Découverte de la Véloccitanie
Les divers territoires traversés découpent naturellement l’itinéraire en six étapes, chacune ayant son caractère, son patrimoine naturel et culturel.
Du riche passé industriel aux loisirs d’aujourd’hui, en passant par l’héritage culturel et la rencontre avec la nature, 240 kilomètres de « petits bonheurs » comme le promettent les créateurs de l’itinéraire.
Les étapes
- Seuil de Naurouze – Revel (38 km)
- Revel – Castres (32 km)
- Castres – Mazamet (22 km)
- Mazamet-Saint-Pons de Thomières-Bédarieux « PassaPaïs », (80 km)
- Bédarieux – Béziers (69 km)
Passa Païs, l’étape reine
Mazamet-Saint-Pons de Thomières-Bédarieux (80 km)
Longue de près de 80 km, revêtue de sable compacté, large de 2 à 3 m, la Voie verte du Haut-Languedoc, de Mazamet à Bédarieux est dédiée aux véhicules non motorisés. Tracée sur une ancienne voie ferrée, elle comporte de nombreux ouvrages d’art, ponts et tunnels éclairés qui font la joie des enfants. Elle se prête au voyage en famille, les enfants se régalent.
Côté paysages, la Voie Verte traverse le Parc naturel régional du Haut-Languedoc dans les vallées des trois rivières : le Thoré, le Jaur et l’Orb que divise la ligne de partage des eaux Atlantique-Méditerranée.
En traversant le tunnel de près de 800 m sous le col de La Fenille, nous passons du versant océanique au versant méditerranéen… d’où le nom occitan PassaPaïs, Passe Pays.
- Tunnel du col de La Fenille (photo de Francis Touzeau).
Nous passons ainsi des paysages de la montagne Noire et du plateau d’Anglès qui encadrent la vallée du Thoré aux paysages de l’Espinouse et du Caroux.
Presque encerclé par les eaux du Jaur, sur un socle rocheux, on ne peut manquer le village d’Olargue que domine l’ancien donjon du château médiéval. Il faut y grimper depuis le Pont du Diable (XIIe siècle) pour bénéficier d’une superbe vue panoramique. La Voie verte passe ensuite sur le pont type Eiffel, une autre époque !
- Le village de Olargues.
- Dans les gorges d’Héric.
Je ne peux rouler dans la région sans aller dans les gorges d’Héric. Depuis Mons, on remonte jusqu’au hameau d’Héric par une petite route ouverte aux piétons et cyclistes, en suivant le ruisseau, ses cascades et piscines…
Comme il n’y a pas que le vélo dans le voyage, plusieurs visites sont incontournables :
- le musée départemental du textile à Labastide-Rouairoux, installé dans une ancienne manufacture
- le musée de la cloche et de la sonnaille dans l’ancienne gare d’Hérépian, consacré à l’histoire de la Fonderie Granier. On mesure le travail et le savoir-faire qu’exige la réalisation d’une simple sonnaille ou grelot ! Sans parler de la création des cloches, petites ou grosses.
- la grotte de « La Fileuse de Verre » près de l’ancienne gare de Courniou. Le site permet une halte et la visite révèle des concrétions minérales assez exceptionnelles.
Mais avant d’en arriver là…
Seuil de Naurouze – Revel (38 km)
Le voyage commence au Seuil de Naurouze, au bief de partage des eaux du canal du Midi. Le génie de Riquet fut bien d’amener là les eaux de la montagne Noire qui vont alimenter le canal. Depuis le lac de Saint-Ferréol, elles arrivent par la Rigole de la Plaine que nous remontons jusqu’à Revel par le chemin de halage, au cœur du Lauragais.
Revel – Castres (32 km)
Avant de quitter Revel, j’ai pris plaisir à revoir le cœur de la bastide. Tous ce qui fait le charme des bastides est là, sur la place centrale : la halle, le beffroi, les galeries où se mêlent brique, bois et pierre. Il serait toutefois dommage de ne pas grimper jusqu’au lac de Saint-Ferréol où sont stockées les eaux captées dans la montagne.
