À Vélo… Tout simplement
Vingt deuxième épisode * À suivre
Java : Yogyakarta – Volcan Ljen
En quittant Yogyakarta avec un ordinateur remis en fonctionnement, nous visitons le site hindouiste de Prambanan. C’est un ensemble de 240 temples shivaites inscrit au patrimoine de l’Unesco. Chaque divinité à son temple. Nous y retrouvons Shiva, Ganesh…
Un peu plus loin sur la route, nous rencontrons deux autres cyclistes. Snezana est Serbe. Elle est sur la route depuis 4 ans. Micha est Allemand. Il est parti depuis deux ans de son pays. Ils se sont rencontrés sur l’île de Sumatra. Nous allons tous en direction de l’Est. C’est donc naturellement que nous continuons la route ensemble. À quatre nous formons une bonne équipe.
Pour le bivouac, nous sommes sur la même longueur d’onde. Un endroit sympa où poser notre duvet. Cela passe par le temple, l’école ou même l’hôtel 3 étoiles quand la communauté Chinoise de Tulungagung nous offre l’hébergement. Au bout de sept jours, Snezana nous quitte, obligée de rejoindre Denpasar pour faire renouveler son visa et commencer la rédaction de son deuxième livre. Avec Micha, nous continuons en direction du volcan Ijen.
Le volcan se mérite. Situé à plus de 2 000 mètres d’altitude, la route, bien que magnifique, est difficile et oblige à de fréquents « poussages ». Arrivés au pied du volcan, nous posons notre tente pour deux jours.
Le premier jour, nous mettons le réveil à 1 h 30. Malheureusement, aucun de nous ne l’entend. C’est avec précipitation qu’à 3 h, nous émergeons. Dopés par notre erreur et par notre bonne forme physique, nous attaquons de nuit et d’un très bon pas les pentes du volcan. Nous arrivons au fond du cratère avant 4 h nous permettant d’assister aux éruptions d’un bleu électrique, provenant du soufre qui brûle au contact de l’air, créant ainsi ces rivières de lave bleue.
Dans le cratère l’air est irrespirable. Le souffre brule les yeux et le nez. Pourtant, au fond, travaillent des hommes qui récupèrent le souffre à coup de barre à mines. Chargeant sur leurs épaules des plaques qu’ils remontent du cratère et redescendent jusqu’à la route. Certains arrivent à charger 90 kilos et font deux-trois voyages… Les conditions sont dignes de Zola. Les mieux lotis ont des bottes, les autres sont en tongs.
Pour notre part, nous ne restons peu de temps au fond du cratère, préférant l’air pur et le lever de soleil sur l’horizon. Sous nos pieds, le cratère fait apparaître un lac bleu turquoise que nous n’avions même pas deviné dans le nuit. Au fond, dans les fumées de souffre, ceux qui extraient les précieux minéraux continuent leur dur labeur. À la descente, malgré leur chargement, certains trottines et nous avons du mal à suivre…
Reprenant nos vélos nous attaquons la descente est du volcan. La pente est tellement raide que cela nous oblige à faire des arrêts pour permettre aux jantes de refroidir. Nous sommes contents d’être dans ce sens… La route serpente dans la jungle, laissant entendre des cascades, qui nous apportent un agréable rafraîchissement.
Au bout de la route, le ferry qui nous transporte à Bali. C’est ici que nous disons au revoir à Micha. Il rejoint directement les plages du sud pour exercer son métier de moniteur de plongée.
Quant à nous, nous continuons plein Est en longeant le nord de l’île.