L’Italie authentique à vélo !
Matera la divine
Tout débute dans cette ville incroyable. Il faut évidemment stationner son vélo pour au moins une journée, afin de se laisser emporter par la beauté des lieux, de secrets en traditions séculaires.
Matera fut choisie par Mel Gibson pour tourner son film polémique, La passion du Christ. Depuis, la capitale de la Culture 2019 ne cesse de mettre en valeur son patrimoine unique au monde : les sassi. Ces quartiers troglodytes, à flanc de falaise plongeant sur des gorges, étaient encore insalubres il y a quelques années. Aujourd’hui, nous pouvons y découvrir la richesse d’églises byzantines creusées dans la roche, le musée d’art contemporain troglodyte, et plusieurs exemples de maisons relatant la vie de ce lieu à travers les âges. L’humain s’y est protégé et adapté, tout en trouvant les solutions techniques pour y vivre : par exemple, regardez l’ingéniosité de la récupération de l’eau de pluie.
En parlant d’humain, je vous invite à faire vos réserves au marché, dans la ville « neuve », avant de partir. Car ce lieu est rempli de gens qui aiment leurs produits et leur région. Nous y trouvons des olives, des tomates, de la charcuterie et du fromage… et aussi le pain, simple généreux et riche en goût ; un symbole de cette ville qui marque le voyageur.
À travers les Pouilles
Les petites routes des Pouilles sont plutôt agréables à parcourir à vélo, et les automobilistes sont plus attentionnés que dans d’autres région. Ainsi, nous pouvons profiter de l’instant, à travers un paysage de terre d’ocre rouge, plutôt aride, dont l’Homme s’est accommodé : éoliennes, oliviers, blé.
Nous traversons des villages qui sont de véritables pépites architecturales : Locorotondo et son cœur rond, ou encore Cisternino et son centre historique si mignon, Ostuni avec ses murailles aragonaises… Toutes ces maisons blanches tranchent dans le ciel bleu, les petites ruelles et les églises surtout sont un ravissement pour faire une pause.
Et puis, au cœur de tout cela, il y a Alberobello…
Le pays des trulli
Alberobello est un symbole de cette architecture originale de la région, avec ses 1 500 trulli, qui forment un paysage de magie. Un trullo est une construction de pierres sèches (sans mortier) et au toit en forme de cône couvert de lauses calcaires. Il se dit qu’il s’agissait de bâtir alors des maisons qui n’induiraient pas le paiement de l’impôt, donc sans mortier pour en garantir le caractère « démontable ».
C’est peut-être une légende… Aujourd’hui, ces constructions font de cette ville un lieu unique au monde, classé au patrimoine mondial de l’Unesco. Pour la visite, je vous conseille le quartier Aia Piccola (« la petite aire »), qui sert encore de quartier d’habitation et échappe donc à l’activité commerciale liée au tourisme de masse.
Sur la Côte adriatique
Entre Fasano et Brindisi, nous découvrons des oliviers qui ont traversé l’Histoire. Certains de ces arbres millénaires présents dans le Parc Régional des Dunes Côtières, remontent à l’époque antique de la Messapie. Les analyses de carbone 14 ont en effet montré que ces plantes ont environ 3500 ans : une ancienne oliveraie qui représente encore aujourd’hui l’un des principaux atouts des Pouilles. Ici, l’huile d’olive est un trésor véritable, un patrimoine unique de senteurs et de saveurs.
Nous profitons également de cette côte. Par endroits elle est découpée, déchiquetée par l’érosion et laissant apparaître des fossiles libérés du calcaire. Ailleurs, elle dévoile des dunes et aussi des tours de gué ancestrales.
Je serais intarissable sur la gastronomie locale, ou encore la gentillesse des habitants de cette région qui partagent la passion de leur terre… Faites un tour à vélo, là-bas, par exemple à la fin du printemps ou au tout début de l’automne. J’ai parcouru les Pouilles durant quatre jours depuis Matera, en Basilicate, jusqu’à Brindisi pour 40 km par jour en moyenne.
Plus d’informations pour votre séjour dans les Pouilles : www.viaggiareinpuglia.it