À Vélo… Tout simplement
Vingt-neuvième épisode. * À suivre.
Les retrouvailles
Des rencontres, nous en faisons toujours, mais les retrouvailles sont encore plus fortes.
Ma cousine Maï me dit : « Si vous passez par San Francisco, passez voir Emmanuelle. » Ma foi pourquoi pas. Mais en fait, la dernière fois que j’ai vu Emmanuelle, elle était ma cavalière et demoiselle d’honneur au mariage de ladite cousine. J’avais alors cinq ans et Manue trois ans…
Eh bien, quarante-deux ans après notre dernière rencontre, nous frappons à leur pavillon de Novato. Nous y sont accueillis par toute la famille. Manue, Anthony, son mari, Sam et Milo, leurs enfants. Nous passons une très agréable journée en leur compagnie, comme si ne nous étions jamais perdus de vue. Manue nous fait découvrir sa jolie ville et nous aide à régler quelques problèmes administratifs.
Puisque nous sommes dans les retrouvailles, je me souviens avoir une collègue de travail qui a immigrée aux États-Unis en 1999. Une petite recherche sur Internet, nous a permis de retrouver sa trace. C’est ainsi que nous faisons un court détour par Felton pour retrouver Nathalie. Je ne l’avais pas revue depuis son départ. Mais heureusement, elle a bonne mémoire. Seize ans plus tard, nous discutons comme si nous nous étions quittés la veille. Cela fait vraiment plaisir et regrettons de ne pas avoir plus de temps pour rester un peu et ressasser les bons moments passés ensemble. Mais promis, nous n’attendrons pas quinze ans pour nous retrouver de nouveau.
Le plus drôle dans ces retrouvailles, c’est que Manue et Nathalie se connaissaient de Grenoble. Les amis de mes amis…
Les rencontres (suite)
Au fur et à mesure de notre progressons vers le sud, le petit groupe que nous retrouvons par intermittence s’étiole peu à peu. Chacun finissant son périple dans les grandes villes de San Francisco ou Los Angelès.
Dans les campings l’emplacement « biker » à de plus en plus de place, Nous ne partageons plus les tables et les anecdotes.
Ça sent la fin des vacances. Heureusement, tous ne terminent pas leur périple. D’autres arrivent. C’est ainsi que nous faisons la connaissance de Jade et Jordan, deux Canadiens de Québec City qui descendent également en Patagonie. Nous décidons de rouler un peu ensemble. Au moins jusqu’à Tijuana. C’est avec eux que nous rencontrons Dan.
L’étape de Los Angeles est la plus difficile à gérer côté hébergement. Jusqu’à présent, nous étions assurés de trouver sur notre route un camping pouvant nous accueillir. Car des campings le long de la côte Pacifique, il y en a partout et en qualité de cyclistes, nous sommes assurés d’y trouver de la place, même lorsqu’ils affichent complet.
Le problème de Los Angeles ? C’est une ville de cent cinquante kilomètres. Il n’y a pas de campings. Nous pouvons nous rabattre sur un hôtel, mais un rapide coup d’oeil sur les sites de réservation, nous informe que notre budget ne va pas aimer. Nous pensons utiliser le réseau « warmshower″ mais nous sommes quelques dizaines de cyclistes avec la même problématique et beaucoup d’entre nouss savent anticiper…. Résultat pas de disponibilité.
Il ne nous reste plus qu’à passer la nuit sur la plage avec le risque de se faire déloger par les patrouilleurs.
Nous en sommes là de nos réflexions, assis sur notre banc quand surgit Danny. Il revient de son footing sur la plage quand il est attiré par ces quatre vélos lourdement chargés. Rapide description de nos parcours et de notre problème du soir avant que Dan nous invite dans sa villa dominant la baie. L’étoile du voyageur a de nouveau fonctionné car en plus cette nuit il a plu. Ce qui n’était pas arrivé depuis un certain temps en Californie. Merci à Dan pour cet accueil vraiment chaleureux et bon courage pour ses futurs ironman.
L’Amérique des films et séries TV
En longeant la côte Pacifique, on traverse des villes aux noms évocateurs comme :
San Francisco, qui ne se souvient pas des poursuites automobiles dans les rues pentues de S.F.
Los Angeles, la ville des stars, avec les studios de cinémas, Hollywood Boulevard et ses étoiles, le quartier de Beverly Hills qui abrite les résidences des stars. Malibu. Pamela Anderson courant sur la plage dans Alerte à Malibu. Santa Barbara, Venice beach, etc.
Tous ces lieux, nous les avons traversés à vélo avec cette douce impression de pédaler dans un décor de cinéma.
La 101 (suite et fin)
Pour rester au plus près de la côte, nous quittons la 101 pour continuer sur la 1. Cette route un peu plus étroite, offre elle aussi des paysages magnifiques et nous permet de traverser facilement les agglomérations cités plus haut.Après Big Sur, la route devient plus plate. Les productions intensives de fraises, de choux, de brocolis, de poivrons… envahissent les espaces à perte de vue.
Nous longeons à présent les longues plages qui s’étalent de Los Angeles jusqu’à la frontière du Mexique.
Cela nous permet quelques bains dans ce Pacifique, paradis des surfeurs et d’admirer de magnifiques couchés de soleil.
Ce soir, nous venons d’arriver à San Diego, dernière étape de notre périple aux États-Unis.
Demain, nous passons la plus grande frontière du monde à Tijuana et finissons par la même occasion la route 101 (que nous avions récupérée un peu avant San Diego) qui s’arrête au poste frontière. Avec quelques détours, nous l’aurons suivi sur quelques 3 700 kilomètres.