BOLIVIE : Uyuni – San Pedro d’Atacama Chili
*À suivre.
Traversée du sud Lipez
Version courte.
488 kilomètres
10 jours d’autonomie
Ratio 60/40 Vélo/poussage
Piste : Sable, cailloux, tôle ondulée
Vent
Paysages magnifiques
Jamais été aussi contents de retrouver le goudron..
En détail.
Nous quittons Uyuni un jour de marché. Une dernière fois, nous nous imprégnons du bruit, des couleurs, des odeurs. Devant nous le désert d’Atacama, la traversée du Sud Lipez. Nous partons pour une dizaine de jours en autonomie. Dans les bagages, du thon, de la confiture, du miel, des gâteaux, des pâtes…. Et 54 pains. Pour l’eau, nous transportons 2-3 jours (8 litres chacun).
La piste qui nous conduit à Villa Alota est très roulante. Nous effectuons les 160 km en 2 jours. A notre droite le désert, à notre gauche le désert. De temps en temps des rochers sculptés par le vent et le sable. Cela nous fait de bons endroits pour nous protéger du vent le soir venu. Alors que nous ne sommes qu’à 50 kilomètres de la frontière Chilienne, nous bifurquons plein sud, après le paso Caquella.
D’entrée nous sommes confrontés à ce qui nous attend. Du sable et des cailloux. Nous poussons les 2 premiers kilomètres pour atteindre les pentes d’un petit col. Les cailloux pointus de la piste découpent nos pneus…. Par contre de l’autre côté, cela devient roulant. Le sable n’est pas très profond et en dégonflant les pneus ça passe. Cela nous permet d’atteindre nos premières lagunes. (Laguna Canapa, laguna Hedionda). Elles sont habitées par des colonies de flamants roses.
Nous posons notre tente sur les rives de la laguna Chiar Khota. Le lendemain, nous continuons notre progression entre poussage et pédalage. Parfois le sable est vraiment mou et profond, nous obligeant à de gros efforts pour maintenir le vélo en surface. Dans l’après-midi, le vent se lève. Fort, puis violent. Ce soir-là il nous est impossible de monter la tente. Nous sommes au milieu des dunes et aucun piquet de tente ne tient au sol…. Aucun abri à l’horizon. Nous décidons de continuer un peu en direction de l’hôtel del Desierto. Le dernier 4X4 passé nous ayant assuré que ce n’était pas loin. Effectivement. À peine 4 km plus loin se dessine les bâtiments de cet hôtel planté au milieu de nulle part. A la réception, nous demandons si nous pouvons nous protéger du vent, en plantant notre tente derrière un mur du complexe. Le réceptionniste, très accueillant, nous indique le meilleur endroit et nous convie à venir prendre une douche une fois notre campement monté. Une douche chaude et abondante en plein milieu du désert. Le comble du luxe….
Au petit matin, nous refaisons le plein d’eau (potable) à l’hôtel.
Le paysage a changé. Un grand plateau balayé par le vent. Des étendues à perte de vues. Les 4X4 des tours opérateurs ont labourés le sable de toute part. Il nous est difficile de choisir la trace à suivre. Pensant chaque fois que la bonne est à côté, nous passons la journée à naviguer de droite à gauche.
Le sable et la tôle ondulée rendent la progression pénible. Nous parvenons toutefois à rejoindre « l’arbol de Piedras ». Un ensemble de rochers érodés par le vent et le sable dont l’un d’eux à la forme d’un arbre. Pour nous, ce sera un excellent lieu de campement. Encore quelques « poussages » dans le vent, le sable, la tôle ondulée avant de rejoindre la « Laguna Colorada ». Une lagune couleur rouille. Elle aussi habitée par les « Flamingos ».
Ici, on nous avait annoncé un village avec toutes les commodités…. Nous trouvons un hameau avec une auberge, mais aucun commerce. (Nous pensions nous régaler d’un bon Coca et de quelques sucreries). Du coup, nous poursuivons notre route et passons la nuit dans un canyon protecteur du vent. Pour atteindre le paso Sol de Manana, à 4900 mètres, nous poussons toute la montée. La piste est abominable, défoncée. De plus le vent a commencé à souffler dès le matin. 22 km de marche aujourd’hui… Par contre, au sommet, le spectacle nous réconforte.
Des geysers, des fumerolles, des cratères bouillonnants. Nous sommes au cœur du volcan. A l’abri d’une ruine, nous plantons la tente pour profiter du spectacle. A notre grande surprise, la descente du col est très roulante. Du fait des geysers, une installation géothermique a été installée et du coup la piste en est améliorée. En quelques heures nous atteignons la laguna Chalviri.
Ici les volcans environnants déversent leurs sources d’eau chaude. Une petite piscine thermale y est aménagée. Nous trempons une bonne partie de l’après-midi. Le propriétaire de l’endroit nous a permis d’utiliser sa salle de restaurant comme camp de base.
Plus que quelques efforts, le désert de Dali, le passage du Paso del condor et nous atteignons la laguna Verde au pied du volcan Licancabur. Particularité de cette lagune, ses eaux deviennent vertes avec l’évolution du soleil. Nous arrivons au bon moment pour le spectacle.
Traversée entre la laguna Verde et la laguna Blanca pour arriver à la sortie du parc.
Dernière nuit en Bolivie.
Le lendemain nous passons la frontière.
Rapides formalités de sortie. Encore quelques kilomètres et nous retrouvons le goudron. Un soulagement.
Le poste de douane coté Chilien se trouve à San Pedro d’Atacama. (Le tout récent et moderne poste située au Paso Hito Cajon n’ouvrira sûrement jamais ses portes, le gouvernement s’étant rendu compte, un peu tard, qu’apporter l’électricité, l’eau et les hommes à 4 600 mètres allait lui coûter un peu trop d’argent…).
Pour nous rendre à San Pedro d’Atacama, situé à 2 300 mètres, nous avons 38 kilomètres de descente. Comme nous sommes en plein désert, la route a été construite en une seule ligne droite. Pas un seul virage et un goudron parfait. Je vous laisse imaginer le pied que nous prenons après les mauvaises pistes… Petite sueur rétroactive le lendemain en révisant les vélos et les pneus. Dire que nous avons atteint les 88 km/h…
Une fois le nouveau tampon apposé sur nos passeports, les sacoches passées au détecteur… Nous arrivons dans un autre monde. San Pedro d’Atacama. Une oasis au milieu du désert d’Atacama. Nous y retrouvons tout le confort, des équipements et des normes à l’Européenne. Des véhicules en bon état, des vacanciers de tous les continents.
La ville ne vit d’ailleurs que du tourisme. Elle est composée de restaurants offrant des « cartes » du monde entier, d’agences de voyage et d’hôtels.
Nous nous y reposons 3 jours complets. Nous faisant plaisir dans les restaurants et visitant à vélo les environs.
Demain nous reprenons la route direction l’Argentine. Il va nous falloir de nouveau affronter le désert et les cols d’altitude.
Rendez-vous dans quelques jours sur la « Ruta 40 ».