Notre voyageur boursier en bave en Inde !
Des nouvelles fraîches depuis Haridwar après une semaine placée sous le signe de la distance parcourue avec 1 100 km roulés pour partie à vélo, pas mal en camion et beaucoup trop de trains. Et un retour dans le 17e pays du voyage, l’unique et si particulier « délireland »…
La frontière entre les deux pays étant fermée dans le sens Népal-Inde dans l’ouest népalais, j’ai été obligé de piquer au sud plus tôt que ce que j’espérais pour passer la frontière au niveau de la ville de Sonauli.
Le Népal aura indubitablement été un coup de cœur du voyage, notamment grâce au tour des Annapurnas avec les amis et ma rencontre avec l’Everest, et ce malgré la difficulté des pistes. Au Népal la terre n’est ni plate ni ronde ; au Népal la terre monte ! Penrose ici ne s’est pas contenté d’un escalier mais semble avoir été en charge de la construction de toutes les routes du pays!
Le soleil y tape fort et me permet de parfaire ma technique de lavage des vêtements par exposition à l’astre de feu. Je ne peux que constater la terrifiante propension qu’ont mes chaussettes à attirer les mouches… Je crois qu’à ce stade le soleil seul ne suffit pas et il va me falloir faire usage d’un bout de savon !
S’ensuit le passage de la frontière entouré d’un groupe de moines bouddhistes et me revoilà dans« délireland »… Enfin encore faut-il passer le fonctionnaire Indien bedonnant qui me semble avoir consacré plus de temps au brushing des poils de ses oreilles qu’à l’apprentissage de la maîtrise de l’ordinateur qu’il a entre les mains ! Et me revoilà dans la fourmilière humaine qu’est l’Uttar Pradesh, région la plus peuplée d’Inde avec ses 250 millions d’habitants et sa densité de 1 000hab/km² égale à celle de l’Île-de-France.
L’Inde, une grande déception !
Je ne vous cache pas être déçu de ne pas pouvoir pousser plus à l’ouest dans le Népal. Le regard que je pose sur l’Inde me désole, il va à l’encontre de tout ce que j’espérais que mon voyage m’apporte.
Pour me préserver et tenter de faire la paix avec l’Inde dans les dix-huit jours qu’il me reste à y passer je vais essayer de sortir le plus rapidement possible de l’Uttar Pradesh et de me rapprocher des montagnes du nord. Courage, fuyons !
Et là commencent les emmerdes… Tous les trains sont remplis, je ne peux que m’avancer de 270 km en prenant un train qui partira avec trois heures de retard sur l’horaire initial et arrivera 13 h après à destination avec un retard de 7 h…
Beaucoup de monde et d’immondices… « This is India »
Je renoue avec les délires « délirelandais », la myriade de passagers qui dorment dans la gare à même le sol, les moines qui font leur lessive sur les rails entre les plateformes, et, sortant me dégourdir les jambes au milieu des voies pendant l’une des nombreuses heures d’arrêt de mon train, vois un agent d’entretien vider les poubelles directement sur les rails. « This is India ».
Les 270 km ont été longs. Il paraît que si on vient en Inde avec de la patience on la perd et si on y vient sans, on l’acquiert. Je ne sais pas avec quoi j’y suis venu si ce n’est mon vélo.
Je renoue aussi avec l’utilisation de la moustiquaire la nuit, le touche-touche avec les motos et les rickshaws dans les embouteillages urbains, les voitures, motos et tracteurs à contresens sur la voie rapide et ces putains de klaxons…
Mais il y a du bon aussi, je me refais des (une) journées vélo avec un nombre de kilomètres à trois chiffres (102, il y a bien trois chiffres !) dans la plate vallée du Gange ce qui fait plaisir après presque deux mois à galérer sur les pistes népalaises. Et, pour fuir plus rapidement la région, je fais du stop qui, cette fois, fonctionne super bien et me voilà embarqué dans un camion pour les 500 km restant !
2 commentaires
Vouloir voyager comme un clochard sans budget et se plaindre du pays voilà une attitude bien neocoloniale !
Je suis désolée que l’Inde ne se présente pas bien et comprends l’agacement des klaxsons.
J’espère que les prochaines étapes seront meilleures