À Durfort, au prix d’un petit crochet, le musée du cuivre fait revivre le dur travail des dinandiers.
À Sorèze, je découvre l’Abbaye-école, ancienne abbaye bénédictine du VIIIe siècle qui abrite le musée des tapisseries de Dom Robert.
Un beau moment de poésie et de nature que j’ai prolongé au cours d’une visite des Jardins de l’Ange dans le parc du château de Verdalle. Vingt-trois jardins à thème, véritables tableaux vivants, invitent à la rêverie et à l’émerveillement. Des milliers d’essences, plus de 350 espèces de rosiers enivrants et des arbres centenaires…
- L’abbaye-école.
- Les Jardins de l’Ange.
Castres – Mazamet (22 km)
À Castres, le musée Goya, récemment rénové, abrite une riche collection tableaux de grands maîtres espagnols tels que Goya, Velázquez, Pacheco ou Picasso.
Plus gourmand, je découvre les nougatines castraises de la boutique Les Chocolats de Josépha. Un mélange subtil d’amandes et de caramel, selon une recette vieille de plus d’un siècle.
À Mazamet n’est pas très loin. La Voie verte traverse le plateau calcaire semi-désertique du causse de Caucalières et Labruguière. Surprenant !
L’arrivée sur Mazamet réclame une grande vigilance sur deux kilomètres de voie partagée. À éviter avec des enfants un jour de semaine !
Me voici au pied de la montagne Noire couverte de forêts. On pourrait passer des heures à apprendre et à jouer au musée du bois et du jouet. « De la forêt à l’arbre… de l’arbre au bois… du bois au jouet ».
Après la nougatine castraise, je vais déguster le Meslat de Mazamet. Qu’es aquo ? Patrick Mouret et Stéphane Bonnet, tous deux membres de la Confrérie du Melsat de Mazamet me font découvrir ce boudin blanc du Tarn, à base de mie de pain, d’œuf, de lait et de gras et maigre de porc mis dans un boyau selon une vieille recette. Il s’invite en entrée froide ou bien coupé en tranche et passé à la poêle.
Et pour finir…
Bédarieux – Béziers (69 km)
Retrouvons-nous à Bédarieux. Auprès de l’office de tourisme je découvre les produits du terroir en vente dans la boutique. Les sacoches sont un peu petites pour contenir vins, terrines animales et végétales, confitures, crème de marron, farine de châtaignes, huile d’olive, vinaigre, condiments, sans oublier le pois chiche de Carlencas et le Biscotin de Bédarieux, un biscuit sec selon une recette locale ancienne…
Désormais la Véloccitanie tourne le dos à la montagne. Cap sur la Méditerranée, la vigne a pris la place des forêts. Retour sur le canal du Midi et des ouvrages remarquables : le tunnel du Malpas creusé sous une colline pour faire passer le canal, les neuf écluses de Fonseranes à Béziers. Vous pourrez monter à l’oppidum d’Ensérune et découvrir l’étang asséché de Montady et achever le parcours sur les allées Paul Riquet à Béziers.
(Nous n’avons pas reconnu cette étape, certaines portions sont en cours d’aménagement.)
Pour aller plus loin
Cet itinéraire est un couloir qui s’ouvre sur tant de routes et de paysages à parcourir. Quelques suggestions :
- depuis le lac de Saint-Ferréol, puis Les Cammazes et la Voûte Vauban, on peut remonter aux sources du canal à la prise d’eau de l’Alzeau en suivant la Rigole de la montagne (gravel ou VTT recommandé).
- à Mazamet, les grimpeurs ne manqueront pas l’ascension du pic de Nore et ses 1211 m.
- les plus sportifs ou chasseurs de cols ne résisteront pas à s’attaquer aux massifs de l’Espinouse et du Caroux depuis le cité thermale de Lamalou les Bains. Pour les chasseurs de cols, je signale le Malpas, un col au-dessus du tunnel (50 m), troisième col de l’itinéraire après ceux de Naurouze (194 m) et de La Fenille (489 m).
- Et pourquoi pas, revenir au seuil de Naurouze en suivant le canal du Midi depuis Béziers.
Bonne balades en Pays d’Oc.