BCN et BPF : Les faux jumeaux

La Fédération française de cyclotourisme peut être fière d’être dépositaire des deux plus beaux brevets de cyclotourisme de France : le Brevet  de cyclotouriste national (BCN) et le Brevet des provinces françaises (BPF).

Le principe est le même pour les deux brevets. On voyage à bicyclette et on valide notre passage dans un lieu de contrôle défini. Entrons dans les détails…

Le BCN


C’est un voyage à travers l’Hexagone avec 91 pointages dans 91 départements différents (Corse comprise). De suite on comprend que la tache va être longue mais on pourra être fier de dire «  J’ai parcouru la France à vélo ». Pour un avaleur de kilomètres la tâche n’est finalement pas si difficile que cela,  ni si longue.
C’est le brevet du randonneur-voyageur, le jeu est simple : aller dans tous les départements.  Ici, la notion d’un voyage, d’un déplacement à vélo est primordiale.  Réaliser des pointages lors de randonnées « chronométrées » comme une Diagonale ou un BRM me semble réaliste.

Le BPF


C’est du tourisme en profondeur avec six pointages par département. C’est un brevet qui se déguste pointage par pointage, visite par visite, photographie par photographie. La notion de temps ne compte plus. C’est l’œuvre d’une vie d’un touriste à  vélo.  « Pointer » lors d’une épreuve comme une Diagonale me semble ne pas correspondre à la philosophie du BPF,  bien qu’il existe des sites comme les cols où cela serait compatible.
Autour de moi, je vois bien trop souvent une chasse au pointage qui se résume à une photo du panneau d’entrée en agglomération ou à un coup de tampon chez le boulanger du coin. De même,  certains organisateurs de BRM mettent en exergue le fait que le parcours passe par des sites BPF, alors que la plupart des participants termineront leur brevet bien avant les délais impartis ayant essentiellement regardé leur GPS et le chronomètre.
Il serait intéressant d’étudier le temps « non cycler » des participants à un BRM ! Mettre  des sites BPF sur un BRM  devrait simplement déclencher l’envie d’y revenir une autre fois pour visiter…
 

Une autre façon de voyager à vélo…


Avec ces deux brevets, le cyclotouriste visitera  des lieux  quelques fois bien peu connus du grand public mais qui valent le détour en particulier dans les zones rurales les plus reculées 

Il y a deux façons d’appréhender un lieu de contrôle : soit se documenter au préalable sur le site, soit un fois sur place, essayer  de « trouver » pourquoi l’endroit mérite d’y passer.

Très vite, on s’aperçoit de la richesse et surtout de la diversité de notre pays,  comment l’homme, le terroir,  l’histoire, les religions ont façonné notre territoire.

Le plus fabuleux, c’est que tout change tous les 100 – 150 km, soit en une journée de vélo.

Alors depuis près de quarante ans, je sillonne la France. Dans quelques mois, j’en aurai fini avec le BPF et mon second BCN. Cependant, je ne suis fixé une nouvelle règle du jeu : faire une carte postale photographique de chaque point de contrôle. Il n’y aura donc jamais de fin.  Ma vie sera-t-elle assez  longue ?

 
 
Texte : Jean-Pierre Mary (Randonneur licencié à l’UC Touraine, lauréat du BCN) – Photos : JM Lefèvre et JP Mary
ATTENTION: Afin d'éviter les abus, les réactions sont modérées 'a priori'. De ce fait, votre réaction n'apparaîtra que lorsqu'un modérateur l'aura validée. Merci de votre compréhension.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.