Parmi les dernières parutions, le récit de Lily Serguéiew, plus exactement des extraits de ses carnets de voyage, agréablement illustrés de dessins de l’auteur et de quelques photos à valeur documentaire mais qui n’ont pas la force du dessin.

Née à Saint-Pétersbourg en 1912, Lily arrive à Paris avec ses parents en 1917 ; devenue journaliste, la jeune femme a la passion du voyage, à pied d’abord avec un périple Paris-Varsovie et ensuite à bicyclette. Mais son rêve de rejoindre Saïgon s’arrêtera en Syrie, alors que la Seconde Guerre mondiale commence à déchirer le monde.

Il y a bientôt un siècle, le réseau routier est peu développé, et il faut courage et abnégation pour affronter seule les chemins d’Europe centrale. Le désir de la voyageuse n’était pas tant d’aligner des kilomètres que de rencontrer la population : « J’avais une ambition : connaître les pays que je traversais, non par leurs villes, mais par leurs bourgades : par le paysan, par sa vie profonde, secrète, étroitement liée au sol, fidèle à ce passé que notre civilisation occidentale tue. […] Cette ambition n’a pas été déçue ».

Les dangers ne sont pas inexistants mais minimes, de rares mauvaises rencontres, une demande en mariage évitée ; et bien entendu il y a les inévitables tracasseries administratives pour obtenir un visa, une autorisation… ce qui est toujours d’actualité. En revanche les marques d’hospitalité et d’humanité jalonnent le parcours, c’est toujours bon pour le moral.

Artisans Voyageurs Éditeurs • Collection « Les Vélocipédiques » • 250 pages • Paru en juillet 2025 • 15 €