Sécurité : Bordures et chicanes (1/2)

Elles sont parfois protections mais surtout piégeuses pour les cyclistes, ce sont les bordures et chicanes rencontrées fréquemment au bord de nos routes.

Denis Vitiel, président de la commission Sécurité de la Fédération française de cyclotourisme,  entre dans le détails des bordures et chicanes qui malgré leurs grandes utilités peuvent s’avérer également très dangereuses.

Essayons d’y voir plus clair. 

Les bordures

En conception routière, une bordure est un élément vertical ou incliné bordant la chaussée ou l’accotement, pouvant constituer une partie du dispositif d’écoulement des eaux, renforçant ou protégeant le bord de la chaussée. 

Plusieurs types de bordures 

Les bordures préfabriquées sont de plusieurs types : 

  • Type A : bordures d’accotements de routes ou autoroutes, franchissables après réalisation complète de la voirie.
  • Type P : bordures pour parcs de stationnement, allées, terrains de sport.
  • Type T : bordures de trottoirs plus spécialement destinées aux voiries urbaines.
  • Type I : bordures d’îlots directionnels qui peuvent être, soit simplement posées sur la chaussée, soit encastrées dans la chaussée.
  • Type CS : caniveaux simple pente destinés à être utilisés, soit avec des bordures de type A, soit avec des bordures de type T.
  • Type CC : caniveaux double pente.

Ceci étant, les bordures sont des pièges pour les cyclistes et les piétons surtout si elles servent pour délimiter un aménagement cyclable. 

La bordure de trottoir en ville 

C’est la première source d’accidents en 2020. Nous conseillons une bordure de trottoir qui le surélève d’environ 14 cm. Cette surélévation a pour vocation d’empêcher les véhicules d’empiéter sur cet espace. 

  • Lorsque le trottoir est suffisamment large, certaines villes s’autorisent à y matérialiser une piste cyclable à partir du bord de la chaussée mais pas toujours, configuration d’ailleurs contraire au Code de la route puisque les pistes sont des chaussées au sens de l’article R110-2 et qu’un trottoir ne fait pas partie de la chaussée.

  • Dans d’autres cas, certaines villes qualifient le trottoir de « trottoir partagé » sans fondement réglementaire ce qui n’est pas sans poser des problèmes de sécurité pour les piétons. Parfois, ils le qualifient de Voie verte, ce qui est également contraire à la réglementation puisque par définition, la Voie verte est une route à part entière. Dans ces cas-là, nous souhaitons qu’en fonction du positionnement de la bande la bordure de trottoir soit biseautée pour pouvoir servir d’échappatoire.

  • La bordure pour protéger une piste cyclable peut également poser des problèmes : trop haute, elle fera « effet paroi » ce qui réduira la largeur visuelle de la piste et surtout sera un risque de chute supplémentaire en cas de problème. Il est préférable d’avoir des bordures permettant une échappatoire quitte à faire intervenir les forces de l’ordre régulièrement quand celle-ci sert de parking ou de facilitateur à la circulation routière motorisée.

Cette recommandation est aussi valable pour les pistes cyclables. Le revêtement quand il y a des arbres le long ou intégrés au trottoir doit faire l’objet d’un entretien attentif pour résorber ou empêcher le soulèvement par les racines. Il est aussi impératif d’avoir des raccordements à zéro pour chaque intersection c’est-à-dire sans accroche pour un cycliste. Le fil de l’eau peut se faire uniquement par la pente de la voirie. 

  • Les intempéries sont aussi des causes d’accident sur ce type d’aménagement : neige, verglas et feuilles mouillées en font partie. Le déneigement et le nettoyage ne sont malheureusement pas prioritaires et parfois même pas budgétés dans la création d’une voirie de ce type.

Puisque l’on évoque la bordure du trottoir il est important de prévoir des avaloirs intégrés ou ne dépassant pas du caniveau pour la sécurité des cyclistes plutôt que des grilles qui sont souvent des risques de chute quand elles sont positionnées dans le sens de la circulation.

Les bordures du terre-plein central peuvent être aussi un problème indirect, c’est pourquoi nous conseillons la peinture plutôt que le dur.

Article complet à retrouver dans la revue Cyclotourisme de mai 2021 (n°712).

Retrouvez chaque mois des conseils Technique et Sécurité dans la revue Cyclotourisme, la revue officielle de la Fédération française de cyclotourisme.

Texte et photos : Denis Vitiel, président de la commission Sécurité
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2 commentaires

  • PHILIPPE says:

    Oui, remplacer les bordures de terre plein central par de la peinture. Exemple Rue de Rivoli, cause de ma chute récente avec fracture humérale…

  • Philippe PARNET says:

    Moi aussi j’ai chuté sur une bordure de voie cyclable qui n’existait qu’à un tournant. Où dois je me plaindre.
    J’imagine que beaucoup de cyclistes chutent là où je suis tombé puisqu’on ne voit l’obstacle qu’au dernier moment

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