Flâner dans la Baie de Morlaix

Nous vous invitons à flâner dans la Baie de Morlaix (Finistère) en suivant la Vélomaritime. Trois jours suffisent à peine, tant il y a à découvrir !

Ce programme en trois jours permet tout de même de prendre son temps, d’apprécier les paysages de bord de mer et les bons produits de la région, de marcher sur le chemin des contrebandiers, de visiter et même de prendre le bateau. Nous irons donc de Locquirec à Carantec, une centaine de kilomètres par la Vélomaritime, une vingtaine à vol de mouette. C’est dire que la côte est découpée et la baie profonde.

De pointe en pointe


Ma balade commence sur le port de Locquirec après une descente rapide depuis la chambre d’hôtes qui m’a accueilli hier soir. Depuis la route, la vue est saisissante, le regard se porte à l’infini vers l’horizon lointain.

La pointe de Locquirec se découvre à pied à l’extrémité de la presqu’île qui abrite la petite ville dont les belles maisons s’accrochent à la pente. Son église charmante avec son clocher Renaissance est la première église bretonne sur le parcours.

Pour cette première journée, ce premier contact, j’irai de pointe en pointe, de Locquirec à Plougasnou, 25 km environ de route en corniche avec vue sur la mer. Îlots rocheux, petites îles et quelques plages intimes se succèdent.

Depuis la route, la vue est saisissante !

Genêts, digitales pourpres apportent de belles notes de couleur. Plus loin, l’enclos de Saint-Jean-du-Doigt mérite le détour.

L’enclos de Saint-Jean-du-Doigt.

Il est temps d’avertir que le parcours est rarement plat. Montées et descentes se succèdent sans temps mort, jamais très dures, jamais très longues. Pourtant, à la Pointe de Primel, il y a du pourcentage ! La Vélomaritime redevient même sentier l’espace d’un court raccourci. J’ai beaucoup évoqué la mer mais ici, la Bretagne est légumière. Les champs d’artichauts sont en pleine production à côté des choux-fleurs qui semblent en fin de saison.

Arrivée en douceur à Le Diben, où je déjeune, avant de rejoindre le port et d’embarquer en direction du château du Taureau. Le château planté sur un rocher veille sur la baie de Morlaix depuis le XVIe siècle avec ses airs de Fort Boyard. Les ennemis ? Les Anglais, bien entendu et l’architecte qui l’a amélioré un siècle plus tard ? Vauban, bien entendu !

Le château du Taureau et ses airs de Fort Boyard.

 

Plougasnou – Morlaix – Carantec


Cette courte étape est riche en visites et une très longue histoire, du  Néolithique au XVIIIe et retour au XXIe siècle.

De Saint-Samson à Terenez, de magnifiques vues sur les îlots de la Baie de Morlaix et les plages, s’offrent au regard. Peu après le port de Térénez, le grand cairn de Barnenez est une plongée dans le Néolithique (4 500 à 3 500 ans avant J.-C.) : 75 m de long, 20 à 25 m de large, 9m de hauteur à l’origine.

Ses longs couloirs et ses chambres étaient des espaces funéraires.

Je quitte les bords de mer pour rejoindre Plouezoc’h. Courte halte photo devant l’église (XVIIe siècle) avec son clocher à deux étages de cloches et sa croix « hosannière ».

Morlaix, au fond de sa baie, n’est plus très loin. Difficile de manquer la vue sur le viaduc. Difficile d’atteindre son premier étage au bout des escaliers des venelles qui y conduisent.  Puis j’atteins le « spot » pour la photo au bout d’autres escaliers – il faut bien avaler les 58 m de hauteur de l’ouvrage (292 m de long).

Le viaduc de Morlaix vu du haut des venelles.

Morlaix c’est aussi La Manu, la Manufacture du tabac, créée par Louis XV et définitivement fermée après avoir occupé près de 1 800 personnes. Elle est récemment (juillet 2024) devenue l’Espace des Sciences, un espace entre patrimoine industriel et culture scientifique. La salle des machines et des Hommes avec les dernières machines de production encore en place, explore la corrélation entre l’évolution des conditions de travail et les avancées technologiques. Bien entendu, l’apologie du tabac n’est pas à l’ordre du jour et l’exposition : « Le tabac, du remède au poison » explore l’histoire de la nicotiana tabacum.

Je pourrais passer des heures dans l’espace sciences mais l’orage menace. Je file à Carantec par la route de la Corniche qui longe la rivière de Morlaix, rive gauche. Le tonnerre gronde à Locquénolé alors qu’une longue côte m’amène au sommet de la colline et à Carantec, plantée sur son promontoire rocheux dominant la baie de Morlaix. Un emplacement idéal pour les belles villas, face à la Manche, ses multiples îles et ses plages de sable.

De la Pointe de Pen Al Lann à la Brasserie Graphique


Le lendemain matin, j’abandonne le vélo pour suivre le sentier qui conduit à la Pointe de Pen Al Lann. Après les ateliers ostréicoles, le chemin grimpe et les perspectives sont nombreuses sur l’île Louët et le château du Taureau.

L’île Louët vue depuis la Pointe de Pen Al Lan.

Toujours à pied, direction le marché où légumes et poissons sont à l’honneur. Un réparateur de vélo et son vélo cargo sont prêts à secourir les cyclistes en panne. L’enseigne Brasserie Graphique attise ma curiosité. Pierre-Yves Jaouen, brasseur, créateur de bière m’apporte l’explication. Son idée : conjuguer le savoir-faire du brassage de bière et la créativité des artistes qui exposent leurs œuvres dans cette brasserie, galerie d’art. De la bière à l’étiquette, brasseur et artistes collaborent étroitement pour créer des bières originales à partir de produits sains et bio, produits en Bretagne.

L’île Callot, la balade incontournable

L’ïle Callot est au bout d’une chaussée submersible.

Retour sur le vélo pour la balade incontournable où se croisent piétons, cyclistes et quelques véhicules des ostréiculteurs. Île à marée haute, presqu’île à marée basse, l’île Callot est au bout d’une chaussée submersible longue de 800 m. À nous de profiter de son charme, propre à une île. La balade à vélo s’achève à la chapelle Notre-Dame de Callot, ensuite c’est à pied ou la serviette sur la plage.

De retour sur le continent, m’attend une dernière « formalité » : une dégustation d’huîtres chez Les Huîtres de l’île Blanche de la famille Ven.

Finir un voyage devant une assiette d’huîtres, avec vue sur la mer et le Léon… j’ai connu pire ! 

Texte et photos : Georges Golse
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