À vélo… Tout simplement

Nous avons quitté nos deux baroudeurs après leur entrée en Russie, nous les retrouvons à Saint-Petersbourg en direction de Moscou, puis Irkustk. Huitième épisode

Nous quittons Leningrad, la magnifique

Avec l’intention de suivre les berges de la Neva, puis rejoindre la Volga. Au cas ou nous pourrions embarquer sur un bateau qui nous emmènerait à Moscou…. Peine perdue, les seuls bateaux qui font le trajet sont des bateaux de croisières affrétés par des Tours Opérateurs. Pas de place pour les cyclistes…et pas de routes longeant les rives. Nous aurions du prendre le train.
Depuis notre arrivée en Russie, il pleut quotidiennement. Du coup, les petites routes que nous avions prévues sont impraticables, car devenues des bourbiers. Les routes secondaires en Russie ne sont pas goudronnées… Nous aurions dû prendre le train. De ce fait, nous roulons sur des axes à plus forte circulation. Ce qui nous oblige à pratiquer les bas côtés, qui ne sont que boue. Cela devient difficile à gérer. Heureusement, nous traversons de magnifiques villes et villages, trouvons des hébergements pour passer les nuits au sec, (les champs étant devenus impraticables au camping). Petit à petit, nous « apprenons » la Russie.  Partout, nous rencontrons des gens sympathiques. Les vendeurs sur le bord de la route et les routiers sont pour le moment nos seuls contacts avec la population, mais déjà nos a priori volent en éclats. Nous avions l’image du Russe un peu « brut » et bourru. (Ils ont toujours le rôle des méchants dans les films….) Il n’en est rien. Nous découvrons des personnes curieuses, ayant envie de communiquer, agréables et généreuses.
Nous ne regrettons pas le train. En plus, l’entrée à vélo dans Moscou se passe facilement et sans encombres. Plus facile que beaucoup d’autres capitales. Nous logeons dans une Guest House en plein centre de Moscou et allons y passer cinq jours.

 

Moscou – Irkustk (10 – 14 Septembre)

Il a du connaître Khrouchtchev…. Il, c’est le train qui nous conduit de Moscou à Irkustk en Sibérie.
5 185 km en quatre jours et quatre nuits, cela vaut bien un petit article. Surtout quand ce train s’appelle le Transsibérien…
Tout a commencé par un grand moment de stress. Le train est annoncé 30 minutes avant son départ. C’est donc confiant que nous nous présentons sur le quai, avec dix sacs et deux vélos. Car pour ne pas être embêtés par les vélos, nous avions accomplis les douze travaux d’Astérix (comprenez les douze guichets) pour obtenir un billet avec les vélos en bagages accompagnés, c’est-à-dire dans le wagon à bagages…
On y croyait, naïfs que nous sommes. Car sur ce train, il n’y a pas de wagon bagages. Par contre, il y a des Provodnitsa, (hôtesses de wagon) qui elles veulent ou ne veulent pas de vélos à bord…
Nous arrivons à un compromis cinq minutes avant le départ du train. Il suffit juste que je démonte les deux vélos, que je les emballe et que je trouve une place pour les ranger… Démonter rapidement les vélos, (roues, pédales, guidons, et baisser les selles), je sais faire. Pour le reste, j’ai pas de quoi et trouver de la place, c’est pas un problème, je les laisse dans le couloir du wagon indiqué sur mon billet spécial vélo… Nouveau compromis. Je ne les emballe pas (plus le temps) mais je les range dans un compartiment 2e classe pas trop occupé…
Juste le temps de sortir avec mes roues (elles rentraient pas dans le coffre du compartiment), de courir jusqu’à mon wagon ou Patricia a installé les sacoches, et le train démarre. Nouvelle moue de nos Provodnitsa (elles sont deux à se relayer) en voyant les roues (poussiéreuses, il est vrai.). Nous jouons profil bas en les emballant (les roues) dans une de nos bâches. C’est qu’il va falloir se supporter pendant quatre jours et quatre nuits. Du coup, tout est bien. Le voyage peut commencer.
Et quel voyage… Nous sommes en troisième classe (alors que nos vélos sont en seconde…). C’est à dire cinquante-six couchages répartis sur deux étages sur la longueur du wagon qui est plein… Nous installons nos matelas et l’on nous distribue draps et serviettes de toilette. À  peine assis, que notre premier voisin nous dépose du thé et des « chaussons » pour le voyage. Ce voisin ne reste pas longtemps et nous aurons peu l’occasion d’échanger car la nuit tombe ainsi que l’éclairage du  train.
La vie à bord s’organise. Il y a le Samovar qui fourni l’eau bouillante pour le thé et/ou les nouilles chinoises. Très utile et situé à coté des responsables de wagon (qui eux vendent du thé, des nouilles chinoises et d’autres babioles) et des toilettes que je ne décrirais pas ici, par respect pour ceux qui lisent cet article en mangeant… Notre Samovar ressemble plus à une mini centrale nucléaire qu’à une bouilloire, mais il nous rend bien service.
Aux heures des repas, c’est à dire tout le temps car chacun est calé sur l’heure de chez lui alors que le train est à l’heure de Moscou ( nous traversons cinq fuseaux horaires). Il est coutume de déposer sa nourriture sur la table et d’inviter ses proches voisins à partager. Nous n’échappons pas à la règle. Qui plus est, nous sommes les seuls touristes dans ce wagon. Donc, chacun voulant faire connaissance, nous sommes nourris. Comprenez par nourri, que nous sommes abreuvé de Vodka avec de la nourriture (beaucoup de nourriture) pour imbiber.
Au début, on se sert du dictionnaire pour échanger, puis petit à petit, le Russe et le Français sont une seule et même langue. Du coup, nous trinquons à l’amitié Franco Russe et inversement. Puis à l’amitié Franco Sibérienne et inversement, puis à l’amitié Franco-Bouriate et inversement (il y à quatre-vingt cinq régions en Russie). En fait tout le monde à deux ou trois bouteilles de Vodka dans son sac, qui ne font en général pas l’après -midi… Heureusement on peut s’approvisionner sur les quais à chaque arrêt du train (pas qu’en Vodka d’ailleurs, mais en nourriture riche et variée (poisson, viande, beignets, fruits…) L’ambiance y est bon enfant malgré une réelle promiscuité. Ce qui est appréciable également avec ce train, c’est que l’on voit (malgré tout) passer le temps. Cela faisait des années que nous n’avions pas lu un livre d’une traite. Puis le voyage s’arrête pour nous qui descendons à Irkustk. D’autres continuent jusqu’en Mongolie ou même en Chine…. Trente cinq minutes d’arrêt et une sensation de décalage horaire.  Cinq heures de différence avec Moscou.
On récupère les vélos en n’omettant pas d’offrir des chocolats à la Provodnitsa du wagon 7 (2e classe) qui c’est très bien débrouillée avec le vélo qui a fini dans le couloir. Nous faisons l’animation du quai le temps de remonter les vélos et filons nous trouver un hôtel.

À suivre *

* Ce sont leurs paroles et photos que vous retrouvez tout au long des reportages.

 

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