Tour de France en vélo cargo à la rencontre des femmes

 
Louise et Océane, vont entamer à partir du 8 mai 2021 un tour de France à la rencontre de femmes qui utilisent le vélo comme outil. Pour plus de liberté, d’égalité, de mobilité, d’émancipation.

Les deux jeunes femmes vont débuter prochainement une boucle de 3 000 km qui part de Lille et passe par Caen, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Nevers et Paris ! Ce périple de 3000 km leur permettra de partir à la rencontre de femmes qui utilisent le vélo comme outil. Pour plus de liberté, d’égalité, de mobilité, d’émancipation. Que ce soit en ville, sur les pistes et dans les vélodromes, en voyage, dans les ateliers ou dans les entreprises.

Pour Océane, présidente de l’association « Un Autre Cycle », et co-réalisatrice du documentaire qui sera réalisé sur le voyage, ce voyage est orienté vers toutes ces rencontres, ces femmes, ces parcours de vie.

Le cargo est juste un prétexte, pour emporter des livres et créer des discussions dans des lieux dans lesquels on n’a pas l’occasion de voir des livres (ou des vélos). « Un Autre Cycle » entend rendre visibles ces femmes qui s’engagent, qui roulent, bricolent, se dépassent et inspirent.

Louise de conclure, « Océane et moi sommes juste les relais entre toutes ces femmes qu’on va rencontrer. On est un pont, ou un haut-parleur, pour les mettre en lumière, valoriser leurs actions, donner envie à chacune de faire du vélo, de découvrir son jardin, de se former à la mécanique ou de transmettre. »

Rencontre avec Louise Roussel

Comment est né ce projet de tour de France ?


L’idée de départ était de faire le tour des librairies avec quelques livres. Puis avec Océane, on s’est dit qu’on avait envie de partir à la rencontre de toutes ces femmes qu’on avait rencontré en visio ou par téléphone. D’aller découvrir les associations, les collectifs, les ateliers, les cadreuses, les coureuses pros, les mamans, les cyclotes… prendre le temps de partir à leur rencontre, et montrer qu’il y a une place pour toutes dans le vélo. Et puis petit à petit est née l’idée de documenter ce voyage, et d’en faire un documentaire.
 

Vous avez pour l’occasion, créé une association « Un Autre Cycle » quel est son but ?


L’association « Un Autre Cycle » a pour objectif de développer la pratique du vélo, de rendre le vélo plus inclusif et plus accessible auprès des publics qui peuvent en être éloignés notamment les femmes, les bénéficiaires du RSA, les demandeurs d’asile, les personnes rencontrant des problèmes de santé ou présentant des troubles mentaux, les enfants et les jeunes…

L’objectif est aussi d’en faire la promotion pour montrer tout ce que le vélo peut apporter pour prendre confiance, s’émanciper, se déplacer, prendre des initiatives, se réapproprier son corps et sa mobilité, retrouver leur place légitime dans l’espace public, et politique, voyager…

 

Pensez-vous que les femmes ont besoin de plus de considérations dans le sport et le vélo en particulier ?

Je pense que les femmes ont besoin de plus de considérations dans tous les domaines.  Dans le sport professionnel, elles ont besoin d’une rémunération plus juste (vs celle des hommes), d’une meilleure médiatisation, de plus de places dans les instances dirigeantes, dans les marques, dans l’industrie…

Je ne suis pas dans une opposition aux hommes, attention ça n’est pas du tout le message. Le message c’est : je me suis rendu compte qu’au plus je roulais, au moins je voyais de femmes dans les groupes. Sur la Tuscany Trail que j’ai faite en 2019, on était 20 femmes sur 850 participants.

Pourtant c’est une femme qui m’a appris à faire du vélo. Une femme qui m’a fait faire ma première sortie plus longue, et une femme qui m’a donné envie de faire de la longue distance. Je me suis dis alors qu’il y avait des femmes dans le monde du vélo. Plein ! Et qu’en les montrant, qu’en montrant que c’était possible de partir en voyage seule à vélo, de faire 100 bornes à vélo quand on est une femme ou de réparer soi-même sa crevaison, alors on donnerait envie à plein d’autres femmes de le faire. Que ça ferait alors plus d’être humains heureux (parce qu’à vélo tout est plus beau) et plus de copines sur les routes. Le message n’est pas dans l’opposition, mais dans la complémentarité.

Quels sont les freins les plus fréquemment évoqués par les femmes pour ne pas débuter à vélo ?

Le temps : généralement ce sont les femmes qui ont le plus de charges « domestiques » : s’occuper des courses, de la maison, des enfants… elles ont moins de temps pour elles et donc pour le vélo.

La mécanique : la peur de ne pas savoir réparer une panne, une crevaison.

La peur des voitures : les dangers de la route, les mauvaises infrastructures cyclables… 

Vous entamerez à partir du 8 mai, un tour de France à la rencontre de femmes qui utilisent le vélo comme outil. C’est prêcher auprès de converties ?

Mmh… je ne crois pas non. Le but est de rencontrer des femmes très différentes qui utilisent le vélo au quotidien, en voyage, en tant que professionnelle, en tant que sportive, ou en tant que cadreuse ou mécanicienne. L’idée est donc de montrer tous ces profils, toute cette diversité, et de le documenter : le but de ce documentaire est alors de prêcher auprès de non-converties pour leur montrer, à travers la diversité de portraits, qu’il y a une place pour elles. Peu importe leur bagage financier, sportif, leur taille, leur poids ou leur couleur de peau. Et nouer un partenariat avec Decathlon permet ça : de porter ce message auprès du plus grand nombre, et pas seulement des cyclistes lecteurs de la presse pro qui sont généralement des hommes, blancs, cadre, et en forme.

Vous souhaitez rendre visibles ces femmes qui s’engagent, qui roulent et inspirent. Comment les identifiez-vous en amont de ce tour de France ?

Nous avons passé beaucoup de temps à rencontrer des collectifs, des associations, des groupes, nous avons lancé des appels sur les réseaux sociaux, passer des heures en visios, et reçu des contacts d’hommes et de femmes un peu partout en France, par des biais différents, et notamment par celui de la Fédération française de cyclotourisme. Et nous comptons aussi beaucoup sur le hasard des rencontres…

Vous avez coutume de dire que le vélo change la vie. À la Fédération française de cyclotourisme, nous disons « À vélo, tout est plus beau ! » Comment le vélo a changé la vôtre ?

J’ai commencé le vélo par un petit voyage, aujourd’hui c’est mon moyen de déplacement, d’évasion, de sport, c’est mon outil de travail, et c’est un formidable pont pour relier des histoires, des parcours, des gens.
À partir du 8 mai nous serons jusque la fin de l’année sur les routes, à vélo principalement. On peut dire que le vélo nous donne un sacré vent de liberté.

 

Pour suivre ce tour de France à vélo

Instagram : https://www.instagram.com/unautrecycle/
Facebook : https://www.facebook.com/groups/722999978370040

Le parcours est ici : https://www.komoot.fr/collection/1092011/-un-autre-cycle-le-tour

 

Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photo : Un Autre Cycle
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