Les chiffres clés des véloroutes en 2020

L’association « Vélo & Territoires » publie les nouveaux indicateurs du Schéma national des véloroutes. Nous y constatons que le vélo progresse et nous ne pouvons que nous en féliciter !

L’association « Vélo & Territoires », qui fut créé en 1996, a pour mission de construire la France à vélo en 2030 en fédérant un réseau de collectivités mobilisées autour d’une dynamique collégiale dont la Fédération française de cyclotourisme fait partie.

Les missions premières sont :

  • Faire du vélo un outil de mobilité à part entière.
  • Porter la France au premier rang des destinations mondiales du tourisme à vélo.
  • Faire de la France une grande nation cyclable.

Les chiffres clés 2020 du Schéma national des véloroutes

Les territoires ont ouvert 1 784 km sur le Schéma national des véloroutes et les schémas locaux en 2020. Du jamais vu !

Pour Chrystelle Beurrier, présidente de « Vélo & Territoires », ces chiffres montrent que les collectivités sont au rendez-vous du déploiement des itinéraires structurants.

« 165 % d’ouvertures en plus que l’année dernière sur le Schéma national des véloroutes et les schémas locaux en 2020, une progression jamais vue ! Ces excellents chiffres montrent que les collectivités ciblent résolument leurs investissements vers des aménagements cyclables structurants.

L’année 2020 s’est illustrée par des niveaux de fréquentation cyclable jamais atteints. Je suis certaine que cette dynamique s’amplifiera en 2021 pour répondre aux attentes des citoyens grâce à l’action convergente des territoires.

Pour construire un modèle de développement plus résilient et adapter leur politique aux enjeux climatiques, les collectivités misent de plus en plus massivement et unanimement sur les modes actifs et le vélo. Dans l’immédiat, la réalité économique et l’ambition climatique de la France supposent d’inscrire les projets cyclables dans les contrats de relance et de transition écologique et les contrats de plans État-Région en cours de signature. Concomitamment, cette trajectoire exige également d’investir au moins 30 euros par an et par habitant en faveur du vélo, dès à présent et à long terme, contre 8 euros actuellement. »

Que retenir des chiffres clés 2020 du Schéma national des véloroutes ?

Le Schéma national des véloroutes compte : 58 itinéraires, dont 10 EuroVelo, pour un linéaire total de 25 587 km au 1er janvier 2021.

Pour les ouvertures 2020, plusieurs indicateurs sont à retenir :

#1 Le Schéma national des véloroutes est ouvert à 74 %

Sur les 25 587 km inscrits au Schéma national des véloroutes, 18 848 km sont ouverts, dont 45 % en site propre.
Les réalisations de l’an dernier ont porté le taux d’ouverture de 69 % au 1er janvier 2020 à 74 % au 1er janvier 2021.

 

#2 1 784 km ouverts en 2020

Une première en France. Par rapport aux ouvertures en 2019, le nombre de kilomètres d’itinéraires cyclables ouverts a progressé de 165 % (672 km ouverts en 2019).

Les réalisations 2020 se décomposent en 1 241 km d’itinéraires nationaux, dont 200 km d’EuroVelo, et 543 km d’itinéraires régionaux, départementaux et intercommunaux.

Ces ouvertures se répartissent en 31 % de site propre et 69 % de site partagé.

D’autres indicateurs sont à découvrir sur le site : https://www.velo-territoires.org/actualite/2021/03/04/territoires-ont-ouvert-1784-km-schema-national-veloroutes-schemas-locaux-2020/

www. velo-territoires.org

 

L’AF3V au service des usagers des véloroutes

 
Dominique Lamouller, vice-président de la Fédération française de cyclotourisme, a grandement participé à la création de cette association, il revient sur les avancés des véloroutes.

Cette action ne vient pas de moi  mais de l’ensemble des dirigeants de la Fédération dans les années  80 et la suite etc. Si on regarde  le lien suivant,  on voit ici  que les associations d’origines  disparaissent  du terme histoire au profit du CCTV et TV (Vélo et Modes Actifs : retour sur 20 ans d’histoire – Inddigo, le blog).

Les actions majeures à ce sujet datent des années  98/2001. Leurs effets positifs sont surtout visibles depuis ces dix dernières années  avec l’investissement progressif et grandissant  des collectivités locales.

Pouvez-vous rappeler quelles sont les missions de l’AF3V ? 

Le concept des véloroute est  issu d’une appellation de la Fédération française de cyclotourisme qui initia, dans les années 80, l’idée d’itinéraires longue distance pour les randonneurs ou les touristes à vélo afin de traverser la France pour se diriger vers les zones  touristiques .

