Concours de Machines 2019 – Partie 5

Rencontre avec Philippe Andouard, le constructeur. Nous avions lors des premiers épisodes esquissé un rapide portrait de ce passionné de cyclisme. Nous rentrons cette fois dans les détails pour mieux comprendre qui se cache derrière ces mains d’or…

Vous êtes un ancien cycliste de haut niveau, la reconversion dans le cycle était une évidence ?J’ai vécu la déception de ne pas être intégré au Bataillon de Joinville pour tenter l’aventure du vélo professionnel.
Au retour du service militaire, à l’âge de 24 ans, passionné depuis tout jeune par le bricolage et en intégrant la boutique de mes revendeurs, je décide de monter ma propre entreprise, tout en continuant le vélo en amateur.

Quel souvenir gardez-vous de votre période compétition ?
Ma période de compétition a débuté à l’âge de 14 ans et s’est achevée en 2012 à l’âge de 50 ans.
Les meilleures années :
1982 – 100 jours de courses et l’espoir de vivre de ma passion.
1988 : retour au niveau 1re catégorie élite avec neuf victoires et un critérium professionnel dans la roue de Bernard Hinault.
1990 : participation au championnat du monde de VTT au Colorado USA, après une saison VTT 4e au championnat de France et 2e en coupe de France.
1996 : double champion de France UFOLEP route et contre la montre. Dix-huit victoires dont 8 cyclo sportives avec mon fameux vélo mixte 700 x 650.

Vous avez inventé une machine un peu particulière avec une roue arrière en 650 et une roue avant en 700. Pourquoi cette différence et quelle utilité ?
En 1996 j’ai donc créé mon vélo mixte qui a fait beaucoup d’émules. Je fabriquais à ce moment là 20 vélos par saison, jusqu’en 2000 où l’UCI interdit la mixité des roues.
L’intérêt était le couplage d’inertie, la roue avant entraînant la roue arrière avec un vélo plus réactif et nerveux. Exemple sur un contre-la-montre, vélo normal et mixte, je gagnais 3 km/h de moyenne, du vécu et réel pour l’affirmer.

Que représente pour vous le Concours de  Machines ?
Le Concours de Machines a un réel intérêt, c’est une belle vitrine du savoir-faire artisanal. Toutes les machines présentées ont leur caractère et le style de l’artisan.

Arrivez-vous toujours à innover ?
Les deux premières années, j’ai voulu beaucoup innover, avoir vraiment mon propre style. Cette année je reste dans le traditionnel et l’efficace.

Êtes-vous fier de votre dernière machine ?
Le mot « fier » n’est pas approprié. Je suis content de la finition et de l’efficacité de ma machine, mon pilote l’a de suite adoptée et ne lui a pas trouvée de point faible, ce qui me donne la satisfaction du travail bien fait.

Quelles sont les spécificités de ce vélo  ?
Pour le Paris-Brest-Paris, le rendement et le confort sont la priorité. Le cadre transmet bien l’effort, la stabilité et également la maniabilité.
La position de mon pilote est importante vu le nombre d’heures qu’il va passer sur la machine.
Les brevets 650 se sont très bien passés et mon pilote expérimenté a déjà fait quatre Paris-Brest-Paris.

Pas de regret de ne pas participer à Paris-Brest-Paris ?
Je n’ai jamais envisagé de participer à un Paris-Brest-Paris par manque de temps. Cette préparation pour l’instant m’est impossible et j’admire cette volonté de passer autant d’heures sur un vélo. Je ne sais pas, comment avec mon esprit de compétition, j’aborderais cette épreuve.

Interview : Jean-Pierre Giorgi – Photo : Cycles Andouard, Georges Golse
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