À Vélo… Tout simplement – Chili-Argentine : San Pedro d’Atacama – Cafayate
* À suivre.
Côté météo, nous sommes tranquilles. Il ne pleut qu’une fois tous les quatre ans.
Côté approvisionnement, nous repartons chargés comme des mules en eau et en nourriture. Direction plein sud. La route commence par la traversée d’un salar et longe la lagune de Cejar qui a la particularité d’être plus salée que la mer morte.
Vient ensuite le tropique du Capricorne. Après le village de Socaire, nous découvrons le panneau le plus flippant de notre voyage… Comment en sommes-nous arrivés là ? Ils auraient pu rajouter qu’il n’y a plus de goudron, plus d’eau et plus personne… Que du sable partout, quelques Vicunas et des lagunes isolées.
Paso Sico
Pour passer en Argentine, nous avons donc choisi le Paso Sico. Une route qui passe par quelques cols à plus de 4 000 mètres. Une fois les derniers attraits touristiques passés, nous sommes seuls. La route n’a rien à envier aux pistes de Bolivie. Sable, cailloux, tôle ondulée. On prend les mêmes et on recommence. Peu avant l’Abra El Laco, nous faisons un court détour par une ancienne mine. Fermée depuis 1994, nous avons la chance d’y rencontrer deux personnes qui gardent les anciens bâtiments et logements des mineurs. Nous y sommes accueillis pour la nuit. Ici pas d’eau courante ni d’électricité…
Le lendemain, nous passons le fameux Paso Sico qui forme la frontière entre le Chili et l’Argentine. Nous ne serons restés que quelques jours au Chili. Mais devrions y retourner plus au sud.
Seul un panneau nous indique que nous avons changé de pays. Il nous faut faire 11 km pour trouver le poste frontière servant aux deux pays. Les six douaniers (trois Chiliens et troisArgentins) ne sont pas débordés. Ils nous indiquent qu’il y a environ 600 personnes qui passent la frontière chaque année….
Cela explique que nous n’ayons croisé absolument personne.
En deux jours, nous rejoignons la ville de San Antonio de Las Cobres. Un soulagement, car coté Argentin la piste est encore plus pourrie que côté Chilien. C’est notre première ville en Argentine. Quand nous y arrivons tout est fermé, mort. Une ville fantôme. L’unique personne que nous rencontrons nous explique que la vie ne commence pas avant 18 heures. Heure à laquelle les commerces commencent à ouvrir…. Il va nous falloir nous adapter. Nous, qui arrivons de pays ouverts quasiment 24/24.
La Ruta 40
Route mythique s’il en est : 5 194 km. Elle traverse le pays du Nord au Sud. En empruntant cette nationale, nous pourrions la suivre jusqu’en terre de feu. C’est à la sortie de San Antonio de Las Cobres que nous la rencontrons. Mais attention, ne vous y fiez pas. N’imaginez pas une route nationale comme la RN 7 ou la 86…..
Ce n’est pas une des routes « rouge » que nous essayons absolument d’éviter dans nos contrées.
Ici la « 40 », ressemble plus, par moments, à un itinéraire muletier. Nous y retrouvons les incontournables « Arena-Calamina ». (Sable-Tôle ondulée).
Devant nous les bornes kilométriques vont décroissantes, ce qui va nous permettre de voir notre progression, car même si nous n’allons pas suivre ce long ruban dans sa totalité, nous allons pédaler, au moins, 2 000 km ensemble.
L’Abra del Acay
La Ruta 40 nous accueille avec le passage de l’Abra del Acay (4 972 m selon notre carte). Quarante cinq kilomètres de montée que nous effectuerons en deux jours… La montée est difficile, la piste mauvaise. Ce premier jour, Patricia n’a plus de jambes, plus de jus, plus rien. Pas la peine de trop insister… Nous plantons la tente au bord de la route. Il est 15 heures. Nous sommes tranquilles, nous savons qu’il n’y aura aucun véhicule.
Le lendemain au sommet du col, tout commence à se bousculer dans notre tête. Nous prenons conscience que nous avançons, qu’au bout de cette route, il y a la terre de feu, que nous sommes en Argentine. Le dernier pays d’Amérique du sud…..Même si nous sommes encore loin d’Ushuaïa.
La descente ne sera guère plus rapide que la montée. Petit à petit nous rejoignons la plaine. La chaleur augmente, de petits ruisseaux coulent des montagnes, laissant apparaître un peu de végétation, un peu de vert. Dans les arbres, nichent des centaines de perroquets. Encore quelques passages bien désertiques, des canyons n’ayant rien à envier à Brice et nous voilà à Cafayate (1 660 m).
Un petit air de Provence. Place ombragée entourée de cafés. Cafayate c’est une des régions viticoles d’Argentine. Tout autour de nous, des vignobles, des caves à vin. Il y a même le musée du vin. On se croirait presqu’à la maison….
Demain ou après-demain, direction Londres…
* Ce sont les paroles et photos de Patricia et Christian que vous retrouvez tout au long des reportages.