Depuis, le concept a été repris et développé par l’AF3V (en relation avec la Fédération) pour constituer un véritable réseau cyclable national de qualité.

À la fin des années 90, l’État a donné une définition officielle  ce qui a permis  de faire évoluer  le concept  à la fois des véloroutes et des Voies vertes ainsi que leur prise en compte, depuis les années 2000,  par  les collectivités  de manière étendues.

Lorsque vous découvrez les chiffres clés 2020 du Schéma national des véloroutes publié par « Vélo & Territoires», quel est votre sentiment ?

Mon sentiment est que tout cela a bien progressé depuis ces dernières années  grâce à la mobilisation de  nombreuses associations d’une part et d’autre part par la prise en compte réelle par  les collectivités qui  possèdent à la fois  le niveau décisionnel, les moyens  financier et techniques pour faciliter la mise en œuvre.

Sans  cette conjonction des  volontés  on serait loin  de ces résultats et de la réalité de ce réseau qui prend de l’ampleur  chaque année.

 

Quels sont les rapports entre la Fédération française de cyclotourisme, Vélo & Territoires et l’AF3V ?

La Fédération française de cyclotourisme a toujours entretenu de bons rapports avec toutes les associations qui  assurent à la fois  la promotion du vélo sous toutes ses  formes et la défense du droit à la route pour les cyclistes sans distinction particulière. Cela ne se limite pas à deux associations.

Cette position de notre part est simple  et traduit ce que la Fédération défend depuis plus de 100 ans avec comme axe majeur la santé, la sécurité et le tourisme à vélo.

Comme je l’ai souvent exprimé dans nos contacts,  la France a été un pays  formidable pour la promotion du vélo notamment à travers ses compétitions célèbres du niveau de la légende, mais les Français,  entre les années  50 et 75, étaient devenus amnésiques de l’existence même du vélo rendu  à une expression souvent péjorative  sur son inutilité, voir sa vétusté ou encore une connotation ringarde.

Pour la Fédération, l’objectif majeur est qu’un maximum de personnes recourent à l’usage du vélo et retrouvent ses bienfaits sur  la santé, qu’il soit l’outil  d’un environnement plus harmonieux. C’est en ce sens  que nous maintenons nos rapports avec toutes les associations  qui ont pour objectifs la promotion du vélo. Tout le monde ne deviendra pas  passionné de vélo, ni un grand touriste par cet unique moyen de transport mais cela y contribuera fortement.

Quel chemin reste-t-il à parcourir pour une reconnaissance et une pratique satisfaisante du vélo en France ?

Je pense  qu’il faut continuer sur  le développement du réseau véloroutes et Voies vertes. Il reste beaucoup de potentiel encore inexploité pour améliorer ou créer de nouvelles voies quelles soient dédiées ou partagées.

Il y a aussi pas mal d’efforts à consentir  sur  les continuités de ces voies qui parfois  ne sont pas  toujours adaptées  ou opérationnelles. Cela vient souvent de la conjoncture du terrain et de ses contraintes logistiques, car le réseau routier a d’abord été conçu pour la voiture.

Je pense également qu’il faut ne faut pas se limiter au  seul  concept véloroutes et Voies vertes mais  améliorer encore  le comportement  des usagers de la route et favoriser le partage de cette dernières entre cyclistes et véhicules motorisés.

On ne peut pas en France construire des réseaux dédiés  partout. Il existe un réseau  routier secondaire  très riche dans nos régions  et il peut  largement  servir  à la pratique du vélo  sous toutes ses  formes. La seule condition n’étant pas  l’aménagement, mais  d’assurer une meilleur sécurité par  des indications  claires et précises. Par exemple le panneau  « partageons la route » est  trop peu utilisé  alors qu’il a son rôle et son efficacité.

Si la pratique du vélo évolue comme en ce moment ce point particulier  va devenir une urgence fondamentale.  Il faut répondre à la simple question : faut-il continuer inexorablement vers des investissements lourds  alors  qu’à moindre frais, nous avons à portée de la main un réseau  adaptable ? Ce que nous appelons « le droit à la route ».

Il ne faudrait pas que demain le vélo  soit cantonner  à ce réseau  unique des véloroutes et voies vertes.  Ce qui malheureusement est le sentiment latent de certains automobilistes…Voir disparaître les vélos de leur territoire.

Texte et interview : Jean-Pierre Giorgi – Photos : Jean-Luc Armand
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