À Vélo… en Équateur : Alausi – Cuenca
Quarante et unième épisode. * À suivre.
Cela ne fait que monter et descendre.Épuisant. La route surplombe la voie ferrée. Nous permettant d’apercevoir la fameuse « narine du diable ». C’est l’endroit où le train effectue sa descente un coup en marche avant, un coup en marche arrière… Ce jour-là, Patricia n’a plus de forces. Elle n’arrive plus à négocier les pourcentages élevés. Avant de décider si nous mettons les vélos à l’arrière d’un pick-up, nous préférons stopper la journée un peu plus tôt, nous reposer et attendre le lendemain. Au village de Llanos, il n’y a pas d’hôtel, mais un minuscule poste de police. À l’intérieur, les ordinateurs et la TV sont en marche mais il n’y a personne. Nous ressortons, et demandons aux villageois où sont les policiers. Ils nous répondent unanimement et comme une évidence : « Mais ils dorment… Il faut les réveiller. » Nous retournons donc au poste et frappons fermement sur toutes les portes qui se présentent à nous.
Après un temps certain, un policier arrive. Apparemment, il n’a pas l’habitude d’une demande d’hébergement. Après conciliabule avec un collègue (resté dans le dortoir), il nous installe dans une salle à côté du poste de police. Il y a deux lits, la lumière et le Wifi…
Le lendemain, le ciel est bleu, Patricia pleine forme. Nous reprenons nos montagnes russes. Dans une descente, un âne, chargé de bidons de lait, coupe la route à Patricia. Elle l’évite avec adresse, mais les sacoches heurtent les bidons qui s’entrechoquent. Collision avec un âne. C’est quand même plus classe qu’avec une twingo…
À Biblian, nous faisons à nouveau halte chez les pompiers. Avant même de descendre de nos vélos pour demander s’il est possible de dormir à la caserne, un pompier nous indique notre dortoir (deux lits seulement pour nous et une télévision), les douches, la cuisine, le Wifi…. » Vous faites comme chez vous... ». Le lendemain nous repartons direction Cuenca. Journée facile. Peu de kilomètres et descendants.
Alors que nous peinons à trouver le nom des rues dans Cuenca, une antique Datsun 1500 de 1970 s’arrête devant nous. En descend Alfredo. Avant les questions d’usages, il nous propose de nous installer chez lui. Nous acceptons. Les vélos chargés dans le pick up nous traversons Cuenca pour nous rendre dans sa maison… un véritable musée. Des antiquités de partout… Un plaisir pour les yeux. Avec sa femme Gladys et leur fille, nous sommes traités comme des invités de marque.
En plus d’être collectionneur, Alfredo est musicien, mécanicien et bouilleur de cru. Ce qui permet de déguster quelques alcools vraiment goûteux.
Le lendemain, une fois les clés de la maison en poche, nous allons visiter le centre historique de Cuenca.
Nous admirons quelques-unes des cinquante-deux églises de la ville, faisons un tour au marché et comme convenu, retrouvons nos cyclistes Canadiens pour le repas du midi.
À la demande de notre hôte, nous les invitons à quitter leur hôtel pour venir nous rejoindre. Rendez-vous est pris pour le lendemain. Nous sommes maintenant quatre chez notre hôte. Mais le lendemain nous sommes six car, au cours d’une balade commune, nous avons croisé deux cyclistes Colombiens, immédiatement invités.
Cuenca est définitivement la ville des rencontres et retrouvailles. Dans la vieille ville nous retrouvons Marcel et Véronique. Ces voyageurs nous ont déjà doublés trois fois sur la route avec leur Toyota®. Cette fois-ci ils sont à pieds, attendant l’arrivée du cargo qui fait passer l’auto de l’Amérique centrale à l’Amérique du sud. Ils ont loué un magnifique appartement pour une durée de deux mois, ce qui va leur permettre de bien profiter de la région.
Demain, nous reprenons la route. Les Colombiens ont repris la route de Bogota ce matin. Malheureusement, les copains du Québec (et leurs expressions) ne vont pas nous accompagner comme initialement prévu. Une douleur au talon d’Achille, oblige Jordan à se reposer et suivre des séances de physiothérapie et autres bizarreries.
Ce n’est assurément que partie remise avant de pédaler de nouveau ensemble.