À Vélo… Tout simplement
Dix huitième épisode * À suivre
Nous quittons Bagan au petit matin, admirant au passage quelques pagodes isolées. La route est goudronnée, mais dans un état assez pitoyable. Ce sont des cailloux recouverts d’une fine couche de goudron. Nous sommes secoués dans tous les sens, avec, dans les descentes, l’impression que le vélo va se couper en deux…
Direction le lac Inle
Une roulette de dérailleur abandonne la partie et reste au bord de la route… Premier incident mécanique qui sera vite réparé, ayant la chance d’en trouver une chez un réparateur de vélo quelque cent kilomètres plus loin.
Après la plaine de Bagan, la route s’élève tranquillement. Peu à peu les champs cultivés laissent place à la forêt. C’est agréable à rouler. Juste la bonne température. Par contre, nous ne trouvons aucun hébergement dans les villages traversés, ce qui nous oblige à sortir la tente…
Mais en forêt les endroits ne sont pas évidents à trouver. Un soir, alors que nous commençons à regarder un coin pour nous poser, nous voyons une bande de singes qui semblent peu amicaux, Inquiets qu’ils puissent en vouloir à notre nourriture et par la même occasion, déchirer notre précieuse toile de tente, nous continuons notre route.
Quelques kilomètres plus loin, le village que nous traversons possède une petite pagode. Nous demandons l’hospitalité au moine présent, qui nous ouvre les portes du sanctuaire.
Nous dormons sous la protection de Bouddha et sous la bienveillance de notre moine qui nous nourrit avec les offrandes faites aux divinités. Chips, fruits, cacahuètes, gâteaux, café et autres bizarreries un peu trop épicées pour nos palais.. Le lendemain, nous terminons la montée du col pour arriver à 1400 mètres, avant de plonger dans une nouvelle vallée abritant le lac Inle.
Lac Inle.
D’une superficie de 12 000 hectares, ce lac est un véritable havre de tranquillité et de fraicheur.
Pour une journée, nous louons un bateau et son conducteur pour aller l’explorer. Nous embarquons Isabelle, une jeune Toulonnaise. Pagodes, au milieu des eaux, Les villages sur pilotis ont les maisons reliées par des passerelles. Marchés flottants ou les commerces se tiennent dans les bateaux.
Nous naviguons entre les jardins flottants, ou poussent fruits, légumes et fleurs.
Nous admirons les pêcheurs et leur technique de navigation unique au monde. Ils guident leur bateau debout sur une jambe, l’autre enroulée autour de la godille. La vie économique est basée sur l’agriculture, la pêche, et la fabrication de tissus en fibre de lotus. C’est la même technique que pour travailler la soie. Il faut trois jours pour fabriquer une écharpe….
Retour au village terrestre ou nous logeons sous un romantique couché de soleil. Nous passons encore une journée à explorer la campagne environnante avant de reprendre la route en direction des montagnes du triangle d’or.