos amis de Schmelz. Nostalgie. Petit-déjeuner collectif dans un magnifique établissement, le buffet est, bien sûr, très bien garni. Derniers discours, remerciements, cadeaux. Il faut charger les véhicules et  surprise, tout rentre !

Nous prenons congé avec regret mais déjà, le rendez-vous est pris pour les retrouvailles au marché de Noël à Mitry les 3 et 4 décembre. Le retour se passe sans encombre, nous voici sur le parking de l’Atalante.

Remerciements


Il revient à notre mémoire : le bruissement des maïs, le clapotis de l’eau, le grondement de l’orage, l’amertume du houblon… Un périple de 560 km, imaginé et créé par notre président, Thierry Leclaire, et rendu possible grâce à toutes les participations.  Merci à lui pour cette belle aventure !
 
Texte : Marie-Claude – Photos : Cyclos Mitryens
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