Le voyage à vélo, faites-en une habitude !

Simone Vincent est une femme de 70 ans, passionnée de voyages et de découvertes. Avant de pratiquer le vélo, elle était plutôt « accro » aux randonnées en montagne, en famille, avec des amis ou dans le cadre des activités de l’association « Handi Cap Evasion » dont elle s’occupe. Elle a fait ses premiers voyages à l’étranger afin de gravir des sommets avec des amis qui l’ont initiée à l’alpinisme. Interview de cette femme qui aime élargir ses horizons…

Quand avez-vous débuté le cyclotourisme ?

« J’ai débuté la pratique du vélo vers 45 ans. Un ami, qui pratiquait le cyclotourisme dans un petit club, m’avait gentiment proposé de me joindre à une randonnée à vélo d’une soixantaine de kilomètres sur la Dombes, près de chez moi. Évidemment, j’en ai bien bavé car je n’arrivais pas à suivre les habitués. Je me suis vite rendue compte que mon matériel n’était peut-être pas adapté et que le vélo, il faut le pratiquer régulièrement pour ne pas trop souffrir ! Comme le groupe était plutôt bien accueillant je me suis inscrite dans ce club (Ascul Cyclo devenu aujourd’hui Vélocio 69) et je ne l’ai plus quitté.

Le goût du voyage à vélo est venu plus tard, grâce à la Fédération française de cyclotourisme. J’ai eu la chance de participer à plusieurs voyages de la Fédération (notamment trois voyages en Chine, au Khirghzistan…). Cela m’a donné l’envie d’organiser moi-même mes voyages à vélo en choisissant l’autonomie. Je me suis donc équipée d’un vélo (VTC) pouvant supporter des porte-bagages et des sacoches. J’ai commencé modestement en France (pour rallier le gîte d’Aubusson par exemple) et dans des pays que je connaissais déjà un peu et dans lesquels j’avais des amis (Cuba, La Roumanie). »

Quels sont les récents voyages que vous avez fait à vélo ?

« Mes voyages, au caractère plus « aventure », je les ai réalisés en Amérique latine : le Nord-Ouest argentin avec un incursion en Bolivie et la route australe au Chili. Ce sont des voyages plus longs, plus engagés physiquement et qui demandent plus de préparation. Au cours des deux dernières années, je suis allée aussi 2 semaines en Irlande, deux semaines au Portugal. À chaque fois, j’essaie de motiver des amis (pas plus de trois) pour partir avec moi car je ne suis pas une solitaire. Ils sont aussi mis à contribution pour la préparation. »

Pourquoi vous lancer un tel défi ?

« Je ne pense pas qu’il s’agisse d’exploits sportifs. Ma motivation est aller découvrir des paysages qui m’attirent mais aussi d’autres cultures, d’autres manières de vivre. Le voyage à vélo facilite les rencontres surtout si nous ne sommes que trois ou quatre. Lorsque nous voyageons en autonomie, nous pouvons nous arrêter au gré de nos rencontres ou de nos envies.« 

À quoi faut-il penser en amont lorsque l’on veut organiser ce type de voyages ?

« Aujourd’hui Internet est une véritable mine d’informations pour préparer un voyage à vélo. Il suffit de taper le nom de votre destination pour trouver de précieuses informations telles que la meilleure période pour partir, les routes à éviter, les bons plans pour l’hébergement…). Avec l’arrivée des GPS (je me suis équipée cette année !) nous pouvons aussi retrouver la trace d’autres cyclos voyageurs qui ont les mêmes envies que nous et qui ont testé des parcours qui nous intéressent (notamment le site VTTracks). Après, il faut rechercher les cartes (support papier et informatique). Pour le Chili, par exemple, on peut commander des cartes au 1/400 000 auprès d’agences de voyage chiliennes. Pour le GPS, on peut charger des cartes OSM gratuites, et suffisamment précises même pour emprunter des pistes. L’idéal pour l’utilisation du GPS, c’est de pouvoir recharger les piles à l’aide d’une dynamo placée dans le moyeux de la roue avant (c’est le cas pour mon VTC Farrhad ). D’autres cyclo-voyageurs utilisent des chargeurs solaires.« 

Est-ce qu’il faut un entraînement spécifique avant d’effectuer ce type de voyage ?

« La première fois qu’on se lance dans l’aventure, cela inquiète un peu. Est-ce que je vais pouvoir pédaler plusieurs semaines de suite ? Est-ce que je vais résister à l’altitude (nous sommes montés à plus de 4 000 m en Argentine) ? Est-ce que ce n’est pas de la folie de pédaler sur des pistes de montagne avec un vélo de 40 kg ? En fait, on se rend vite compte que si on avance à son rythme, tout se passe bien. Il faut bien entendu pratiquer régulièrement le vélo, mais pas besoin d’avoir des capacités physiques hors normes.« 

Pourriez-vous nous parler en quelques lignes de vos temps forts et/ou vos rencontres ?

« Les temps forts d’un voyage, ce sont souvent les belles rencontres, l’arrivée tant redoutée en haut d’un col particulièrement long et difficile, la beauté d’un paysage… Pour mes derniers voyages en Argentine et au Chili, je citerai : l’arrivée au mirador d’Hornocal (Argentine) à plus de 4000 mètres d’altitude, des rencontres émouvantes : une gardienne de lamas tout près de la frontière de la Bolivie qui nous invite chez elle, un orchestre sur la place d’un petit village avec des enfants qui vivent à plus de 4000 m d’altitude, la vigogne qui se fait surprendre et passe devant mon vélo.

Pour mon dernier voyage en Patagonie, les faits les plus marquants ont été pour moi, l’approche de glaciers majestueux comme le Perito Moreno, le glacier O’Higgins, l’approche du mythique Fiz Roy, l’immersion dans une belle nature vierge, tout au long de la route australe entre glaciers, lacs, forêts majestueuses, mais aussi les belles rencontres que ce soit avec des gauchos, ou avec des cyclos voyageurs du monde entier.« 

Avez-vous un conseil à donner aux femmes qui souhaitent se lancer dans l’aventure ?

« Ce qui compte pour le voyage à vélo, c’est la débrouillardise, la volonté d’avancer quelque soient les difficultés. Le mental prime beaucoup sur le physique et je pense que les femmes se montrent souvent plus résistantes que les hommes. Alors, je les encourage à se lancer dans l’aventure, tout en veillant à limiter le poids des bagages. Le voyage à vélo, cela apprend à vivre avec l’essentiel.

Et puis les femmes qui pratiquent le voyage à vélo sont souvent plus encouragées et plus facilement accueillies que les hommes. Je me souviens d’un voyage à vélo au sud de Cuba, avec deux amies où les paysans rencontrés étaient tellement impressionnés par les « trois grand-mères à bicyclette » qu’ils voulaient absolument nous offrir quelque chose, que ce soit les bananes de leur champ ou le lait de leurs buffles ! « 

Retrouvez les carnets de voyages 2016 de Simone Vincent :

Propos recueillis par Sophie Zamora. Crédit photos : Simone Vincent

Pour plus d’informations, contactez Simone par email : la.creuzette@free.fr

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Un commentaire

  • Gildas Merceur says:

    Bonjour Simone. Super compte-rendu de la « route australe ». Ça donne envie d’y aller.
    Gildas (compagnon de route au Kirghizistan en 2012, le temps passe …).

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