« On a roulé jusqu’en Iran ! Un voyage à vélo de 7 000 km »

Un voyage à vélo de 7 000 km entre la France et l’Iran pendant presque neuf mois. Ce film retrace toute l’histoire de ce périple entre Paris et Téhéran à vélo.

Pour Florian et Stéphane, le cyclotourisme est un moyen incroyable de voyager à travers le monde. Et vous allez découvrir dans ce reportage les avantages comme les inconvénients de partir explorer le monde à vélo. 

Rencontre avec Florian alias Flonomade

Comment est né ce projet de voyage à vélo ?
Depuis très jeune, je rêve d’un grand voyage. De partir découvrir d’autres paysages, d’autres cultures et surtout de vivre l’aventure. Mais jusqu’à mes 27 ans, je n’ai jamais eu l’occasion de voyager. Pendant la majeure partie de ma vie c’était parce que je n’avais pas les moyens financiers…

Puis une fois dans la vie active, c’était le temps qui me manquait. Et un jour, je me rends compte que le temps passe vite et que si je ne réalise pas mon rêve, je vivrais toute ma vie avec ce poids sur la conscience que je ne pourrai accepter. Je décide de tout plaquer, travail, appartement, je vends mes affaires et dans la foulée je demande à mon pote d’enfance s’il veut partir avec moi.

À mon grand étonnement il me dit « oui », sans l’ombre d’une hésitation. Nous voici lancés dans la préparation de notre voyage. Durant cette préparation, nous réalisons que certains traversent la terre à vélo, ce que j’ignorais totalement, et ce genre de voyage nous faisant clairement rêver.

Découvrir le monde, sans se presser, d’une manière écologique et économique. Tout ça était très flou pour nous mais nous le faisons. Nous attendons le début du printemps 2018 pour partir lorsque les conditions météorologiques ne peuvent que s’améliorer à la hausse.

 

Vous êtes dans le film un binôme, pouvez-vous nous parler de votre compagnon de route ?Je connais Stéphane depuis que nous sommes au collège et depuis nous avons toujours été de grands amis. Nos parcours ont été très différents. Je me suis lancé dans une carrière de biologiste et lui était éducateur sportif dans un club de volley et travaillait aussi dans un collège.

Notre point fort est aussi notre faiblesse. Nous sommes tous les deux, quasiment des opposés. Stéphane est plutôt excentrique alors que je suis plutôt simple et réservé. Il aime les choix calculés alors que j’agis plutôt de façon instinctive. Nous avons des visions complètement opposées sur beaucoup de sujets et nous passons énormément de temps à débattre.

Mais ces différences font que nous avons toujours deux solutions face à un problème donné, donc deux fois plus de chance de ne pas galérer. Durant ce voyage à vélo, nous avons eu beaucoup de désaccord mais tout ça a plutôt été constructif pour le bon déroulé de celui-ci.

 

Quel est votre rapport au vélo ? Avez-vous toujours été un cycliste, avez-vous été dans un club ?
J’ai appris le vélo très jeune et j’en ai toujours fais régulièrement lors de mes déplacements quotidiens (école, travail, course). J’aime le vélo pour le côté pratique, je l’aime comme outil mais pas forcément comme objet de récréation ou de compétition. D’ailleurs je ne me suis jamais considéré comme un cycliste et aujourd’hui je ne me considère pas non plus comme un cyclotouriste.

 

Pourquoi avoir choisi d’aller en Iran ?
L’idée de départ était d’aller jusqu’en Asie du Sud-Est, mais après quelques semaines sur les routes à courir après le temps pour arriver là-bas avant l’hiver nous avons décidé de nous retirer ce stress.

Le nouvel objectif était de pédaler dans cette direction jusqu’à ce que nous soyons rassasié de notre voyage. Le parcours que l’on a réalisé est faisable en deux ou trois mois par quelqu’un qui veut manger des kilomètres. Nous l’avons fait en neuf mois.

L’Iran était sur notre route, nous aurions pu le contourner en prenant le bateau, mais nous avons décidé d’y aller. Les médias nous mettent dans le crâne que ce pays est dangereux et que c’est un pays à éviter mais toutes les personnes qui y sont allé nous on dit que c’était presque magique. Et ils avaient raison, nous avons adoré. Les Iraniens sont vraiment bienveillants et ils aiment rencontrer des touristes.

 

Votre voyage doit être émaillé de souvenirs ? Des bons comme des moins bons ?
Un tel voyage est un accélérateur de vie. Chacune de nos journées sont rythmées par des rencontres, des galères et des découvertes. Nous avons vécu plus de choses en neuf mois que dans toute notre vie confondue. Tous ces souvenirs que l’on a créés, qu’ils soient positifs ou négatifs, nous ont construit. L’environnement qui nous avait conditionné depuis notre naissance était un monde de surstimulation où nous sommes sans cesse sollicités, un monde de jugement qui nous limite dans notre épanouissement. L’information est surabondante et ne nous permet plus de réfléchir par nous-même et de devenir nous-même à 100 %.

Les souvenirs que l’on a construit en dehors de tout ça, nous a permis d’étendre notre vision du monde et nos croyances. Ces souvenirs ont chacun contribué à nous faire devenir ce que nous sommes aujourd’hui.  

Les rencontres sont un point important du film, quelles furent les plus marquantes ?
Toutes les personnes qui nous ont ouvert leurs portes ont eu une attitude altruiste envers nous. Elles nous donnent sans attendre quoi que ce soit en échange.

Toutes ces personnes nous ont marquées de par leurs bienveillance et leur côté parfois maternel. Avant de partir en voyage, nous ne savions pas que ces situations pouvaient arriver mais finalement elles nous tombaient dessus de façon totalement aléatoire. Quelques échanges sur le bord de la route, puis on nous invitait à manger à la maison puis à dormir au chaud. J’ai aimé ces rencontres car tout le monde a une histoire à raconter, et ces personnes avaient souvent des histoires amusantes, ou parfois poignantes.

Certains des pays que l’on a traversés ont été le théâtre de guerres ou d’autres choses terribles ces dernières décennies ce qui a profondément marqué les populations.

Je pense que ces personnes-là sont plus aptes à aider d’autres personnes. Parce qu’elles ont connu la misère, ce qui est bien loin de notre vie calme et paisible en France. Parfois nous ne comprenions pas tout car la communication pouvait être limitée par la langue. Mais la plupart du temps, il était possible de communiquer sur des choses simples.

 

Avez-vous de nouveaux projets ?
Après notre retour en France, Stéphane est reparti de son côté en Australie pour aller y travailler et il y est toujours. De mon côté je suis parti découvrir l’Asie du Sud-Est où j’explore chaque région avec un petit scooter que j’ai acheté sur place.

J’ai développé plusieurs activités en ligne car il était primordial que j’y parvienne pour continuer à vivre mon rêve. J’ai par exemple créé une boutique en ligne (www.geotrappeur.com) où je mets à disposition des produits artisanaux que je vais directement chercher dans les pays concernés. 

 

Retrouvez l’univers de Florian sur les réseaux sociaux :

Sa chaîne Youtube : https://www.youtube.com/channel/UCdsNjUF_CKwe5O7INApbqSg

Son compte Instagram : https://www.instagram.com/flonomade/

Texte : Jean-Pierre Giorgi – Photos et vidéos : Flonomade
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