Le canal des 2 mers à vélo, de l’Atlantique à la Méditerranée : jour 4, de Toulouse à la mer
Quand j’aurai quitté le département de la Haute-Garonne, la piste se résumera au chemin de halage avec ses imperfections, ses racines, de la boue. Le VTT s’impose pour profiter pleinement du voyage. L’enjeu en vaut très largement la peine. J’ai suivi plusieurs fois cet itinéraire, je ne l’ai jamais regretté !
Changement de climat
Insensiblement, nous passerons dans le climat méditerranéen. Température, ensoleillement, vents prendront un autre visage. La végétation suivra le changement, les cultures aussi, même si la vigne reste bien présente. L’architecture, les villages se modifieront. Les maisons se serreront les unes contre les autres pour faire face aux vents.
Changement d’époque
Pour saisir toute la richesse du canal du Midi, il faut faire un bond en arrière, revenir au XVIIe siècle. Mesurer l’ampleur du chantier, les problèmes techniques que Pierre Paul Riquet et ses équipes ont dû résoudre. Le premier, l’essentiel, fut le problème de l’eau. Un canal est plein d’eau, ça se voit, mais cette eau d’où provient-elle, comment se renouvelle-t-elle ? Pas de sources, pas d’affluents et surtout pas au Seuil de Naurouze, au point le plus élevé du canal. Car le canal du Midi est un canal à bief de partage des eaux qui s’écoulent donc vers la Méditerranée et vers la Garonne et l’Océan. Le génie de Riquet fut donc de capter des eaux dans la Montagne Noire, les stocker et les acheminer vers le seuil de Naurouze. Il faut aller à la rencontre de ces « sources » là-haut, dans la montagne. Le VTT sera alors indispensable mais l’itinéraire roulant. C’est une variante à laquelle je vous invite. Rendez-vous au seuil de Naurouze à 48 km de Toulouse. C’est là que débouche la Rigole de la Plaine que je remonte jusqu’à Revel. Au prix d’une rude montée, la piste cyclable offre une superbe vue sur le lac de Saint-Ferréol où sont stockées les eaux qui arrivent de la Montagne Noire par la Rigole de la Montagne et la Voûte de Vauban au village des Cammazes que je rejoins par la route. Le parcours le long de la rigole, souvent dallée de belles briques rouges, est pratiquement plat, à l’ombre des arbres. Une halte au lac du Lampy et c’est l’arrivée à la prise d’eau de l’Alzeau où les eaux du ruisseau sont en partie captées. La balade se termine, je rejoins le canal par la route après un passage par le village de Saissac et la descente sur Montolieu -le village du Livre.
Dès lors, je reprends le chemin de halage et atteins la Pointe des Onglous, terminus du canal dans les eaux de l’étang de Thau. Une dégustation d’huîtres et de moules s’impose alors… Si vous souhaitez effectuer une variante, peu après le Somail, on peut s’échapper vers Narbonne et par le canal de la Robine rejoindre la mer à Port-la-Nouvelle sans oublier un petit détour vers le village de Gruissan.
Mes coups de cœur
Chaque écluse a un ou plusieurs sas et les maisons éclusières ont leur histoire et leur charme… Parmi elles, les neuf écluses de Fonsérannes près de Béziers.
Les ouvrages d’art sont prodigieux avec des ponts-canal, des aqueducs,des épanchoirs comme le tunnel du Malpas ou encore les ouvrages du Libron à Vias. Le seuil de Naurouze n’est pas en reste côté agrément visuel avec le bief de partage des eaux, l’obélisque, l’allée de platanes… Vous adorerez également les villages perchés sur les collines du Lauragais comme Avignonet, Montferrand…
Le plan d’eau de Castelnaudary vous comblera comme il m’a comblé. Carcassonne et sa cité Le Somail, le Pont Saint Marcel ou Pont Neuf du Somail 1773, la chapelle, la librairie de livres anciens et un musée du chapeau, etc., voilà encore des lieux sublimes. Ne manquez pas non plus Capestang avec la collégiale et l’ex-château des archevêques de Narbonne. Mais il y a aussi Béziers – patrie de Pierre Paul Riquet, Agde et Sète.
Voilà, vous pouvez désormais vous inspirer de ce périple pour réaliser le vôtre, celui qui contribuera, comme moi, à cultiver ma passion du vélo et celui de la découverte !