L’ « Ultra des 3 merveilles » au féminin
C’est enfant que Marie débute le vélo par le biais du VTT pour accompagner son père sur les sentiers mayennais chaque les dimanche matins. Il y a cinq ans, elle passe sur la route sous l’impulsion de son conjoint passionné de vélo depuis toujours. Une passion était en train de naître…
Dans sa découverte, elle expérimente différentes pratiques : le pignon fixe, le vélo de route en allongeant progressivement les distances, les premiers voyages sur la Loire à vélo, les voyages à vélo en famille. Elle a aussi tenté l’expérience en club FFC, quelques cyclosportives, ses premiers cols dans les Pyrénées, puis plus récemment le gravel retrouvant ainsi les sensations du VTT.
En parallèle, elle découvre le monde de l’ultra-distance au travers de lectures, de podcasts, de récits, ce qui l’a amené à la FFCT et aux BRM organisés dans la région pour finalement participer à 2 éditions de la Born to Ride en 2018 et 2019 organisée par Chilkoot.
Comme elle aime à le rappeler, « j’ai ainsi découvert de nouvelles sensations de dépassement de soi, de pratique plus extrême, de liberté. Cette pratique devient alors presque addictive, elle concourt à développer la confiance en soi et amène à de belles rencontres mais aussi à la découverte de jolies régions sans trop d’esprit de compétition ! »
Rencontre avec Marie Couanon
Les femmes et le vélo ?
Réalisant que les femmes étaient très peu présentes dans le milieu du vélo et sous l’inspiration de clubs parisiens, j’ai lancé un collectif féminin il y a bientôt 3 ans, le Women Ride Nantes avec cet objectif de faire découvrir la pratique du vélo de route aux femmes, sans compétition, pour progresser ensemble et à leur rythme. Nous sommes de plus en plus nombreuses et nous roulons tous les jeudis soirs ! C’est au sein de ce collectif, qu’à mon tour j’ai donné envie à d’autres femmes de se lancer sur la pratique de l’ultra-distance. C’est ainsi que je leur ai proposé de participer à l’ultra des 3 Merveilles, sur le parcours de la véloscénie, permettant ainsi de commencer progressivement et en groupe à toucher l’esprit de l’ultra-distance.
Au départ des trois merveilles
Nous étions donc 5 femmes au départ du Mont Saint Michel après 3 mois de préparation pour aller au bout de l’aventure : 3 sorties minimum par semaine, allongement des distances, enchaînement de plus longues sorties sur 2 jours, participation à un BRM 150 avec le Vélo Club Sébastiennais, soutien du vélociste Petit Platal pour la préparation de nos vélos. Nous avions également étudié en amont le parcours, préparé nos étapes, partagé nos bons conseils sur l’équipement. Nous étions prêtes le jour J avec un peu d’appréhension pour celles qui tentaient l’aventure pour la toute première fois.
La première journée fut sans doute la plus difficile, 185 kms pour rallier Le Mêle sur Sarthe avec quasiment tout le dénivelé de l’épreuve nous imposant des pauses plus fréquentes pour nous ravitailler, reprendre des forces et rebooster le moral des troupes ! Nous avons ainsi pu découvrir le patrimoine normand majoritairement en voies vertes, grimper à Mortain pour le déjeuner, rejoindre les organisateurs pour un ravito surprise au sommet de la cité médiévale de Domfront ou encore s’arrêter à Carrouges avant de parcourir les derniers 50 kms de nuit avec quelques petites pannes d’éclairage pour pimenter la fin de journée.
Des paysages magnifiques
Après quelques heures de sommeil, nous sommes reparties pour la seconde étape de 190 kms, à la découverte du splendide parc naturel du Perche, profitant du marché de Nogent le Rotrou et ralliant Chartres en fin de journée pour admirer la cathédrale. Nous terminerons l’étape de nuit pour rejoindre Rambouillet, apercevant pour certaines quelques kangourous dans la forêt !
Au lendemain matin, il nous restait 70 kms à parcourir pour rallier le Château de Versailles puis la Tour Eiffel. Il régnait une ambiance de vive excitation, « Vous vous rendez compte, on va le faire ! ». La matinée sera très plaisante dans la vallée de Chevreuse, avalant les kilomètres avec beaucoup plus de facilité, croisant des centaines de cyclistes et ce sous un beau soleil. L’arrivée dans Paris sera royale, routes quasiment fermées en raison de l’arrivée du tour de France le jour-même, finish sur les bords de seine avec vue sur la dame de fer. Les organisateurs nous attendaient sur le champs de Mars, satisfaction à son comble, larmes de joie, fière que cette équipe ait été jusqu’au bout.
Finalement, nous avons été très chanceuses quant à la météo, passant entre les gouttes, seulement 3 crevaisons au compteur, pas d’ennui mécanique à déclarer, des records de kilomètres parcourus pour certaines, une solidarité et des amitiés renforcées, la force du groupe faisant oublier les douleurs et le dénivelé, en espérant secrètement leur avoir transmis le virus de ce type de pratique !