Tour de l’Hexagone 2015 : premier regard dans le rétroviseur au 1.000e km
Le choix des parcours ravit les participants
Même si certaines étapes ne sont pas faciles, les paysages parcourus sont particulièrement intéressants et la tentation est forte d’aller explorer certains sites ou villages au risque d’alourdir encore l’addition au niveau kilométrage ou dénivelée. Au départ de Honfleur, ville qui mérite une visite, longer les côtes normandes est un plaisir. Le parcours permet de découvrir les belles villas de Trouville, de Deauville ou de Cabourg. Dès le début de notre périple le vent de Nord-Est tient absolument à jouer le trouble-fête et constitue alors un ennemi parfois redoutable comme lors de la remontée vers Ouistreham. Quand on évoque la Normandie, on pense Débarquement. Notre périple commence justement le lendemain des commémorations du 6 juin : nous croisons ainsi sur notre route nombre de vétérans, véhicules militaires d’époque ou de personnes reconstituant cet épisode de la 2e guerre mondiale. La visite même partielle de nombreux lieux chargés d’histoire (Pegasus Bridge, Riva Bella, Arromanches, Omaha Beach, la pointe du Hoc, Utah Beach, le monument Leclerc, etc) suscite l’émotion et la réflexion parmi le peloton.
Cap sur le Cotentin
Après une nuit à Isigny, la remontée du Cotentin est rendue fort difficile par un vent contraire particulièrement violent. Heureusement, les petites routes des marais ou des bocages offrent parfois un abri partiel. Les excellents repas (merci Lionel!) pris à midi à l’abri des camionnettes permettent de se refaire une santé après avoir lutté contre Éole. Mais ne râlons pas trop car ce vent soufflant à 80 km/h permet de montrer une mer spectaculaire car déchaînée. Les rouleaux à la pointe de Barfleur en impressionnent plus d’un, sans parler de la vague facétieuse qui trempe certains cyclos sur le port. L’arrivée sans encombre à Cherbourg est très appréciée car guidée par une responsable du CoDep de la Manche qui en profite même pour nous faire visiter le sous-marin « Le Redoutable ». Le paysage change fortement avec la façade Ouest du Cotentin. Les falaises sont bien belles à admirer mais bien difficiles à gravir, surtout avec un vent qui se fait toujours fortement sentir. Les paysages pittoresques se succèdent : port Racine, petit port de France, le phare de Goury, la baie d’Ecalgrain, le nez de Jobourg, le cap de Carteret, la pointe du Roc à Granville. Pas de doute ce Tour de l’Hexagone nous promène au plus près du littoral de notre si beau pays ! L’étape qui nous emmène de Lassay à Pontorson est marquée par le site du Mont Saint Michel. Ce lieu mythique se voit de loin mais y parvenir ne se fait pas en quelques minutes surtout si on multiplie les visites au bec d’Andaine et à la pointe du Grouin du Sud. La route littorale que certains empruntent permet d’éviter Avranches mais non l’orage qui tombe sur ceux voulant se rendre au Mont.
La pluie s’invite dans l’aventure
La journée suivante ne restera pas dans les annales et c’est bien dommage. La pluie nous accompagne dès le départ. Nous visitons tout de même la charmante chapelle Sainte Anne au bord de la mer et empruntons la chaussée longeant plages et polders mais évitons le Mont Dol d’où la visibilité aurait été nulle. La météo nous offre un répit à Cancale, le temps de déguster les huîtres offertes par les organisateurs. Puis la pluie devient très forte. Heureusement l’organisation a trouvé un lieu couvert avec vue sur mer pour nous servir le délicieux repas chaud quotidien. La suite de la journée est – osons le dire en Bretagne – un calvaire : nous sommes trempés et avons froid. Nous passons à Saint-Malo et Dinard, villes magnifiques, sans pouvoir les visiter tant nous avons envie de nous mettre au chaud à Saint Briac. Mais passer devant les murailles de la cité corsaire ou voir furtivement les villas extraordinaires de Dinard donnent envie de revenir visiter ces lieux.
