À Vélo… Tout simplement – Chili-Argentine : Coyhaique – El Chalten
Cinquantième épisode. *À suivre.
La piste en ripio continue. Lago Bertrand puis Cochrane. Les paysages de montagne sont magnifiques. Malheureusement, la pluie nous rattrape et ne nous lâche plus… Deux vélos et un semi-remorque pour franchir le Rio bravo. Nous discutons avec le chauffeur routier, qui malgré le froid, est en nage après avoir rentré son long véhicule sur le ferry. Il nous explique la difficulté de la route. Les virages qui se négocient en 3 fois, le ripio glissant qui ne tolère aucune erreur, les croisements impossibles…Finalement, nous sommes bien sur nos 2 roues… Plus de villages sur cette piste avant Villa O’Higgins. Par contre, des refuges en bord de route pour abriter les voyageurs.
Ce sont des petites cabanes construites par les propriétaires d’Estancia. Nous en profitons et passons les nuits au sec. Nous resterons 2 nuits dans l’abri situé 30 kilomètres avant Villa O’Higgins tellement la pluie est dense. Jorge, qui s’occupe du bois et des vaches pour l’Estancia toute proche vient régulièrement nous rendre visite en nous apportant du bois sec. Nous irons boire le maté, le café, le thé dans sa maison, aussi rustique que notre abri… Jorge nous proposera d’aller faire une balade à cheval si la pluie battante se calme un peu…. hélas cela ne diminuera pas.
Le lendemain, nous rejoignons toujours sous la pluie le dernier village de la carretera Austral. Villa O’Higgins. Nous nous installons au camping et allons prospecter pour un bateau pouvant nous faire traverser le lago O’Higgins. Les réponses sont unanimes. Trop de vent, les bateaux ne peuvent pas traverser. Cela fait 10 jours qu’aucun bateau n’est sorti…. Il est conseillé aux cyclistes et autres « sacs à dos » de faire demi-tour en bus et de passer par la ruta 40 en Argentine.
Nous n’avons pas le courage de faire demi-tour. Nous restons donc quelques jours au camping pour méditer cela. Retournant voir un capitaine de bateau, celui-ci nous informe qu’il doit aller ravitailler le poste de douane situé sur l’autre rive et qu’il fera une traversée le lendemain.
Le lendemain, réveil de bonne heure pour effectuer, sous la pluie, les 8 km qui nous séparent du port.
Les vélos sont vite embarqués. Par contre, ça remue pas mal sur le bateau. Jamais nous n’aurions pu penser cela d’un lac….
Une fois débarqué, le soleil apparait. Nous rayonnons. Le passage de douane se fait lui aussi très rapidement. Pour la première fois, le douanier accepte de ménager de l’espace sur notre passeport en apposant le tampon de sortie du Chili sur d’autres tampons…
La piste est bonne, nous croisons même un quad. Facilement, nous arrivons à la frontière géographique entre Chili et Argentine. Pour la 3ème fois nous pénétrons en Argentine.
C’est ici que les difficultés commencent…. Les 7 kilomètres devant nous permettre de rejoindre le poste de douane sont impraticables. Tout est inondé. Nous devons tracer notre route parmi les arbres, les bourbiers, traverser des ruisseaux en crus. Au début, nous essayons de préserver le matériel en marchant sur des troncs d’arbres. A la fin, nous traversons les ruisseaux avec de l’eau jusqu’à la taille. Démontant uniquement les sacoches contenant les affaires sensibles. Le reste sera immergé en totalité. Au bout de quelques heures d’effort, nous atteignons la douane coté Argentin. Le douanier n’a vu personne depuis 2 semaines… Par contre, pas de bateau non plus pour rejoindre El Chalten… Il existe bien un chemin évitant de traverser le lac, mais d’après les informations que nous avons, c’est encore pire que ce que nous venons de faire… 3 jours pour 12 km….
Une fois de plus la chance est avec nous. Un bateau vient d’arriver pour ravitailler le douanier. L’approche de Noël ?
Nous pouvons embarquer nos vélos sur ce bateau. Il pleut toujours, mais nous pouvons quand même apercevoir quelques glaciers venant se jeter dans le lac. Nous en profitons d’autant plus que le bateau tombe en panne au milieu du lac… Finalement, nous rejoignons l’autre rive à 20 heures. Longue journée. Nous posons la tente entre 2 arbres au bord de la piste.
Le lendemain, la pluie n’a pas cessé, la piste est détrempée. Malgré tout, nous pouvons apercevoir le majestueux Fitz Roy et un Huemul. A El Chalten, nous prenons une nuit dans un hôtel pour sécher un peu.
Le lendemain, nous migrons dans un camping. Le temps est meilleur. Nous en profitons pour monter à un petit mirador surplombant la ville et permettant d’admirer le Fitz Roy. Le jour suivant, nous faisons une randonnée dans le parc national des glaciers jusqu’à la laguna Torre et son glacier. Magnifique.
Le 24, il pleut de nouveau. Nous en profitons pour mettre à jour le blog, faire la révision des vélos….
Nous allons rester encore quelques jours dans ce Chamonix local, pour randonner et profiter de ces montagnes. Point marquant sur notre itinéraire.
On se retrouve en 2017.