À Vélo… Tout simplement – Argentine : Cafayate – San Rafael
Quarante septième épisode.
* À suivre.
Coté route, des lignes droites sur plusieurs centaines de kilomètres, un petit virage et à nouveau une ligne droite.
Nous pédalons au mental. Pour noircir encore un peu le tableau, le vent se met à jouer contre nous.
À Chilecito, nous croisons au hasard des rues, Iesu, un cycliste Basque (surtout ne lui dites pas qu’il est Espagnol…) rencontré pour la première fois à La Paz. Pour rompre la monotonie, se motiver et échanger, nous décidons de rouler à trois. Pour lutter contre le vent nous prenons des relais, ce qui nous permet d’améliorer sensiblement notre moyenne quotidienne.
Les Gauchitos Gil
Sur cette route qui semble interminable, il n’y a rien. Pas de villages, pas de rivières… absolument rien. Enfin presque rien… car il y a les Gauchitos Gil. Des petits sanctuaires, représentant une légende d’Argentine qui aurait accompli des miracles. Ces sanctuaires sont reconnaissables de loin, car pour représenter le sang d’Antonio (Le gaucho), il est accroché des tissus rouges aux arbres (quand il y en a) ou aux arbustes. Autour du petit sanctuaire, des donations. Du vin (rouge), des bouteilles d’eau et parfois de la nourriture.
Pour les voyageurs à vitesse réduite, ce sont des lieux où l’on peut donc facilement se ravitailler en eau (bien la purifier). Ce qui fait que malgré l’environnement désertique, l’eau n’est pas du tout un problème. Pour nous, cela devient également un lieu recherché pour passer la nuit, Il y a souvent à côté du sanctuaire, tables, chaises et BBQ.
San Juan
Un des gros avantages de l’Argentine, c’est que tous les villages, ou presque, ont un camping municipal. La plupart du temps gratuit (mais pas entretenu), il propose, eau, électricité, BBQ et parfois une douche. Parfait pour une nuit. San Juan n’échappe pas à la règle. Sauf que son camping ne permet pas de planter une tente… Nous nous rabattons donc sur une petite auberge. Ici, Patricia découvre les puces de lits…Ce qui va renforcer notre préférence pour la tente…
Mais surtout, nous rencontrons d’autres résidents avec qui nous allons partager de bons moments. Le samedi soir, nous décidons de partager une « parrilla » (viande grillée au feu de bois).
Autre particularité de l’Argentine, c’est la viande et le (bon) vin ; très abordables question prix.
Nos nouveaux amis veulent donc nous faire goûter toutes sortes de viandes et de vins. Un moment très convivial.
Le lendemain, notre compagnon de route est incapable de se lever et décide de cuver jusqu’au surlendemain où il prendra un bus pour Santiago…
Nous reprenons donc la route à deux.
La déviation Mendoza
Pour éviter Mendoza, grande ville qui ne nous attire pas, nous décidons de passer par l’Est. Plus près des montagnes et plus tranquille. Sur notre carte, une petite route. Nous l’empruntons confiants. D’un mauvais goudron, elle devient rapidement un mauvais muletier. Pour franchir le col à 2 800 mètres, nous empruntons le lit d’une rivière asséchée.
Malheureusement, nous ne profiterons que très peu du paysage, car la pluie et le brouillard viendront pimenter notre chemin. De l’autre côté du col, nous apercevons les Andes, frontière avec le Chili.
Plus de pluie, mais une piste de sable nous rappelant un peu trop la traversée du Sud Lipez… La petite ville de Uspallata sera une délivrance. Nuit au camping avant d’emprunter la RN 7. Comme chez nous, très fréquentée. Elle relie les villes de Mendoza et Santiago. Rapidement, nous décidons de l’abandonner au profit de la RN 89. Très bon choix. Bien que non goudronnée, nous apprécions sa terre battue, sa tranquillité et ses paysages à couper le souffle.
Sale temps
De retour sur la « 40 », nous retrouvons de grandes lignes droites à perte de vue. La météo se gâte et nous avons de la pluie. Du coup, nous changeons notre itinéraire. La 40 n’étant de nouveau plus goudronnée, nous préférons suivre la route en direction de San Rafael. Un détour de 150 km que nous ne regrettons pas. Nous sommes à San Rafael. Pendant trois jours, il n’a fait que pleuvoir. Des orages de grêle, de la pluie sans discontinuer…
Sur ces routes où il n’y a rien pour s’abriter, nous posons la tente où nous pouvons. Ce qui nous vaut quelques surprises quand le terrain ne peut plus absorber… Ici dans notre petit hôtel, nous sommes contents d’avoir détourné notre route. Qu’est-ce que cela aurait donné sur une route en terre où la prochaine ville se trouvait à plus de quatre jours…?
Demain nous repartons toujours plus au sud. Si la météo le permet….
Rendez-vous aux alentours des Sept lacs.
* Ce sont les paroles et photos de Patricia et Christian que vous retrouvez tout au long des reportages.