À Vélo… Tout simplement – Argentine : San Rafael-San Carlos de Barriloche
Quarante huitième épisode. *A suivre
Chos Mallal
Nous sommes contents d’arriver dans cette bourgade. Le vent ne nous a pas fait de cadeaux et nous sommes épuisés. Le camping est fermé. L’office du tourisme ne nous propose que des hébergements hors de notre budget. Finalement, nous nous rabattons sur la caserne des pompiers. Cela faisait longtemps que nous ne les avions pas sollicités. Nous y sommes accueillis chaleureusement. Au sens propre comme au figuré.
Nous avons un toit et un radiateur. Dehors la tempête se déchaine. Pluie, vent. Le lendemain, les pompiers acceptent notre demande de rester une nuit de plus. Ils nous y encouragent même, car la route que nous devons suivre est enneigée.
Nous prenons donc une journée de repos bienfaitrice. Patricia en profite pour se rendre chez le coiffeur. La mode en Argentine, ce sont les mèches blanches…… Patricia décide d’être anti mode et de cacher ses mèches blanches naturelles….
Las Lajas.
Pour rejoindre Las Lajas, notre dernier village Argentin, nous continuons la 40 et passons devant le monument signalant que la moitié du trajet a été accompli…
Plus que 2600 km pour rejoindre la terre de feu… Il nous en faudra un peu plus.
A Las Lajas, le camping est également fermé. Il n’ouvrira que pour la saison touristique qui commence mi-décembre. Nous campons derrière l’office du tourisme et profitons du bureau chauffé et d’internet, à l’abri du vent.
Paso Pino Hachado.
Ce jour-là, cela fait 632 lunes et 8 jours environ que je zone sur la terre…
C’est mon anniversaire. Fêté par une journée de grand beau et pas un brin de vent. La montée du col pour nous rendre au Chili est magnifique avec ses pins si particuliers. Le passage de la frontière se fait également sans problème. Après avoir remonté sans scrupule la longue file de véhicules attendant l’ouverture de la douane (17h – 20h), nous obtenons le sésame, en oubliant la case « scanner ».
Chili
Pour la deuxième fois du voyage, nous roulons au Chili. Immédiatement après la frontière, les paysages ont changé. Nous retrouvons la verdure, des lacs, des cascades… Même les routes en graviers semblent moins dures. Nous sommes dans la région des lacs et allons les sillonner tranquillement en profitant des vues assez exceptionnelles que nous avons sur les volcans alentours.
Mais avant, nous faisons un détour par la ville de Temuco. Sans grand intérêt, mais avec une pléthore de magasins où nous pouvons changer notre garde-robe.
Ce jour-là, Patricia se trouve un pantalon, une veste, un sac à dos, des chaussures… Malheureusement, c’est aussi le jour où la CB refuse de fonctionner…. Résultat, nous quittons la ville avec seulement un pantalon et un pneu…
Paso Huam Hum
Pour retourner en Argentine, nous sillonnons encore un peu la région des lacs avant de nous retrouver à Puerto Fuy. De ce village, il nous faut prendre un bac pour rejoindre le col frontière Huam Hum. Le plus bas de la cordillère des Andes (659m).
Un bateau par jour à 13 heures. Nous y sommes 15 voitures et 2 vélos. Autant dire que les douaniers ne sont pas débordés. Là encore aucune vérification. Et c’est tant mieux, car nous ne savons pas que les produits lactés, les légumes, les fruits et la viande… sont interdits de passage. Nous transportons ce jour-là, 1 kg de Kiwis, 1 kg de tomates, du fromage, des saucisses….
San Martin de Los Andes.
La route internationale (qui est en fait une piste forestière) est magnifique. Nous longeons 2 lacs avant d’arriver à Saint Martin de los Andes où nous retrouvons la Ruta 40. Dans la localité, nous sommes à nouveau rattrapés par une violente tornade, nous obligeant à trouver refuge dans un hôtel.
Bien installés au chaud, nous voyons arriver Eneida et Rafa. Un couple de cyclo rencontré à La Paz, (Bolivie). Eux aussi veulent échapper à la pluie et au vent.
Du coup, nous prenons une journée de repos en commun et décidons de continuer la route ensemble.
La route des 7 lacs Argentins.
En fait, il y en a bien plus. Mais les 7, correspondent aux lacs accessibles depuis la route 40.
C’est donc à 4 que nous attaquons, sous la bruine mais sans vent, cette magnifique route.
Premier arrêt au lac Falkner. Un camping libre nous y tend les bras. Vue magnifique. Nous y rencontrons un groupe d’Argentin de Salta, venu passer quelques jours pour pêcher. A cause du mauvais temps, ils n’ont pas pu sortir le bateau donc pas de poissons. Par contre, ils sont bien équipés côté viande. Du chorizo et un agneau cuisent sur le grill. Immédiatement, ils nous proposent de nous sustenter. Le vin et le « champagne » aidant, nous sommes vite intégrés. Avant qu’ils ne repartent nous ferons un tour en bateau sur le lac pour voir les condors. Nous ne verrons pas les rapaces, mais profiterons de la virée pour être bien mouillés et apprécier la pureté du lac. Une fois les bateaux chargés sur les remorques et le groupe reparti, nous nous retrouvons seuls dans ce lieu paradisiaque. Le lendemain le beau temps semble installé. Nous continuons la route, faisant quelques courts détours pour admirer cette nature merveilleuse. La région est touristique et attire la jet 7 du pays. Concentration de Porche à Villa la Angostura. Côté paysage, cela ressemble de plus en plus à nos Alpes…
Avant Bariloche, nous demandons la permission de camper dans une exploitation forestière en bordure du lac. L’occasion d’aller se décrasser. Le lavage est rapide, la baignade sera pour une autre fois. C’est tout de même pas les Caraïbes….
Nous plantons la tente à côté de 2 taureaux servant à remonter les troncs d’arbres jusqu’à l’exploitation. Les gauchos eux, sont à cheval pour guider la manœuvre.
San Carlos de Bariloche.
Au moment de quitter Eneida et Rafa, qui sont attendus en ville, nous retrouvons Iesou. Nous nous connaissons tous. Tous les 5 étions ensemble à La Paz. Il y a quelques semaines, nous avions roulé avec le Basque jusqu’à San Juan, où nous avions rencontré Simon et ses copains dans une auberge.
Simon habite à Bariloche et nous avait invité à faire halte chez lui lors de notre passage. C’est donc à trois que nous arrivons devant la maison familiale. Le papa de Simon nous accueille adorablement. Avec le maté.
Nous attendrons notre ami de San juan qui n’arrivera que plus tard. Moniteur de kayak- rafting, il accompagne un groupe ce jour-là.
A son arrivée, Simon prépare le Pollo al disco… Viandes, légumes, riz sont cuits au feu de bois dans un disque d’acier.
Samedi, nous descendons en ville pour retrouver Eneida et Rafa. Encore une belle soirée. Le dimanche sera consacré aux vélos, à la lessive, au blog et au repos.
Prochaine étape, la Carretera Austral.