Vue sur mer
Le lendemain il ne pleut plus à notre grand soulagement. Le programme du jour est conséquent : quel plaisir de découvrir le cap Fréhel ! Il y a bien un peu de touristes mais le panorama marin est splendide, la mer bleue et le ciel clément. Nous longeons maintenant la côte de Penthièvre. C’est beau mais chaque fois que nous descendons sur une plage, une crique, une baie il faut en ressortir par des côtes dont les pourcentages ne sont pas tendres et dont la répétition fatigue. La contemplation des belles maisons du littoral toute blanches ou en granit est un plaisir d’autant que la végétation étonne quand on voit le nombre de palmiers ou de plantes spécifiques au climat méditerranéen. Pas de doute le climat breton doit être particulièrement doux. Après le repas des cyclotouristes locaux viennent nous aider pour traverser Saint Brieuc et nous permettre d’atteindre notre hébergement à Binic.
Visites libres
La journée suivante nous permet de rejoindre Lannion. Le passage par la pointe de Minard et ses abords sauvages et escarpés sont passionnants. Paimpol (même sans falaise) et l’abbaye de Bonport méritent un arrêt. Certains d’entre nous décident même d’aller à la pointe de l’Arcouest pour tutoyer l’île de Bréhat. C’est en effet aussi cela le Tour de l’Hexagone : être libre de rajouter des visites ou de pratiquer des raccourcis en fonction de ses souhaits et capacités. Tréguier est une cité qui mériterait aussi une visite mais le temps manque tant la région est riche en centres d’intérêts. Ainsi après le pique-nique pris à Port-Blanc, un site paradisiaque, nous allons cycler le long de la côte de granite rose. Des arrêts quasiment obligatoires sont pratiqués à Perros-Guirec et Ploumanac’h pour admirer le rivage découpé et ses rochers aux formes si originales.
De site remarquable en site remarquable
Il est très difficile de rédiger un compte-rendu de ce tour tant les mots dithyrambiques utilisés pour décrire les beautés rencontrées lors d’une étape doivent être réutilisés pour l’étape du lendemain. Ainsi l’étape Lannion – Saint Pol de Léon aura ravi chacun. Au programme : les grandes plages comme celle de Saint-Michel-en-Grève, les détours pour aller découvrir la pointe de Primel, le long contournement du bras de mer arrosant Morlaix, la visite de Carantec auront été les moments forts de cette journée. Il faut dire que les magnifiques panoramas marins offerts par les sites du « château du Taureau » et « la chaise du curé » à Carantec auront fait le bonheur des cyclos-photographes grâce à un soleil généreux sinon en température du moins en éclat.
Une aventure humaine inoubliable
Les 1.000 premiers km de ce tour de la France cyclotouriste viennent d’être bouclés (le 16 juin) après la visite de la très belle cité de Roscoff. Le lecteur saura néanmoins que les participants ont pédalé en moyenne sur ce premier tiers du Tour de l’Hexagone 120 km par jour et franchi 1.000 m de dénivelée. Le plus important réside toutefois dans le climat qui règne au sein de cette collectivité réunie pour un mois : une ambiance formidable tant au sein du groupe qu’avec les organisateurs aux petits soins pour nous, une absence de soucis mécaniques graves, d’accidents, de chutes, permettent de dire haut et fort que cette première partie du Tour de l’Hexagone a tenu toutes ses promesses pour le plus grand plaisir de tous. Les impressions sont positives et même plus que cela : la disponibilité, l’efficacité, la gentillesse de l’équipe encadrante y est pour beaucoup. Elle parvient même à rassurer ceux qui se posent des questions sur leur capacité à accomplir ce défi. La sympathie, l’entente et la solidarité qui s’est constituée en l’espace de quelques jours au sein du groupe d’une trentaine de cyclos permet d’ores et déjà d’envisager que cette première édition sera un succès.
Texte : Bernard Chareyron
>La présentation du Tour de l’Hexagone sur le site ffct.org