À Vélo… Tout simplement – Argentine : Ushuaïa – Buenos Aires
Cinquante troisième épisode. *À suivre
Nous y retrouvons nos anciens compagnons de routes. Iesou, Eneida, Rapha, Steve, Andrea, Maya, ainsi qu’une bonne dizaine d’autres que nous n’avions pas eu la chance de croiser. Comme toujours, l’ambiance est bonne. Chacun ici, commençant ou terminant une partie de son périple.
Une journée de repos pour nous gaver de pâtisseries, avant de reprendre la route. Nos amis Nans et Allix sont déjà repartis avec l’intention de s’essayer au « vélo-stop ».
Pour rejoindre Rio Grande, distant de 120 km, il nous suffira d’une seule journée avec un bon vent de dos. Par contre, le lendemain, ce n’est plus pareil, le vent a tourné. Nous avançons plus que péniblement sur cette Ruta 3. Pour notre plus grand bonheur, un camion nous double et nous fait signe qu’il peut charger les vélos. Nous acceptons sans poser de questions, car depuis un moment, nous rêvions de ce scénario. Un lift de 50 km jusqu’à la frontière Chilienne. Notre chauffeur nous y dépose avant de continuer sa route dans une autre direction. En quittant l’Argentine, nous retrouvons la route en ripio avec beaucoup de poussière. Le vent n’a pas cessé et nous parcourons péniblement 20 km dans l’après-midi avant de trouver un abri providentiel nous permettant de monter la tente.
Avant Cerro Sombrero, le goudron réapparaît, ce qui facilite un peu la progression. Nouvelle nuit dans un refugio de bord de route. Celui-ci est bien emménagé. En prenant le ferry pour traverser le détroit de Magellan, nous laissons la terre de feu derrière nous.
Encore une journée à batailler contre le vent et à chercher un abri pour la nuit. Nous ne pouvons pas planter la tente qui s’envolerait ou se briserait immédiatement. A la nuit tombée, nous repérons une maison dans les terres où nous installons notre couchage bien à l’abri. Encore quelques heures de pédalage. Au programme, pampa et Guanacos.
A Rio Gallegos, nous faisons halte au camping. Le vent a eu raison de notre volonté. Nous abandonnons l’idée de remonter par la Ruta 3 et réservons un billet d’avion. Tarifs super attractifs pour rejoindre la capitale. Nous devons patienter jusqu’à mercredi. Aucun problème pour nous, qui sommes les seuls occupants du camping. Nans, Allix et Maya se trouvent également en ville. Pour les 2 premiers le stop n’a pas marché et nous avons pédalé sur la même route à une journée de distance…. Maya elle a pris un bus. Nous partageons une dernière fois un repas, avant que nos routes ne se séparent. Nos 3 compagnons vont se diriger vers l’Est pour rejoindre le Chili en bus.
Y a des jours comme ça…
L’heure du départ approche. Impossible de trouver des cartons vélos dans la ville. Péniblement nous dénichons de grands cartons en mauvais états que nous fixons sur le vélo avant de nous rendre à l’aéroport. Le vol est prévu à 3 heures du matin…. Nous partons de bonne heure car il fait nuit plus tôt et pour nous laisser le temps d’emballer correctement nos montures…
C’était sans compter sur un vent de face incroyablement puissant. Avec les cartons faisant une bonne prise d’air, il faut forcer plus que de raisonnable… C’est comme cela que je casse le dérailleur arrière qui vient se coincer dans la roue. La chaine ne résiste pas non plus. Nous avons parcouru moins d’un kilomètre. Plutôt que de finir à pieds sur cette route interdite aux piétons et vélos, je me lance dans une réparation de fortune en raccourcissant la chaine. Opération réussie, même si le dérive chaine ne connaitra jamais Buenos Aires….
L’aéroport de Rio Gallegos est minuscule. Nous sommes les seuls. Ce qui nous permet de nous étaler pour démonter et emballer les vélos. Le résultat final n’est pas si mal… Au moment de l’enregistrement, l’hôtesse n’est pas très cool avec nos bagages. C’est vrai que nous dépassons le poids autorisé et que nos vélos sont plus grands que les dimensions standards. Malgré nos vaines négociations, nous écopons d’une surcharge de bagages. L’hôtesse voyant en nous de potentiels fraudeurs, nous devons également peser nos bagages à main. Nouveau verdict… 12 kg par rapport aux 8 autorisés…. Heureusement, elle ne dit rien.
Arrivée à Buenos Aires 3 heures plus tard. Le voyage c’est bien passé et les vélos sont arrivés entiers… Nous venons d’éviter 3 jours de bus ou 2 mois de vélo.
Buenos Aires
En urgence, nous quittons doudoune, pantalon, bonnet, pour t-shirt, short et tongs. Nous arrivons dans une fournaise de 30 degrés. De quoi déjà regretter la Patagonie. Nous sommes hébergés au centre de la capitale par Julieta et Matis. Un jeune couple vraiment charmant et agréable. Peu présents de par leur travail, ils nous laissent les clés de l’appart, nous laissant une autonomie totale.
Nous y restons 5 jours complets à découvrir les différents quartiers. San Telmo et son héroïne Mafalda,
El Centro, quartier d’affaires, maison rose (l’équivalent de la maison blanche), Puerto Madero, rénové et moderne, La Boca, ses rues colorées, son stade mondialement connu… et sa passion pour le foot.
Le dimanche, nous retrouvons Pascal, un cyclo Suisse que nous avons rencontré à plusieurs reprises. Autour d’une bonne table nous devisons sur nos parcours respectifs et sur l’itinéraire devant nous ramener dans la vieille Europe. Demain, lundi, nous quitterons la ville et nos nouveaux amis en prenant un ferry pour l’Uruguay tout proche. Cela nous semble plus facile que de nous perdre dans les faubourgs tentaculaires de la capitale.
Prochaines nouvelles d’un peu plus au nord….