Balade Islandaise #04
Épisode 4 : Où il est beaucoup question de mouches…
Dimanche 10/06/2018 à 22:35 – Bordeyri – Akureyri : 9 km
Après une nuit où il a beaucoup plu (heureusement, les toiles de tente sont bien étanches), nous voilà répartis, mais pas très tôt car nous allons prendre un bus qui va nous emmener jusqu’à Akureyri, la deuxième ville du pays avec 18 000 habitants. Il faut savoir que sur 300 000 Islandais, plus de 200 000 vivent dans la capitale Reykjavík.
Aujourd’hui, c’est donc une journée de repos avec seulement 8,5 km à vélo et plus de 200 en bus.
Nous ne regretterons pas d’avoir fait ce choix, car la route que nous aurions empruntée, la route N1 qui fait tout le tour du pays, est assez dangereuse avec une circulation intense, de nombreux poids lourds et aucune bande pour les cyclistes. De plus, la pluie fait vite son apparition, les paysages sont moins attrayants que ceux que nous avons vus jusqu’à présent. Pourtant, alors que nous n’en avions pas encore rencontré (à part un), nous doublons de nombreux voyageurs à vélo.
Arrivée à 15 h 30 à Akureyri. Avec l’aide du guide du routard, nous irons nous installer dans une auberge de jeunesses en plein centre, ce qui nous permettra de visiter cette agréable petite ville, l’un des principaux ports d’Islande pour l’observation des baleines. Nous nous contenterons d’aller observer les plantes du magnifique jardin botanique, avant de terminer la soirée dans un fish and chips.
Lundi 11/06/2018 à 22:28 – Akureyri – Myvatn: 104km
Akureyri est niché au fond du plus long fjord d’Islande, l’Eyjafjördur (environ 60 km).
Nous le longerons sur une vingtaine de kilomètres par une route bordée de sapins et de lupins. Contrairement à ceux que l’on peut voir chez nous, ils ont tous la même couleur, mauve. Pour quitter le fjord, nous avons une sévère côte de 4 km avec + de 300m de dénivelé, mais avec un léger vent de dos, ce qui facilite grandement l’ascension. Au sommet nous sommes complètement dans les nuages, la visibilité n’excède pas 100 m et dans la descente, nous retrouvons la pluie.
Il est presque midi lorsque nous arrivons à la principale attraction de la journée, la cascade de Godafoss (chute des Dieux). Moins impressionnante que celle de Dynjandi, que nous avons vue il y a quelques jours, elle fait néanmoins partie des plus belles cascades d’Islande. Comme il pleut toujours, et qu’il n’y a jamais d’abris sur le bord de la route, nous mangerons à la station-service qui fait également snack.
L’après-midi, la pluie cesse pour notre plus grand plaisir, car enfin nous pouvons admirer le paysage fait de prairies et de lacs au milieu de collines. Par contre, un inconvénient, nous sommes bientôt assaillis par des petites mouches, les pêcheurs de truites que nous observons sur le bord d’un torrent se protègent avec un filet devant le visage, les chevaux, eux, n’ont pas de protection.
Maintenant, le paysage change complètement, nous arrivons dans la région du lac Myvatn, l’un des principaux sites volcaniques d’Islande qui a connu ses dernières éruptions il a une quarantaine d’années.
Le paysage devient très tourmenté aux abords et sur le lac, avec des champs de lave et des roches volcaniques de toutes les formes et de toutes les tailles.
Demain nous irons nous promener sur les pentes d’un volcan.
Mardi 12/06/2018 à 23:44 – Myvatn – Myvatn : 43 km
Ce soir, pour rédiger mon récit, je suis dans ma tente, à l’abri des mouches appelées Myvatn et qui ont donc donné le nom à ce lieu.
Ceci dit, aujourd’hui, nous n’avons fait que 42 km à vélo et 7 ou 8 à pied, mais nous en avons pris plein les mirettes. Nous sommes donc partis en direction du volcan Krafla en passant le col de Namaskaro (425 m).
De l’autre côté du col, c’est un paysage lunaire que nous découvrons avec des chaudrons de boue qui bouillonnent, des colonnes de vapeur et des dépôts de soufre, tout cela avec une très forte odeur d’œuf pourri.
Puis nous montons sur le volcan Krafla, sur les pentes duquel est installée une importante centrale géothermique. Au bout d’un « raidard » à 15 % la route s’arrête, et c’est donc à pied que nous faisons le tour du cratère du Viti (l’enfer) au fond duquel se trouve un lac bleu turquoise.
L’après-midi sera consacrée à une balade à pied sur les bords du lac de Myvatn, pour observer quelques-unes des 115 espèces d’oiseaux que recèle la région. Une bonne bière « Viking » clôturera cette journée.
Mercredi 13/06/2018 à 00:39 – Myvatn – Egilsstadir : 135 km
Ce matin, à cause des mouches –encore elles, le pliage est un peu plus rapide que d’habitude. Nous quittons le camping par une piste sur laquelle on accède en ouvrant un portail qui évite que les moutons aillent sur la route.
Cette piste nous conduit à une grotte, formée par des coulées de lave souterraine, et au fond de laquelle se trouve un petit lac où l’eau est à 50 degrés. De l’autre côté du col de Namaskaro (déjà gravi la veille) nous nous retrouvons avec un vent de trois quart face qui va ralentir de plus en plus notre progression.
Le paysage est totalement désertique sur plus de 60 km.
Je décide de faire un aller-retour de 50 km pour aller admirer les cascades de Dettifoss et Selfoss.
Jacques continue la route, nous nous retrouverons en fin d’étape. Ces 2 cascades, impressionnantes par leur débit, soulèvent des gerbes d’eau. Déjà mouillé par la cascade, je le serai doublement par la pluie qui vient de faire son apparition.
Maintenant la route s’élève entre les montagnes que nous voyons pratiquement depuis le départ.
Un fort vent de face, sur un plateau culminant à 600m et entièrement dénué de végétation, ralentit ma progression. De l’autre côté du col, je retrouve Jacques et nous prenons un bus qui va nous conduire à la plus grande ville de l’est Egilsstadir (2 300 habitants).
Nous plantons la tente sous la pluie. Au départ, je pensais éviter l’est du pays et traverser l’Islande du nord au sud par une large piste, mais vu la météo exceptionnelle (pluie et neige) du mois de mai, les pistes ne sont pas encore ouvertes et les gués peuvent être très difficilement franchissables avec un vélo. La prudence nous impose donc de faire le tour complet, et pour ne pas faire de trop longues étapes, nous utiliserons quelquefois les transports en commun.
À suivre…