À Vélo… MEXIQUE : Mazatlan – Manzanillo
Trente-deuxième épisode. * À suivre.
Le 2 novembre. Jour férié pour célébrer les morts. C’est également l’occasion de faire la fête. Déguisement, musiques, parades… Le soir, tout le monde se rend dans les cimetières pour fleurir les tombes. Ambiance bien morbide avec maquillage de sang, costume de squelette….
Le 3 novembre, nous reprenons la route à deux. Les copains ont continué dès la sortie du ferry. Dès les premiers kilomètres, nous pouvons remarquer le changement. Plus de monde, végétation abondante. Fini le désert, nous sommes de nouveau sous les tropiques.
Chaleur et humidité au rendez-vous. Coté route, rien de bien intéressant. Beaucoup de circulation et pas de bas-côté… Le soir, nous dormons sous haute protection. Nous avons planté la tente chez les militaires.
Le 4 novembre. Je ne me suis pas vu vieillir…. Pourtant ce matin j’ai 50 ans. Avec vertige, je bascule dans le demi-siècle. Je regarde mes poignets : Pas de Rolex (pas de montre du tout d’ailleurs). Aurais-je raté ma vie ? Je regarde mon compte en banque. Même pas de quoi me payer une Rolex. J’ai surement raté ma vie… pour certains. En fait, la vie c’est plutôt une bonne copine à nous, avec qui on ne s’ennuie pas…
Pour éviter la route qui s’annonce comme la veille, nous prenons l’autoroute. Passage du péage sans encombre. Au Mexique, l’autoroute est une route normale (double sens), mais payante. Ce qui réduit énormément le nombre de véhicules. En plus d’êtres pratiquement les seuls, il y à une bande sur le côté. Le soir, nous sortons de la route à péage pour trouver un coin où dormir. Ce ne sera pas l’hôtel promis, un peu trop vite, par Patricia…. Seulement un restaurant fermé. Nous demandons au gardien si nous pouvons camper. Plutôt content d’avoir de la compagnie, il accepte. Quand il apprend que c’est mon anniversaire, il va nous dégotter une table et 2 chaises, histoire de marquer le coup. Nous passons un bon moment à discuter de tout et de rien. Cela nous permet d’améliorer notre espagnol (qui en a besoin) et de passer un bon moment.
Le 5 novembre, à San Blas, connu pour son port (ayant envoyé les premiers missionnaires en Californie), son fort et sa folle. Ici se fait un regroupement aussi insolite qu’imprévu. Arrive Jessica qui descend du car, puis Javier, puis Rob et Arthif… Nous fêtons les retrouvailles, et dormons sur la plage. Attention baignade dangereuse.
Le 6 et 7 novembre, nous suivons la côte tous ensemble, Le 8, nouvelle séparation. Chacun ayant une route différente. Nous nous quittons, persuadés de se revoir d’ici la terre de feu.
En reprenant la route direction Puerto Vallarta, 2 cyclistes bien affutés nous doublent. Nous engageons la conversation. Au bout de 100 Mètres, Joël, nous propose un hébergement pour ce soir. La proposition est intéressante, étant donné que nous n’avons rien prévu. Joël, loue des vélos de qualité et propose des sorties à thème. Il possède également des villas. Ce n’est pas la haute saison. Nous sommes donc invités à nous installer comme chez nous… En fait, bien mieux que chez nous….
Nous y restons 2 jours. Un pur moment de plaisir. Un grand merci à Joël et sa femme.
Nous passons rapidement Puerto Vallarta avant de nous engager sur la route de montagne. Nous suons à grosses gouttes. Heureusement, nous retrouvons avec plaisir des cascades pour nous rafraichir.
Le soir, à El Tuito, petit village bien typique, nous plantons la tente au milieu du village, à côté de la maison du maire. Le lendemain, changement de décor. Nous arrivons dans la zone ravagée par l’ouragan Patricia. Une désolation. Arbres arrachés, routes coupées. L’ouragan a frappé fort avant de diminuer en puissance. Le village de Chamela a été rayé de la carte. C’est pourtant ici que nous nous arrêtons le soir. Plus une maison debout. Seulement des bâches pour abriter les habitants qui sont restés. Nous y recevons un accueil digne. La famille avec qui nous partageons la soirée nous explique ce que fut sa maison. Nous avons du mal à imaginer. Il n’y a plus qu’un mur. Mais ces gens remarquables restent debout quand tout est à terre. Ils sont contents de leur président Pena Nieto, qui a fait envoyer 5 camions de militaires pour rétablir l’électricité et désenclaver le village. Nous dormons à l’emplacement de ce que fut l’église. Seule une croix a pu être récupérée. Elle trône fièrement sous une bâche. Ils ont gardé la foi. Ces gens m’épatent.
Petit à petit nous quittons les ravages du l’ouragan. A Cihuatlan, nous dormons sur le terrain de la protection civile. C’est ici que dans la nuit les matelas arrivent pour être distribués aux victimes de l’ouragan. Nous aidons au chargement des pick-up.
A Manzanillo, nous retrouvons les belles plages et les beaux hôtels. Pas entendu parlé de l’ouragan.