Santé : Les fatigues vélo se suivent et ne se ressemblent pas…

L’effort à vélo sur une longue distance sollicite autant les muscles que le système nerveux. Daniel Jacob, instructeur fédéral, nous éclaire sur les différents paramètres.

Des fatigues différentes


Il convient de distinguer la fatigue dite périphérique (musculaire) de la fatigue dite centrale (système nerveux).
Quel intérêt ? Tout simplement parce que l’une précède l’autre et que lorsque le muscle donne des signes d’épuisement, il est sage d’interrompre l’aventure avant que le cerveau ne donne, à son tour des signes de fatigue. À devoir donner aux fibres musculaires des ordres par hautes fréquences, il va s’épuiser lui aussi. « La fatigue dite centrale ne serait que la conséquence d’une fatigue périphérique devenue chronique ».

Si la fatigue musculaire est légitime et fait même partie du processus de tout entraînement bien conduit, autant ménager notre système nerveux et ne pas tomber dans le surentraînement. Les cyclos qui ont fait l’expérience des longues distances de type Paris-Brest-Paris ont pu repérer ce moment où tout bascule ! À chacun de repérer ce moment et de faire le choix : quitte ou double ? 

Plus fort que la fatigue ?


Précisément sur de longues distances (entre autres) certains sont tentés d’aller au-delà et de chercher une « aide » pour prolonger l’effort malgré quelques alertes incitant à une pause. La pharmacologie propose en effet quelques molécules susceptibles de nous permettre de rester lucide et d’occulter la fatigue musculaire (de faire l’autruche). Caféine, complexes vitaminés et autres pourraient, dans ce cas, être consommés sans trop de risques potentiels.
Au mieux, leur effet placebo peut prolonger quelque peu l’état de vigilance, au pire il peut entretenir l’illusion d’un pouvoir magique, d’une toute puissance insensible aux signaux périphériques.
Nous ne parlerons pas de la logique dopage qui, bien entendu, propose toute une gamme de produits dits stimulants et autres amphétamines qui retardent la sensation et les effets de la fatigue au plus grand mépris de notre santé.
 
N’oublions jamais que le meilleur remède anti-fatigue c’est la pause, le repos et le sommeil. Une micro sieste sur le bord de la route entre Paris et Brest a permis à certains d’aller jusqu’au bout du défi. 
 

Conclusion, le vélo, c’est fatigant ! 

Et oui, le vélo, c’est fatigant ! Le monde occidental dans lequel nous vivons n’incite guère à une débauche d’énergie, à considérer la fatigue comme un état à dépasser comme nous y invitait un proverbe breton « Après être fatigué on va encore loin ».

Or une pratique sportive bénéfique à notre santé suppose que nous flirtions avec les différents niveaux de fatigue pour stimuler nos capacités à faire le ménage, éliminer nos cellules usagées pour les remplacer par des toutes neuves.

Il y aurait donc bonne et mauvaise fatigues avec lesquelles il convient de savoir jouer. La fatigue musculaire est un bon indicateur. Jusqu’où ne pas aller trop loin pour préserver deux organes vitaux : cœur et cerveau. Jusqu’où les solliciter tout en les ménageant ? Nous pourrions conclure en citant un autre proverbe, libyen cette fois : « La fatigue du corps vaut mieux que la fatigue du cœur ». À chacun de lui donner le sens qui lui conviendra ! 

Texte issue de la revue fédérale Cyclotourisme d’octobre 2021, remanié par Jean-Pierre Giorgi.
 
Texte : Daniel Jacob, instructeur fédéral – Photos : Jean-Luc Armand
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